Les maires de Touraine en colère

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A l’appel de l’association des maires de France (AMF), plusieurs centaines d’élus d’Indre-et-Loire, maires et adjoints ont manifesté en fin de matinée devant la Préfecture pour « tirer la sonnette d’alarme » face à la baisse des dotations de l’Etat.

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Elus de droite comme de gauche étaient présents à ce rassemblement avec un même constat, celui d’être dans une impasse. « On va à la catastrophe, on ne peut plus boucler un budget » estimait Pierre Louault, le maire de Chédigny. Tous appelaient l’Etat à revoir sa copie en matière des dotations. Rappelons que ces dernières vont diminuer à hauteur de 28 milliards d’euros pour les collectivités territoriales, dont 15,8 milliards pour les communes entre 2014 et 2017.

« Dans ma commune, cela représente 1,2 million d’euros en moins chaque année de l’Etat auxquels on ajoute les 400 000 euros de charge des nouveaux rythmes scolaires » expliquait de son côté Frédéric Augis, maire de Joué-lès-Tours. « Aujourd’hui on exprime un cri, parce qu’on va dans l’impasse. J’ai pris un engagement de ne pas augmenter les impôts je m’y tiendrai. D’un autre côté si on baisse les investissements, on baisse également les emplois, du coup c’est le budget de fonctionnement que l’on rogne à contre-cœur ».

A Tours, Serge Babary évoquait quant à lui « un problème structurel et non politique » en avançant sur le danger de la baisse des investissements des collectivités : Les investissements des collectivités locales représentent 70% de l’investissement national, dès qu’on met à mal les finances des collectivités on met à mal l’investissement et donc l’économie et l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Ce secteur a perdu 20 à 30% de son activité. L’Etat est en train de tuer par son comportement tout un pan de l’économie qui est essentiel ».

Pour le maire de Tours, dont la commune perd 3,6 millions d’euros par an de dotations : « On ne peut pas faire d’économies de fonctionnement à cette hauteur sinon on ferme des services entiers. On n’a pas de marge de manœuvre, on est devant un mur ».

A gauche, si les élus socialistes n’étaient guère représentés, les élus communistes à commencer par Marie-France Beaufils, sénatrice-maire de Saint-Pierre-des-Corps, étaient également en première ligne. Cette dernière dont la dotation baisse de 600 000 euros par an, avançait des exemples concrets des conséquence de cette baisse de dotations : « En 2015 nous avons été obligés de diminuer les effectifs des personnels communaux avec 14 postes en moins. Nous avons du fermer la mairie le samedi matin, nous avons diminué les budgets d’un certain nombre de services et nous n’avons pas pu ouvrir le centre de vacances de Châtelux-le-marcheix. Si l’Etat continue à nous impacter de cette ampleur, je ne sais pas comment on va équilibrer notre budget. Je ne peux pas demander à ma population de compenser le manque de l’Etat avec l’impôt. Pour compenser il faudrait augmenter de 15%, c’est impensable ». Pour la sénatrice-maire, il y a « une véritable méconnaissance du terrain de la part de l’Etat. Ce dernier ferait mieux de revenir sur le CICE (Crédit Impôts Compétitivité Emplois) qui n’a pas permis de créer d’emplois et qui coûte de l’argent public ».

Rappelons que les collectivités territoriales ont pour obligation de présenter chaque année un budget à l’équilibre et donc devront faire des choix pour palier ce manque à gagner. Pour l’instant nul ne voulait s’avancer sur ces choix à faire. Une chose est sûre, ils risquent d’être douloureux pour les habitants de nombreuses communes.

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