Les longueurs éternelles du conseil municipal de Tours

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Conclu à 2h du matin, soit 9h après l’ouverture de la séance par le maire de Tours, Emmanuel Denis, le conseil municipal de Tours a été encore une fois ce lundi 27 mai, le théâtre de débats bien souvent trop stériles pour intéresser la population.

L’esprit de synthèse n’est pas quelque-chose particulièrement mis en avant lors des conseils municipaux de Tours. Séance après séance, dans ce mandat comme dans le précédent, les élus aiment au contraire faire durer le plaisir. Enfin plutôt leur plaisir, car factuellement, il y a bien longtemps que les Tourangelles et Tourangeaux se sont détournés de ce qui s’y raconte, la faute à des conseils devenus inaudibles.

En observateurs de la politique locale, conseil après conseil, on se dit que quelque-chose coince, comme un disque rayé qui ne sortirait plus de musique agréable à écouter. Dernier exemple en date, le conseil municipal qui s’est tenu ce lundi 27 mai. Débuté à 17h, il n’a pris fin qu’à 2h du matin… soit 9h plus tard. Une coupure de 45 minutes pour le repas tout de même au passage et un ordre du jour riche certes, mais on peut légitimement se demander l’intérêt de telles séances à rallonge pour le débat démocratique.

Il faut s’accrocher en effet pour tenir la longueur de ces conseils où pourtant beaucoup de choses se jouent. Ce lundi, il a notamment été question de la deuxième ligne du tramway, des travaux de la rue Marceau, de la Loire, du CCNT, ou encore des écoles de Tours… Des sujets importants voire majeurs et impactant pour la ville et ses habitants dans les prochaines années.

Et pourtant même si les séances du conseil municipal sont publiques, force est de constater que cela fait belle lurette que les habitants n’y garnissent plus les rangs dédiés à l’assistance. Si quelques braves viennent au début, les sièges retrouvent rapidement leur vide habituel au bout de quelques délibérations.  Quant aux retransmissions sur le site de la ville, nous ne sommes pas convaincus qu’elles attirent elles-aussi grand monde. Et on ne peut pas blâmer les habitants pour cela.

2026 déjà dans les têtes des potentiels futurs candidats

Loin de nous de mésestimer ce temps démocratique important que constituent les séances du conseil municipal d’une ville comme Tours, mais les « gueguerres picrocholines » qui se jouent n’incitent pas à l’intérêt. Difficile en effet de trouver sens dans la partition qui se joue conseil après conseil. Depuis 2020, on rejoue ainsi le match entre ancienne majorité passée dans l’opposition et nouvelle majorité en partie issue de l’ancienne opposition. Quel intérêt de convoquer une nouvelle fois, après 7 heures de conseil, les vieilles histoires et la gestion au temps de Jean Germain, voire parfois de Jean Royer, sur fonds de c’est pas nous, c’est vous ? Pour un peu, on en craindrait presque qu’ils en viennent à remonter à l’époque de Jean Briçonnet, connu pour être le premier maire de Tours en 1462.

Pourtant, la ville de Tours mérite qu’on s’y attarde, mérite qu’on prenne le temps de la faire avancer, mais pas comme cela, pas dans une espèce de théâtre politique où finalement chacun y va de sa petite phrase et de sa petite pique régulière, comme pour souffler sur les braises et réchauffer un bouillon bien indigeste pour le quidam.

On peut se demander dès lors si la démocratie locale et municipale n’y gagnerait pas à voir des débats moins longs et plus construits. Il n’est pas question ici, d’enlever toute opposition, ni d’échanges, encore moins de débats, car ceux-ci nourrissent la démocratie, mais de mieux les encadrer pour rendre les conseils municipaux plus digestes et surtout plus audibles pour les habitants.

Malheureusement, 2026 est déjà dans beaucoup de têtes apparemment et l’intérêt électoral risque de primer sur le reste, quitte à détourner un peu plus les habitants de la chose publique…

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