L’équilibre budgétaire de la ville de Tours reste fragile

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Ce lundi 18 décembre, les élus de la ville de Tours, ont débattu des orientations budgétaires de la commune pour l’année 2024. Présentées par l’adjoint aux finances Frédéric Miniou, ces orientations affichent une ambition forte de relancer l’investissement quitte à ne plus mettre le focus sur la réduction de la dette municipale.

Pourtant la dette de la ville de Tours reste importante. La ville entre même de pleins pieds dans le remboursement du fameux « mur de la dette » annoncé depuis de nombreuses années. Ce mur de la dette c’est le résultat d’emprunts in fine contractés dans les années 80 et 90 que la ville rembourse seulement en ce moment. Jusqu’en 2026, les montants des remboursements sont même conséquents avec un record de 31 millions d’euros à rembourser en 2024. A titre de comparaison, les villes du Mans ou d’Orléans ne remboursent que 10 millions d’euros par an et Angers 15 millions d’euros.  

« Sur l’ensemble du mandat nous aurons eu à rembourser 120 millions d’euros » explique Frédéric Miniou. Ce dernier assume la politique budgétaire présentée par ailleurs. « Nous avons travaillé à assainir la dette, en contractant notamment un emprunt de 55 millions d’euros il y a deux ans avec des taux d’intérêts faibles, que nous n’aurons pas pu avoir aujourd’hui. » Derrière ces propos, l’adjoint aux finances assume de ne plus faire de la priorité la réduction de la dette. Au contraire, le credo est désormais de la maintenir autour de 200 millions d’euros, voir de la faire remonter de quelques millions d’euros. Ainsi entre 2022 et 2023, la dette est remontée de 190 millions à 198 millions d’euros. « Ce n’est plus la même structure de la dette » se justifie Frédéric Miniou, « aujourd’hui elle est classée A, c’est-à-dire sans risque et la capacité de désendettement est de moins de 8 ans ».

Priorité à l’investissement

Si la priorité n’est plus de faire baisser la dette coûte que coûte c’est parce que la majorité du maire de Tours, Emmanuel Denis, se fixe d’autres priorités à commencer par l’augmentation des investissements. « Pendant trop longtemps la ville a sous-investi » rappelle ainsi régulièrement Emmanuel Denis. Avec 40 millions d’euros réalisés en 2023, l’année écoulée constitue un record et ce dernier ne veut pas s’arrêter là, projetant 45 millions d’euros investis chaque année à l’avenir. Pour arriver à de tels montants, le prisme du désendettement passe désormais en second, mais le maire et son adjoint aux finances évoquent également le recours accru à des co-financements extérieurs, de l’ordre de 20%, « contre 13% en moyenne pour les villes de même strate » avance Frédéric Miniou. A noter que ces montants d’investissements prennent en compte l’inflation qui est estimée à 1,5 millions d’euros en 2023.

Parmi les domaines fléchés : la rénovation des écoles absorbe une grande partie du budget investissements, tout comme la voirie et l’espace public.

L’opposition alerte sur la dette

Du côté des groupes d’opposition municipale, la lecture de ces orientations budgétaires est moins reluisante néanmoins. L’ensemble des trois groupes « Progressistes », « Tours nous Rassemble » et « Tours ma Ville » s’inquiètent notamment de l’arrêt de la politique de désendettement. « Vous renoncez à 25 ans d’effort » a-t-il ainsi commenté Pierre Commandeur (« Les Progressistes »), tandis que du côté de « Tours nous Rassemble » à l’instar de Marion Nicolay-Cabanne évoquaient « une augmentation de la dette » et dans le même temps « des travaux qui restent maigres par rapport aux montants d’investissements annoncés. »

Son collègue de groupe, Christophe Bouchet avançait de son côté, une augmentation du budget de fonctionnement lié à l’augmentation du nombre d’emplois, ce qui à terme allait pour lui, grever les marges de manœuvres financières de la collectivité.

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