Candidat aux prochaines élections législatives sur la première circonscription d’Indre-et-Loire, Léonard Léma incarne le renouvellement du parti communiste à Tours. Plus qu’une simple caution jeune, celui qui à 22 ans, fait déjà figure de valeur sûre d’un parti à l’image d’ordinaire plutôt vieillissante, compte bien faire entendre sa voix et ses idées.
« Construire un projet avec la population »
Engagé depuis 2012 au sein du PCF, Léonard Léma n’est plus un visage inconnu pour ceux qui suivent le monde politique à Tours. Désigné candidat par son parti pour les prochaines Législatives sur la circonscription de Tours, Léonard Léma va vivre sa troisième campagne comme candidat après les élections départementales en mars 2015 et les élections régionales en décembre de la même année. « Ces deux premières campagnes m’ont donné de l’expérience. J’ai pris beaucoup de recul sur celles-ci » annonce-t-il, « elles étaient, je pense, trop traditionnelles, entre les marchés, les tracts distribués… J’avais l’impression de reproduire le modèle du candidat qui arrive vers l’électeur en donneur de leçons, en lui disant ce qui est bien ou mal. J’ai envie de faire différemment cette fois, de remettre l’électeur au centre ». Sur la base de « La France en commun », le projet national du PCF, avec Marie-Pierre Cuvier, désignée comme sa suppléante, Léonard Léma veut inclure d’avantage l’électeur dans le processus démocratique, et ce dès la campagne : « il faut construire un projet avec la population, entendre et écouter ce qu’ils ont à dire ». Des mots déjà entendus maintes fois ailleurs mais auxquels Léonard croit sans réserves : « J’ai envie que les électeurs se disent : c’est notre campagne, qu’ils peuvent en faire quelque-chose pour leur avenir ». Afin de convaincre et de toucher le plus grand nombre, le candidat communiste mise sur tous les canaux de communication, les traditionnels mais aussi les plus modernes, à commencer par les outils numériques : « Ces nouveaux moyens de communication sont importants et j’espère que les électeurs vont s’en emparer ». Sous le nom de Démocratie 2017, le jeune homme a déjà lancé sa campagne sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, prochainement Snapchat et des vidéos thématiques… autant d’outils avec lesquels il espère notamment capter une jeunesse qui est peu touchée habituellement par les discours politiques.
« La jeunesse s’intéresse à la politique et veut faire évoluer les choses »
Car contrairement aux discours souvent alarmistes sur une jeunesse dépolitisée, Léonard Léma pense au contraire que si « la jeunesse ne croit plus en la politique politicienne, elle s’intéresse à la politique et veut faire évoluer les choses ». Et pour appuyer ce propos, le jeune homme cite l’exemple du mouvement contre la Loi Travail de 2016 durant lequel nombre d’étudiants se sont mobilisés et constituaient les premiers rangs. Un mouvement auquel Léonard Lema, lui-même étudiant, a d’ailleurs pleinement participé. Souvent en tête de cortège, haranguant les manifestants, de toutes les réunions pour réfléchir aux actions à mener… le militant qu’il est, s’est donné sans retenue dans cette mobilisation. Une face militante sur le terrain qui vient en complément de son engagement politique au sein du PCF : « Si on se dit militant politique on doit s’impliquer dans la vie politique au sens propre du terme, c’est à dire dans la vie la cité. Les mouvements sociaux, associatifs, syndicaux… participent à cette vie politique. Je ne conçois pas mon engagement politique déconnecté de tout cela ». Un engagement militant qui enrichit l’engagement politique et inversement nous explique-t-il, « Lors des nuits debout ou lors de la mobilisation contre la loi Travail, j’ai échangé avec d’autres personnes qu’au parti, j’ai fait des rencontres enrichissantes. Tout ceci a nourri mes réflexions et a renforcé mon engagement ».
« Aujourd’hui il y a un manque de renouvellement du personnel politique »
Cet engagement, Léonard Léma le nourrit depuis l’adolescence, une période de la vie propice aux questionnements personnels sur son identité et sur la vie en général. Fils d’un réfugié politique uruguayen ayant fui la dictature dans les années 70 après quelques années en prison, Léonard se questionne rapidement sur sa place dans la société. « A 14 ans, j’avais un vrai coup de blues parce que je ne me retrouvais pas dans les perspectives traditionnelles qui s’ouvraient à moi. J’étais bon élève, mais je ne voyais pas l’intérêt de faire des études si cela n’apportait rien autour. C’est comme cela que j’ai cherché à m’engager dans des associations, comme Le Secours Populaire ou Les Restos du Coeur, mais j’ai trouvé des portes fermées parce que j’étais trop jeune ». Un cheminement et des réflexions personnelles qui le conduisent vers le parti communiste en 2012. « Je me suis inscrit en ligne, mais pendant six mois il ne se passait rien, alors avec un copain on a été se présenter à la fédération d’Indre-et-Loire ». Rapidement Léonard y trouve ce qu’il cherchait et attire d’autres jeunes avec lui. De quoi permettre de remonter la section des Jeunes Communistes (JCF), alors disparue en Indre-et-Loire, et dans laquelle il s’investit pleinement. En parallèle, le jeune militant réussit également à faire sa place auprès de la vieille garde du parti qui le pousse dès lors vers l’avant. « Je ne veux pas être un symbole parce que cela fait bien de mettre un jeune devant, en revanche si ma candidature peut être un élément déclencheur et montrer que les jeunes ont leur place en politique, c’est bien. Aujourd’hui il y a un manque de renouvellement du personnel politique, même chez les partis les plus progressistes, personne ne veut laisser sa place ». Pas question de jeunisme déplacé donc, ni l’envie d’être porte-parole d’une génération, mais simplement la certitude de croire que les vingtenaires d’aujourd’hui peuvent et doivent prendre la parole aux côtés des générations précédentes afin de « créer du lien, du débat, de l’échange, mais aussi essayer de transformer la société ».
Un degré en plus : Quels axes pour le projet ?
Dans le projet que les communistes vont défendre, on retrouve comme grands axes : la défense et le développement des services publics, les luttes contre l’exclusion sociale, le partage et la redistribution des richesses… Les communistes souhaitent également réformer l’Union Européenne pour la rendre plus démocratique, abroger les lois El Khomri et Macron, accélérer la transition énergétique ou encore se réapproprier les moyens de productions en passant notamment par des nationalisations d’entreprises. Des thèmes classiques pour le PCF qui seront affinés dans les prochaines semaines dans le cadre du projet « La France en Commun ».