Législatives 2017 : « Sacrée union ! » autour de Céline Ballesteros

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Décidément, la 1ère circonscription d’Indre-et-Loire, celle de Tours, est toujours le lieu de tensions internes chez « Les Républicains ». Investie officiellement aux élections législatives en juin dernier, Céline Ballesteros vient d’inaugurer sa permanence samedi soir, avenue de Grammont. Une entrée en campagne suivie d’un communiqué de presse de « Fillonnistes » qui souhaitent que l’on rebatte les cartes. Une remise en cause de cette investiture qui sonne, une fois de plus, comme une lutte fratricide ressemblant à 2012.

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Il y avait du monde samedi soir devant la permanence de l’adjointe au commerce de la ville de Tours et vice-présidente du Conseil Départemental. Toutes et tous ont répondu à l’invitation de Céline Ballesteros. Bien sûr, en premier lieu les militants et les jeunes Républicains qui ont fait le déplacement pour leur candidate. Mais ce fut aussi l’occasion d’une démonstration de force des instances des LR d’Indre-et-Loire. Ils étaient tous là ou presque. Serge Babary, maire de Tours, Philippe Briand, député-maire de St-Cyr et président de Tours Plus, Frédéric Augis, maire de Joué-lès-Tours et patron des « Républicains » tourangeaux mais aussi Angélique Delahaye, députée européenne ou encore Claude Greff, députée de la 2ème circonscription. La raison de la présence de tout le banc de la droite républicaine, dans les quelques mètres carrés de la petite permanence, trouve certainement son explication dans un communiqué de presse diffusé la veille. Un communiqué d’une partie des adjoints de la ville de Tours qui contestent la nomination de Mme Ballesteros. Parmi eux, Françoise Amiot et Thibault Coulon qui souhaitent, suite à la victoire de François Fillon, que l’investiture de la jeune quadra soit revue.

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« Tous ceux qui sortiront de l’union se mettraient en dissidence et seraient alors exclus du parti ! » (Frédéric Augis)

Une révision qui viserait à nommer Françoise Amiot ou Thibault Coulon. Depuis la victoire de François Fillon, les choses ont bougé chez les LR. Et beaucoup se sentent pousser des ailes un peu partout dans les fédérations des « Républicains ». Jean-François Lamour, Fillonniste de la première heure, vient de prendre la direction de la commission nationale d’investitures. De quoi donner de l’espoir à ceux qui veulent que l’on revoit une partie des plus de 300 circonscriptions qui ont été validées au tout début de l’été. Mais la pression mise sur Céline Ballesteros n’impressionne pas. Elle a même créé un effet inverse. Celui de faire front face à l’initiative de Françoise Amiot, de Thibault Coulon mais aussi de Brice Droineau ou de Cécile Chevillard, tous adjoints du maire de Tours. Un maire de Tours très agacé de cette situation : « Je n’accepterai pas la division ! » nous déclare-t-il. Serge Babary ne veut pas rentrer dans la polémique mais seulement que « les règles soient respectées !… ». Même son de cloche pour le patron des Républicains, Frédéric Augis : « L’investiture a été donnée, c’est la candidate dans laquelle nous fondons tous nos espoirs ! ». Le maire de Joué ne peut pas être plus clair. Et l’union dans tout ça ? « Tous ceux qui sortiront de l’union se mettraient en dissidence et seraient alors exclus du parti ! » menace F. Augis. Puis, Philippe Briand se plait à rappeler « qu’il y a trois candidats possibles qui ont été proposés à la commission nationale d’investitures : Françoise Amiot, Céline Ballesteros et Thibault Coulon ». En politique aussi, il y a toujours une première fois, tempère Philippe Briand. Ce sera donc une première pour Céline Ballesteros. Une première campagne pour espérer franchir les portes du Palais Bourbon. « Ma légitimité n’est plus à démontrer. Je suis adjointe au commerce à la ville de Tours et vice-présidente au Conseil Départemental… ». Fermez le ban !

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Céline Ballesteros peut compter sur sa garde personnelle du côté des élus de la ville

Pourtant, le chemin sera encore long pour la quadragénaire qui n’a pas fini de faire ses armes. Elue depuis près de trois ans, il lui reste encore à franchir des étapes pour définitivement faire taire ses détracteurs, fussent-ils souvent les mêmes. Sept mois de campagne, c’est long. Plus on part tôt, plus on s’expose à tous les coups. Plus on montre ses faiblesses aussi. Mais Céline « la contestée » est portée par l’appareil du parti. Puis, elle peut compter sur sa garde personnelle du côté des élus de la ville. Xavier Dateu, Julien Alet, Jérôme Tebaldi ou encore Mauro Cuzzoni. Le temps est à l’union sacrée autour de Céline Ballesteros. Ceci est un premier temps. Puis viendra celui du programme, du fond et des axes visant à la différencier d’un Jean-Patrick Gille, député sortant qui n’a pas dit son dernier mot. Un député socialiste, qui rappelons-le, a été élu en 2007 alors qu’un certain Nicolas Sarkozy venait, lui, de pousser la porte de l’Elysée. Puis en 2012, le député socialiste avait battu Guillaume Peltier à plus de 58 % au deuxième tour.

Mais il est vrai, en cinq ans la roue a tourné. Pourtant les élections intermédiaires comme les élections régionales, ont montré qu’à Tours rien n’est simple en matière de fidélité électorale. En 2014, Tours passe à droite et un an et demi plus tard, Tours est redevenue socialiste pour faire gagner la Région à la gauche. Des équations à quelques inconnues qui devront pousser Céline Ballesteros à calculer juste, la voilà avertie. La mathématique électorale et le sondage des âmes aiment aussi déjouer, parfois, la légitimité d’une investiture.

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