« Le Réseau Express Métropolitain c’est pour la ruralité »

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Ce mercredi 25 et ce jeudi 26 octobre, le ministre de la transition écologique Christophe Béchu était en Touraine. Il est venu inaugurer un centre social à Bléré, a parlé écologie devant des élus et associations à Sorigny… Mais il a aussi passé une matinée à étudier le dossier de RER métropolitain sur lequel les collectivités locales tourangelles planchent depuis un an. Et les choses semblent avancer.

Résumé des épisodes précédents : début 2023, le président de la République annonce qu’il veut encourager la création de réseaux de RER dans les grandes villes de France. Ce ne sera jamais comme les 5 lignes du RER francilien mais l’idée ce serait de créer des réseaux de trains fréquents entre les grands centres urbains et leur périphérie. Quand il parle, Emmanuel Macron pense aux très grandes villes. Mais à Tours on veut saisir la balle au bond car ça fait déjà un moment que certaines voix poussent pour mieux exploiter l’étoile ferroviaire à 8 branches qui irrigue le département (85% de la population est à proximité immédiate d’une gare).

En quelques semaines, ce qui était un serpent de mer depuis des années passe à l’étape de projet plus concret. Les collectivités locales du département et la Région s’associent pour débuter un travail consistant à convaincre le gouvernement de mettre de l’argent dans l’histoire (car ça coûte des centaines de millions d’€ de renforcer un réseau de train). Objectif final : réduire le nombre de voitures sur les routes, et donc la pollution.

Près d’un an plus tard, on peut dire que l’initiative n’a pas fait pschit. « Je ne dis pas qu’on a réussi mais on travaille pour être retenu » commente le président de Tours Métropole Frédéric Augis. Il parle juste après avoir rencontré le ministre de la transition écologique Christophe Béchu, venu en Indre-et-Loire pour prendre le temps de voir concrètement à quoi pourrait ressembler ce RER – officiellement appelé REM pour Réseau Express Métropolitain. « Il est venu écouter et comprendre pourquoi nous étions aussi optimistes et motivés. Il est parti en disant qu’il serait notre avocat dans les arbitrages » retient l’élu tourangeau après son départ se disant « heureux pour le territoire ».

« D’une idée un peu folle qui n’était pas dans les plans de l’Etat on est passé à un dossier pris au sérieux. Moi j’y crois » poursuit Frédéric Augis qui s’appuie sur le soutien de toutes les communautés de communes du département (il y en a 11), l’assentiment de la Région (qui a mis un peu de temps à partir, mais qui promet de s’investir) et même la motivation de la SNCF, pourtant difficile à convaincre : « Quand une idée devient mûre, chacun avance » commente le président de l’agglo à ce sujet.

On reste tout de même très loin de la réalisation concrète. Et il ne faut pas s’attendre à un big bang du jour au lendemain. « On ne veut pas un grand plan mais une politique des petits pas. On voit combien on peut mettre et on y va » explique Frédéric Augis. Cela veut dire par exemple commencer par ouvrir de nouvelles gares comme relancer celle de Fondettes (existante mais fermée), créer une halte ferroviaire à La Ville-aux-Dames (le maire est très motivé) ou encore créer une 3e gare à Joué-lès-Tours, à hauteur du futur quartier d’affaire qui doit être aménager sur la friche de l’usine Michelin.

Des études sont en cours pour établir les priorités et déterminer les impacts des différentes actions. Les premiers résultats sont attendus courant 2024, de même que la décision de l’Etat sur les projets à financer. « Pour l’instant on n’a pas de chiffres sur ce que ça coûtera » indique le président de Tours Métropole. On sait juste que ce sera sûrement en centaines de millions d’€ pour les gares, les quais, les trains, le personnel… L’agglo mettra au pot, apparemment la Région aussi. A voir ce que le gouvernement promettra.

Alors est-ce que le joli rêve finira par devenir réalité ? Ce serait présomptueux de s’avancer. Frédéric Augis se dit quand même confiant : « Quand je vois qu’entre Tours et Amboise il y a 18 rotations par jour, on observe bien qu’avec plus de trains on a plus de monde, qu’on change les habitudes. » Et il ajoute une phrase qu’on n’avait pas encore entendue aussi clairement sur ce sujet : « Le REM c’est pour la ruralité. Bien sûr il y aura des arrêts dans la Métropole mais ce n’est pas comme un tram. C’est pour éviter les embouteillages aux gens qui viennent travailler. » Au passage, le projet pourrait se compléter avec la création de nouvelles lignes de bus ou une extension du schéma cyclable afin de toujours mieux mailler le département en infrastructures de transport.

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