Le dimanche 28 juin, les électeurs tourangeaux ont désigné leur nouveau maire en la personne d’Emmanuel Denis, candidat écologiste ayant rassemblé une union à gauche de la France Insoumise jusqu’au Parti Socialiste. Retrouvez le portrait que nous avions dressé de lui, lors de la campagne électorale.
La Fiche technique
49 ans – ingénieur – élu municipal et élu métropolitain – écologiste, engagé à Europe Ecologie Les Verts.
Le CV
Elu d’opposition au Conseil Municipal de Tours et élu métropolitain, Emmanuel Denis est devenu en quelques années une figure politique locale. Pourtant, la politique, l’homme de 49 ans n’y a goûté qu’en 2013, année où il rejoint les rangs d’Europe Ecologie Les Verts, parti pour lequel il mènera comme tête de liste, la campagne de 2014, recueillant 11,30% des voix au premier tour. Malgré une alliance d’entre-deux-tours avec le maire sortant socialiste Jean Germain, la gauche perd la Mairie au profit de la droite et Emmanuel Denis doit donc siéger dans l’opposition, non sans se faire remarquer.
Même élu, l’écologiste garde en effet un côté militant hérité de ses activités associatives, qui a le don d’agacer ses opposants. Il a notamment été membre de l’association Robin des toits (qui œuvre pour la limitation d’exposition aux ondes électromagnétiques), pour laquelle il a milité activement à partir de 2008. Autre engagement : celui au sein de la FCPE, l’association de parents d’élèves, avec un poste clé dans les instances départementales en tant que vice-président.
Dans le civil, Emmanuel Denis travaille pour l’entreprise ST Micro-Electronics en charge de l’animation d’équipes, de la coordination de projets et l’évolution des ateliers de fabrication, nous dit sa présentation sur son site de campagne.
Le style
Au Conseil Municipal ou au Conseil Métropolitain, Emmanuel Denis aura marqué le mandat par son opiniâtreté : place du vélo en ville, cantines scolaires, bus au biogaz, virage Nascar, installation de Mac Donald’s place du Grand Marché, subventions à l’aéroport de Tours… autant de sujets de prédilections qu’il aura mis en avant pour critiquer les décisions prises, non sans un certain style que d’aucuns jugent démagogique.
En reprenant des codes de l’Agit-Prop, on l’a vu également organiser des happenings de rue, à travers de fausses cérémonies les Lascars d’Or, ou encore grimé en Donald Trump, place Jean Jaurès. Au cours de la campagne des Municipales 2020 il se fait plus sage, en cherchant à se construire une image de respectabilité aux yeux de l’opinion publique.
Ses principales idées
Emmanuel Denis veut faire entrer Tours au XXIe siècle, répète-t-il régulièrement. Son projet est ainsi axé sur trois points : écologie, solidarité, démocratie permanente. Parmi les idées fortes on retient : la mise en place d’un budget participatif à hauteur de 5% de l’investissement de la ville par an (soit un montant d’environ 1,5 million d’euros), la mise en place de tarifs sociaux et progressifs pour l’eau avec les premiers m3 d’eau gratuits, le passage en 100% bio et local dans les cantines, la mise en place d’un réseau express vélo de 5 lignes, l’installation d’un parc photovoltaïque sur la zone de l’aéroport à Tours Nord, le développement de l’agriculture périurbaine dans la Métropole…
Points forts
Emmanuel Denis a montré au long de ces six dernières années qu’il était un élu qui travaillait ses dossiers. Loin de se contenter de simples oppositions de principe, il a sans cesse cherché à faire avancer les causes auxquelles il croit. En premier lieu les questions liées à l’environnement et à l’écologie qu’il porte tel un sacerdoce, quitte à ne pas être toujours entendu par ses pairs.
Sa détermination a parfois payé. Il a notamment un des artisans du choix de la Métropole de s’engager dans une politique d’achats de bus au biogaz. Une métropole où il représentait avec Didier Vallée, élu à Chambray-lès-Tours, le courant écologiste jusque-là et dans laquelle il aura désormais un poids dans la gestion des affaires.
Points faibles
S’il est intraitable sur les sujets liés à l’environnement, l’élu peine à l’inverse à s’en affranchir. Dans sa quête aux galons de maire, il a du montrer qu’il avait les capacités d’être rassembleur et d’être le maire de tous les Tourangeaux, tout en affichant un aspect consensuel, loin de l’image de l’agitateur politique qu’il a été pendant ce mandat.
Il a fallu également convaincre les électeurs qu’il avait la capacité à porter un projet politique transversal, plus large que ses cercles de prédilection, afin de s’affranchir du sempiternel cliché (mais toujours tenace) de l’« écolo-bobo ». Au cours de la campagne du 2e tour il a ainsi affiné ses proposition en terme de sécurité ou sur l’économie, en lien avec la gestion de la crise post-covid.
« Si nous sommes élus, nous serons dans la réponse à l’urgence dès le 28 juin au soir » promettait-il ainsi début juin. Des paroles qu’il double avec ses colistiers de propositions réfléchies ces dernières semaines :
La question bonus :
Abandonnant la traditionnelle voiture avec chauffeur dédiée au maire, verra-t-on Emmanuel Denis se déplacer au quotidien à vélo pour se rendre d’inaugurations en inaugurations, de réunions en réunions, en cas d’élection ?
Un degré en plus :
> Son site de campagne : https://pourdemaintours2020.fr/
> Sa page Facebook : https://www.facebook.com/pourdemaintours2020/