Le baromètre politique de l’année 2017 en Touraine

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La fin de l’année est toujours synonyme de rétrospectives et de classements des différentes personnalités qui constituent le paysage politique. 37 degrés vous propose le top et flop des élus d’Indre-et-Loire qui ont marqué cette année riche en élections et en rebondissements. Petit tour d’horizon pour prendre la température avant le début de l’année 2018.

A la bonne température :

Christophe Bouchet ↗. Incontestablement l’élu qui a vu sa côte la plus progresser en cette année 2017. Bénéficiant du départ de Serge Babary au Sénat, Christophe Bouchet a su déjouer les pronostics pour se faire élire comme maire de Tours à l’issue d’une élection interne à la majorité rocambolesque, doublée d’une élection plus solennelle en Conseil Municipal. Maire de Tours depuis le mois d’octobre, il s’attache depuis à asseoir sa stature et prendre en main les dossiers en cours. A trois ans pour convaincre les Tourangeaux et faire oublier les trois premières années de mandat où la majorité aura peiné à convaincre. Un sacré défi…

Christophe Bouchet (c) Pascal Montagne

Philippe Chalumeau ↗. Ou plutôt Philippe Chalumeau et les Marcheurs. Dans le sillage du leader du mouvement En Marche en Touraine, les partisans d’Emmanuel Macron raflent en effet 4 sièges de députés dans le département. Philippe Chalumeau, Fabienne Colboc, Daniel Labaronne et Sabine Thillaye, 4 élus de la génération Macron dont il reste dorénavant à faire ses preuves à l’Assemblée Nationale.

Sophie Auconie ↗. Après une année 2016 où Sophie Auconie aura construit son retour au premier plan en prenant la tête de l’UDI 37, l’ancienne députée européenne a poursuivi son retour au premier plan en 2017 en conquérant la 3e circonscription d’Indre-et-Loire. Et ce ne fut pas une mince affaire avec à la fois un duel fratricide à droite face à Marc Angenault, maire LR de Loches mais surtout face à Marisol Touraine, députée sortante et ancienne ministre de la Santé qu’elle a battu au second tour pour devenir députée.

Wilfried Schwartz ↗. Dans le marasme ambiant au Parti Socialiste, pas facile de trouver un élu qui ait franchi cette année 2017 sans encombres. Pourtant à la faveur de choix personnels judicieux, et notamment d’une mise en retrait volontaire du Parti Socialiste puis d’une omniprésence dans la fronde des élus locaux au titre de sa place au comité directeur de l’Association des Maires de France, Wilfried Schwartz aura profité de 2017 pour cultiver une image d’élu libre, quitte à froisser parfois ses amis socialistes, mais aussi affirmer un peu plus sa stature d’élu qui compte dans l’agglomération tourangelle. Preuve en est, le maire de La Riche a réussi à peser dans les débats sur la 2e ligne de tramway pour obtenir un passage dans sa commune.

Wilfried Schwartz (c) Olivier Collet

Cédric de Oliveira ↗. Le maire de Fondettes fait partie de la nouvelle génération qui monte. Son élection à la présidence de l’Association des Maires d’Indre-et-Loire à l’automne lui confère désormais une autre envergure. Celui qui est par ailleurs vice-président de la Métropole apprend vite et a réussi à se faire élire avec les voix des maires ruraux du département, un signe que le plus jeune maire d’Indre-et-Loire maitrise son sujet, tel un vieux loup de la politique locale…

Emmanuel Denis ↗. S’il fallait sortir un élu d’opposition du lot, ce serait forcément Emmanuel Denis. Elu à la fois à la ville de Tours et à la Métropole, l’élu écologiste ne ménage pas ses efforts pour faire entendre sa voix quitte à agacer. Peu importe, Emmanuel Denis continue d’avancer parfois un peu seul contre vents et marées .Et si la méthode de l’élu écologiste, également adepte d’une forme de politique spectacle pour mieux alerter la population, énerve parfois, sur le fond Emmanuel Denis joue sa partition d’élu d’opposition comme il se doit. En coulisses, il ne ménage pas sa peine non plus, s’activant pour tenter de créer un vaste mouvement à gauche allant des Mélenchonistes aux Socialistes, en vue de 2020…

Emmanuel Denis (c) Mathieu Giua

Frédéric Augis ↗. Frédéric Augis aura passé une année 2017 particulière. Président des Républicains d’Indre-et-Loire, le maire de Joué-lès-Tours aura été bizarrement discret sur les questions politiques liées à son parti en cette année 2017 pourtant chargée. Affaire Fillon, débâcle présidentielle puis législatives, élection de Laurent Wauquiez à la tête des LR… autant de sujets sur lesquels on aura finalement peu entendu le patron du parti de droite en Indre-et-Loire. Et en restant loin de ces préoccupations politiciennes, Frédéric Augis a traversé la tempête sans encombres. Le maire de Joué-lès-Tours et vice-président de la Métropole aura ainsi joué la carte du local et de la proximité, menant notamment le projet de deuxième ligne de tramway, sur lequel il aura finalement fait consensus (à l’exception des élus de Saint-Pierre-des-Corps) auprès des élus de la Métropole.

PERSONNALITE POLITIQUE DE L’ANNEE 2017 :

Christophe Bouchet En début d’année 2017, Christophe Bouchet est encore adjoint au rayonnement à la ville de Tours et beaucoup se demandent alors quelle est son action. Un an plus tard, le voilà maire de Tours et nouvel homme fort à la Métropole où il a réussi à obtenir la première vice-présidence mais aussi imposer le passage à trois vice-présidences pour la ville de Tours. Un coup de force sur lequel peu auraient finalement parié quelques mois en arrière. Fin stratège, Christophe Bouchet a construit cette victoire personnelle patiemment pendant plusieurs mois. Christophe Bouchet a finalement déjoué les pronostics qui voyaient Xavier Dateu, avec le soutien des puissants Républicains, Philippe Briand en tête, s’asseoir dans le fauteuil de maire.

Grosse fièvre :

Marisol Touraine ↘. L’ancienne ministre de la Santé aura tout perdu en 2017. Elue jusque là influente en Touraine, Marisol Touraine a payé son manque de clarté à l’approche des élections législatives. Investie par le Parti Socialiste, la députée sortante a tenté de rattraper le train macroniste en marche mais est finalement restée à quai. Aura-t-elle l’envie et la force nécessaire pour se refaire une santé politique d’ici 2020 ? L’avenir le dira, mais Marisol Touraine pourrait avoir laissé passer sa chance.

Marisol Touraine (c) Mathieu Giua

Serge Babary ↘. Côté pile, difficile de dire que Serge Babary a raté son année 2017. En se faisant élire au Sénat en septembre dernier, le désormais ex-maire de Tours a en effet réussi son objectif. Oui mais côté face, Serge Babary aura traversé les ¾ de l’année 2017 comme un maire démissionnaire et absent. La tête déjà au Palais du Luxembourg, Serge Babary aura trainé sa peine dans son fauteuil de maire de Tours. Son départ au bout d’un demi-mandat n’aura pas été compris non plus par la population à qui Serge Babary avait promis d’être 100% maire le temps du mandat… Bilan : il reste 3 ans à la majorité pour faire oublier un début de mandat qui lui aura coûté bien des points de confiance…

Philippe Briand ↘. L’année 2017 avait bien commencé pour Philippe Briand, ce dernier réussissant à obtenir le passage en Métropole de l’agglomération tourangelle. Un passage acté solennellement par la venue du ministre d’alors Jean-Michel Baylet, l’occasion pour Philippe Briand d’écrire un nouveau chapitre de sa story-telling. Oui mais derrière, ce fut plus compliqué. Empêché par la loi de non cumul des mandats de se représenter aux Législatives, Philippe Briand a vu sa circonscription tomber dans les rangs LREM. L’accession à la mairie de Tours de Christophe Bouchet a vu l’arrivée d’un concurrent sérieux pour le leadership sur la Métropole également. Le maire de Saint-Cyr-sur-Loire voit son influence baisser petit à petit avec l’arrivée de nouveaux élus. Et s’il garde pour le moment la main, Philippe Briand le sait, les plus belles heures sont derrière lui…

Jean-Patrick Gille ↘. L’ancien député socialiste de Tours n’aura pas réussi à enrayer la dynamique En Marche. C’était pourtant le député sortant qui avait sur le papier le plus de chances. Oui mais face à une telle vague nationale, difficile de résister et ce même si beaucoup saluent un bilan globalement positif et un député présent sur le terrain et à l’écoute. Jean-Patrick Gille aura résisté à Philippe Chalumeau avec une défaite finalement honorable, mais insuffisante. Il lui reste la région où il est président du groupe socialiste. Qu’en sera-t-il demain ? Avec une gauche aux abois à Tours comme ailleurs et en manque d’élus capables de fédérer, Jean-Patrick Gille pourrait rebondir et se reconstruire patiemment en vue de 2020…

Laurent Baumel ↘. Laurent Baumel aura connu deux défaites en 2017. La première, cruelle, aux Législatives où député sortant, il sera battu au premier tour face à Hervé Novelli (LR) et Fabienne Colboc (LREM). Une claque que l’ancien frondeur aura du mal à se relever. Se voyant une destinée nationale, Laurent Baumel est tout de même reparti au combat à l’automne pour les Sénatoriales en menant une liste socialiste qui n’avait par avance aucune chance de l’emporter. Deux défaites et puis s’en va, Laurent Baumel est retourné pour l’instant dans l’ombre, lui qui aimait pourtant la lumière des caméras…

Laurent Baumel (c) Mathieu Giua

Céline Ballesteros ↘. Elle faisait partie de la nouvelle génération montante à droite. Elue depuis 2014 comme adjointe aux commerces à la ville de Tours, vice-présidente à la culture au Département depuis 2015, Céline Ballesteros avait obtenu l’investiture pour les Législatives sur Tours. Oui mais la marche était finalement trop haute. Bilan : une élimination dès le premier tour, une première pour la droite à Tours. Un coup dur dans l’ascension de l’adjointe aux commerces de la ville de Tours qui sera doublé par un second à l’automne. Proche soutien de Xavier Dateu, Céline Ballesteros fait partie des grandes perdantes de l’élection de Christophe Bouchet. Redevenue simple conseillère municipale, celle qui reste malgré tout vice-présidente au département, a perdu gros en 2017.

Xavier Dateu ↘. Il se voyait déjà en haut de l’affiche, dans le fauteuil de maire de Tours. Xavier Dateu avait compté ses soutiens dans la majorité municipale, il avait le nombre suffisant, le futur maire de Tours c’était lui. Xavier Dateu était ainsi persuadé de l’emporter. Oui mais à compter ses soutiens, l’adjoint aux sports en a oublié de proposer des orientations politiques fortes et à la défaveur de l’âge, ce fut finalement le challenger Christophe Bouchet, plus précis dans ses propositions, qui obtint l’investiture de la majorité. Et Xavier Dateu a eu beau maintenir sa candidature devant le Conseil Municipal, l’histoire était entendue, il n’allait redevenir que simple conseiller municipal.

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