Le « Babarysme » à l’épreuve du feu

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Voilà un an que Serge Babary et sa majorité municipale ont été élus. Douze mois que le maire et son équipe ont pris en main les destinées de la cité ligérienne. 365 jours que les Tourangeaux observent, attentifs, aux débuts politiques de la nouvelle équipe. Héritier d’une ville gérée pendant 19 ans par Jean Germain, S. Babary va dans les prochains jours s’exercer à la difficile gymnastique du budget municipal. Présentation des finances avec en toile de fond, une opposition municipale remontée à bloc et une partie de la majorité appelant à la prudence des futures déclarations.

Il n’aura échappé à personne que nous sommes dans l’entre-deux-tours des élections départementales. Un moment où tous les yeux sont tournés vers la place de la préfecture et le Conseil général, appelé au lendemain du 29 mars, Conseil départemental. Il y a des coïncidences de calendrier que certains auraient bien voulu éviter surtout quand celles-ci trouvent leur écho dans les résultats du 1er tour des Départementales. Si l’UMP et l’UDI sont en tête dans la majeure partie des cantons, les scores dans les quatre cantons urbains de Tours sont regardés à la loupe. Comme jadis Jean Germain et avant lui Jean Royer, les adjoints du maire et des conseillers municipaux de Tours sont partis en campagne, battre le pavé de la ville pour essayer de conquérir les nouveaux cantons de la ville. Ces proches de Serge Babary pour la plupart, sont aujourd’hui en campagne pour le second tour.

Seulement voilà, les résultats sur la ville ne sont pas à la hauteur des espérances de certains à droite. Lundi matin, toutes et tous ont scruté à la loupe les résultats bureau par bureau de leurs cantons respectifs. Rien n’est joué à Tours Nord (Tours 1), cela sera difficile sur Tours 2 (Tours Est), c’est jouable sur Tours 3 (Tours Sud) et sur Tours 4 (Tours Ouest). Les derniers jours vont être cruciaux. Alors quand lundi soir la majorité municipale se réunit pour évoquer le futur budget de la ville, les scores du premier tour des Départementales s’invitent bon gré mal gré à la table des discussions. La commission des finances de la ville doit normalement se réunir dans la semaine pour la préparation du budget qui doit être discuté le 31 mars au conseil municipal. Exercice plutôt banal dans la vie municipale et qui se répétera six fois jusqu’aux prochaines élections municipales.

Mais depuis plusieurs semaines, la rumeur circule. Le maire de Tours pourrait être tenté d’augmenter les impôts pour faire face aux emprunts « toxiques » et aux baisses des dotations de l’Etat. 12 millions à trouver tel que l’a rappelé Serge Babary au dernier conseil municipal. Mais le principe de réalité financière ne fait pas toujours bon ménage avec le temps politique, surtout quand il s’agit de faire élire des élus municipaux au conseil départemental. Annoncer une hausse des impôts entre deux tours reviendrait à se tirer une balle dans le pied. Un pied nécessaire pour essayer de gravir les dernières marches pour espérer siéger à l’assemblée départementale. C’est donc une réunion de majorité particulière qui s’est tenue lundi soir. Pour certains adjoints, il n’est pas question de proposer une hausse qui pourrait être un suicide politique. Pour d’autres au contraire, c’est maintenant qu’il faut le faire, dans la première année de mandature. Une première épreuve du feu pour le maire. Au risque d’une faille dans l’armure de la majorité, il faut se rendre à l’évidence du pouvoir mais aussi du calendrier électoral. L’impérieuse nécessité de repousser la commission des finances et par voie de conséquence le conseil municipal s’impose. Hier, on apprend en deux temps le report du conseil au 14 avril. L’opposition menée par le député Jean-Patrick Gille, monte au créneau et juge hors délai ce report. Quelques heures plus tard, le service de presse de la ville de Tours rectifie : le conseil municipal aura lieu le 7 avril. Un couac que la mairie aurait certainement voulu éviter.

La vie municipale et sa gouvernance ne sont jamais un long fleuve tranquille. Serge Babary le sait bien. Pourtant, c’est bien une semaine de turbulences que connaît l’ancien chef d’entreprise. Car celui-ci joue gros dans les prochains jours. Le maire de Tours a mouillé la chemise pour que ses fidèles soient élus dimanche prochain. Alors si l’électeur tourangeau versatile et difficile devait faire un autre choix et permettre à seulement un ou deux cantons de basculer à droite sur les quatre que compte la ville, beaucoup ne manqueraient pas alors d’associer à cet échec la stratégie du maire. Si nous sommes encore dans la politique fiction, le résultat des urnes dimanche prochain pourrait être cruel pour un maire qui a eu comme maître politique Jean Royer. Les années en politique se suivent mais ne se ressemblent jamais.

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