La Touraine : bon élève du « Macronisme » provincial

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La semaine dernière, les soutiens d’Emmanuel Macron se réunissaient entre Villandry et Druye. Près d’une centaine de personnes se sont retrouvées aux côtés de Philippe Chalumeau, le « référent » de l’ancien ministre des Finances dans l’Indre-et-Loire. L’équipe des Macronistes tourangeaux est motivée. Le staff parisien le sait bien. A tel point que les médias étrangers s’intéressent au phénomène « Macron » dans le 37…

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Mardi dernier. Dans une longère tourangelle, ils ont répondu à l’invitation du mouvement « En Marche » d’Indre-et-Loire. Porté par son initiateur et « référent », le médecin généraliste Philippe Chalumeau a rassemblé toutes les « têtes de pont » du département. Tous « les marcheurs » sont là. La réunion est stratégique. Depuis deux jours, la France et la Touraine connaissent le visage de celui qui portera les couleurs de la droite républicaine. François Fillon sera face, entre autres, à Emmanuel Macron.

« En Marche ! » séduit les plus jeunes et les déçus des partis traditionnels

Dans la salle aux pierres apparentes et à la charpente centenaire, Philippe Chalumeau discute au milieu de ses camarades, de l’avenir du mouvement. « En Marche ! » se prépare à sa première élection présidentielle. Pas question de faux pas ou de précipitations. Chez les Macronistes tout est « under control ». A chaque semaine une action vitale, une prise de parole millimétrée d’Emmanuel Macron. Après chaque intervention médiatique, des répercussions sur le terrain. Pour cela, les équipes sont briefées. Depuis sa création en début d’année, « En Marche ! » séduit les plus jeunes et les déçus des partis traditionnels qui regardent encore le mouvement avec une certaine condescendance liée à une vieille idée d’un bipartisme PS / Les Républicains. Yann est étudiant en lettres et langues à l’Université de Tours, il est le « référent » des jeunes macronistes en Indre-et-Loire. Ce jeune militant ne ressemble pas à ceux rencontrés d’ordinaire dans les autres partis. Lui, parle autrement. Pas de discours convenus ou issus d’un argumentaire donné par la maison-mère. Son expression à lui est libre et fondée sur une vision moderne de la politique. Ce militant 2.0 dissèque, ce soir-là, les stratégies « Web » du mouvement. Les anciens sont captés. L’étudiant est un bon orateur. En aparté, il nous avoue : « C’est la première fois que je m’engage dans un mouvement politique comme beaucoup de mes camarades ». Motivé par la personnalité d’Emmanuel Macron, c’est aussi la parole qui est donnée à ceux qui contribuent au mouvement qui l’attire. Preuve du travail des jeunes, le « Think Tank » nommé « la gauche libre » comme si en face, il existait une gauche contrainte, prisonnière de ses dogmes. Ou encore le site internet « Vision Macron » créé fin novembre pour répondre à la question récurrente, « c’est quoi le programme de Macron ? ». « 90 % des jeunes avec Macron n’avaient pas d’engagements politiques avant », conclut Yann.

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La télévision publique japonaise, NHK, a choisi de suivre les « Macronistes » tourangeaux

Dans la salle, la parole circule. Des têtes connues sont là. Céline Delagarde, élue PS à Chnion, ancienne suppléante de Laurent Baumel aux dernières élections législatives et attachée parlementaire de la sénatrice Stéphanie Riocreux. Mais aussi l’ancien maire de La Riche, Alain Michel ou encore Pascal Boudesseul, élue PS à Ballan-Miré ou Daniel Labaronne, maire de Bléré et premier soutien de Macron dans le département. Des têtes politiques mais pas seulement. Une télévision étrangère a fait le déplacement de son bureau permanent à Paris. La télévision publique japonaise, NHK, a choisi de suivre les « Macronistes » tourangeaux. Entre univers bucolique de la belle Touraine et le phénomène « Macron » vu de Tokyo, la journaliste présente et son équipe technique ont de quoi faire un sujet différent pour les infos nippones de 19h. Nos consœurs nippones n’ont pas souhaité nous parler, ni même se faire photographier. Pour Yazuko, la journaliste japonaise du bureau de la NHK en France : « Je ne peux pas m’exprimer. Notre chef de bureau n’est pas là ! ». A côté d’elle, la chargée de production est plus à l’aise. Elle entame la conversation. Cela fait trente ans qu’elle est en France. Yazuko est jeune et déjà dans le moule de la société nippone ultra-hiérarchisée. Tiens ! la hiérarchie… Au moment où nous discutons avec la jeune journaliste, on peut voir, sur le grand écran blanc destiné à visionner les vidéos d’« En Marche ! », Emmanuel Macron qui veut en finir « avec les systèmes lourds des hiérarchies ». Un discours que n’a pas entendu la japonaise qui décide de lever le camp avec son équipe…

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« Notre ligne directrice est celle du progrès avec un socle de valeurs. Fini les petits arrangements entre amis » (Philippe Chalumeau) 

Dans l’assistance, des retraités, des jeunes chefs d’entreprise et des médecins écoutent attentivement les interventions des uns et des autres. L’ambiance est studieuse. La soirée ressemble à un laboratoire d’idées où deux valeurs sont rappelées comme une promesse électorale : Intégrité et abnégation. Le mouvement veut rompre avec ce qui a touché les autres partis : les affaires et le désintéressement d’une grande partie de la population pour les partis historiques. Chez Macron, tous les référents doivent présenter et envoyer au mouvement leur casier judiciaire. Tout un symbole qui peut rassurer mais qui ressemble plus à une opération de communication. Pour Philippe Chalumeau, socialiste historique : « Notre mouvement est progressiste. Notre ligne directrice est celle du progrès avec un socle de valeurs. Fini les petits arrangements entre amis ».

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Pour ceux qui sont encore pessimistes par obligation ou croyance, le phénomène « Macron » est bien réel. Minimiser pour dénigrer peut être la stratégie de certains dans les partis comme le PS, Les Républicains, l’UDI ou même le Front National. Pourtant, silencieusement, la marche des Macronistes progresse. Près de 1 000 personnes en Indre-et-Loire soutiennent le mouvement. Puis, il y a cette jeunesse qui ne s’intéresse plus à la politique comme on peut l’entendre qui, il y a encore quelques semaines, faisait la queue devant une brasserie parisienne pour venir à la rencontre d’Emmanuel Macron. L’invitation n’ayant été faite que via les réseaux sociaux. Ces mêmes réseaux sociaux qui sont à l’origine de la victoire de Barack Obama en 2008.

Avec les résultats qui ont déjoué tous les sondages lors de la Primaire à droite, avec la révolution numérique du militantisme  « 2.0 », avec un candidat à l’élection présidentielle de 38 ans, avec l’usure des discours et actions des vieux partis, l’élection de mai prochain promet bien des surprises. Les Macronistes d’Indre-et-Loire, comme ailleurs, en ont bien conscience.

Crédits photos : Arnaud Roy pour 37°

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