La rentrée des socialistes tourangeaux : discipline et travail sous haute tension

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Ce samedi, au Centre de vie du Sanitas, les militants et élus socialistes du PS 37 se sont donnés rendez-vous pour lancer les Etats généraux des socialistes. Leur chef de file, Michaël Cortot, a tenu ses troupes pourtant très divisées.

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« Notre rendez-vous aujourd’hui, c’est la R.P.S.T, la Recomposition du Paysage Socialiste Tourangeau », les mots de Jean-Marc Pichon, élu socialiste de Saint-Pierre-des-Corps, annoncent la couleur. Ou plutôt résument la volonté de certains de passer à autre chose après la lourde défaite des Municipales et le virage social-libéral pris par le gouvernement. Plus de 100 militants et élus ont fait le déplacement au quartier du Sanitas. La présence remarquée de Laurent Baumel y ajoute une note acidulée. Une militante agacée lance à une « camarade » : « Tiens ! Baumel va encore parler aux journalistes, il n’a qu’à rester à Paris !!! ».

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« Il faut être héroïque »

En ce début d’après midi, à quelques minutes de l’ouverture des travaux sur lesquels pencheront militants et élus, des petits groupes disséminés se partagent les salles et couloirs du centre de vie. Ça discute, ça rit, ça parle fort. On parle cotisations, nombre de militants, on se questionne sur cet après midi, on se demande qui sera absent parmi les élus… Les trois parlementaires de l’Assemblée Nationale sont là. Jean- Marie Beffara et Laurent Baumel sont à l’heure. Jean-Patrick Gille arrivera un peu plus tard. Le président du Conseil Général, Frédéric Thomas est présent. La jeune garde socialiste est aussi là : Wilfried Schwartz, le maire de la Riche, Vincent Tison, conseiller municipal d’opposition à Joué-lès-Tours et Céline Delagarde, candidate malheureuse à Chinon et attachée parlementaire de Jean Germain.

Sur les coups de 15 heures, le fond de la salle où se déroulent les débats se fige… Claude Roiron, l’ancienne présidente du Conseil Général s’assoit entre deux militants. Cette arrivée remarquée est pesante. Pourtant, l’ancienne candidate aux élections européennes en Normandie a le sourire aux lèvres, elle a encore des soutiens au sein de la Fédération. Mais cette venue ne bouleverse en rien la continuité des travaux. A l’occasion des débats sur les élections locales et l’avenir des régions et conseil généraux, Claude Roiron prodigue quelques conseils : « Chers camarades, nous ne garderons pas beaucoup de régions aux prochaines échéances électorales… C’est aux parlementaires d’être clairvoyants pour la future politique des territoires… Il faut être héroïques !! ».

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Dans la « salle de presse » improvisée, Laurent Baumel est largement interrogé sur son vote ce mardi à l’occasion du vote de confiance de l’Assemblée à l’égard du gouvernement Valls II. Idem pour Jean-Patrick Gille qui se montre moins tranché que son collègue. Pour L. Baumel ce sera l’abstention, tandis que JP. Gille rappelle : « Je n’ai pas vocation à être frondeur, je suis rebelle et pas un béni oui oui !… Je ne sais pas encore ce que je voterai. J’attends le séminaire gouvernemental de lundi et mardi matin et je veux être sincère dans ma démarche sans être un godillot ! ». Quant à Jean-Marie Beffara, parti très tôt dans l’après midi, il apparaît comme un « légitimiste et loyaliste vis-à-vis du gouvernement de Manuel Valls » soutient l’un de ses collègues.

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« Les plaies sont loin d’être refermées »

Il est environ 16h. C’est la pause pour les socialistes d’Indre-et-Loire. Nicolas Gautreau, conseiller général de Tours Ouest, fait son apparition. Alors que Claude Roiron est en discussion avec deux journalistes, N. Gautreau passe juste à côté sans un regard, ni un bonjour à l’égard de sa collègue. Les plaies sont loin d’être refermées semble-t-il. Même si l’ambiance paraît bon enfant, les stigmates d’une tension bien déguisée existent. On pourrait même croire que le mot d’ordre était de ne pas faire de vagues, ni déclarations tonitruantes qui pourraient ajouter de l’huile sur le feu. Pourtant, à y regarder de plus près, tous les éléments d’une crise sont réunis : La défaite aux dernières élections avec la tentation naturelle à chercher absolument un coupable. Une jeune garde du PS 37 pressée de peser dans le débat local et de prendre des postes à responsabilité (on prête même à certains de s’être vus en catimini au début de l’été). Des anciens élus de Tours qui veulent encore peser dans les décisions du PS local, élections cantonales et régionales obligent…

 

« Il faut un minimum d’éthique et de moral chez les socialistes… »

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Michaël Cortot, premier secrétaire fédéral clôture les travaux de cet après midi studieuse. « Aujourd’hui, pour les socialistes, nul ne met en doute la légitimité du Président de la République. Le printemps dernier a été difficile pour nous. Nos concitoyens nous ont délivré un message » assène-t-il. Le ton est donné, M. Cortot se veut mesuré et légitimiste sur l’action de l’exécutif. L’ancien directeur de campagne de Jean Germain rappelle aussi « qu’il faut un minimum d’éthique et de moral chez les socialistes et que cela doit être inscrit dans la carte d’identité du socialisme tel que le souhaite Jean-Christophe Cambadélis, notre Premier Secrétaire ». Et de conclure que « l’ensemble des socialistes, du simple militant au Président de la République, doivent travailler les uns avec les autres ». Ce vœu du premier secrétaire fédéral du PS d’Indre-et-Loire sera-t-il pieux ? Au moment où le PS traverse une crise importante, certains seraient tentés de souffler sur les braises pour des ambitions personnelles. Eléments de réponse, jeudi prochain, à l’occasion de très attendu Conseil Fédéral du PS 37.

Crédits photos : Arnaud Roy pour 37°

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