« Guerre de clans à droite » ou l’histoire d’un éternel recommencement

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Il est loin le temps de la photo de famille où Serge Babary, Christophe Bouchet, Sophie Auconie et Thibault Coulon posaient tout sourire pour briguer la mairie de Tours. Après le pari réussi de faire l’alliance à droite qui n’existait plus de vingt ans, l’unité dans la majorité conduite par Serge Babary n’est plus. Les multiples incidents et « petites phrases » viennent définitivement clore l’amitié du groupe des « 4 ».

Serge Babary aura appris une chose depuis quelques semaines, rien n’est jamais acquis en politique. Surtout quand il s’agit de pérenniser une majorité aussi fragile qu’un verre en cristal. Depuis plusieurs mois, on se déchire au sein de la Mairie, on s’observe, on fomente, on souhaite que certains chutent… On délecte l’éviction des uns et la nomination des autres. Dans les couloirs, on discute et on se demande comment tout cela va tenir encore quatre ans.

Le « tout sauf Thibault Coulon » est désormais le cheval de bataille de certains

Et depuis quelques jours, les craquelures sont de plus en plus importantes. Sans refaire tout l’historique des inimitiés entre élus de la ville, disons que le début de la fin du groupe des « 4 » a commencé lors du conseil municipal qui a voté les avantages en nature du nouveau directeur de cabinet de Serge Babary. A cette occasion, l’envie de 12 élus de la majorité d’aller faire une pause « technique » à l’occasion du vote a jeté un froid. Parmi la douzaine d’élus, les « Coulonistes » qui ont voulu marquer leur différence et donner un signe fort au maire de Tours. Quand on les interroge sur cette absence de quelques minutes, certains assument leur opposition à ces avantages octroyés au nouveau contractuel du cabinet. Mais le mal est plus profond. Le « tout sauf Thibault Coulon » est désormais le cheval de bataille de certains. Le divorce menaçait depuis l’éviction de l’adjoint au maire au développement économique de la liste aux élections régionales. En face, ses détracteurs passent à l’offensive et un groupe fait corps. Parmi eux, Olivier Lebreton, Christophe Bouchet, Xavier Dateu, Céline Ballesteros et d’autres…

L’investiture de Céline Ballesteros a mis le feu aux poudres

En réponse, les « Coulonistes » passent à l’offensive. Sous couvert de moments festifs à partager entre eux, Th. Coulon lance « l’heureux Tours », un jeu de mot qui ne trompe personne. L’adjoint veut peser de tout son poids pour les mois à venir. Et les mois qui arrivent vont être une période houleuse. La semaine dernière, l’investiture de Céline Ballesteros, adjointe aux commerces de la ville de Tours, a mis le feu aux poudres : Réaction virulente de Françoise Amiot qui se serait bien vu elle aussi briguer un mandat de parlementaire ; communiqué de presse de Thibault Coulon dénonçant la manière de nommer les candidats…

Pendant ce temps et dans une sorte d’indifférence générale, Sophie Auconie, ex-députée européenne, a pris les rênes de la maison « UDI ». Les élections internes des centristes n’ont pas intéressé grand monde. Christophe Bouchet ne se représentant pas, on a longtemps fait miroiter qu’il y aurait un candidat face à Mme Auconie. Nenni. Le rapport de force était trop favorable à celle qui veut encore jouer un rôle dans la politique locale. Seulement voilà, Sophie Auconie va compter dans les négociations avec les autres composantes de la droite. Depuis longtemps, elle et Thibault Coulon ont un accord tacite de non-agression et de soutien mutuel. En réponse à la main mise de l’ancienne député européenne sur la petite fédération UDI d’Indre-et-Loire, Christophe Bouchet répond par la création, la semaine dernière, de l’Association des Elus Démocrates d’Indre-et-loire. Parmi les membres, beaucoup d’élus centristes de la ville de Tours, ceux-là même qui combattent les « Coulonistes ». Il ne semble plus n’y avoir dans la droite tourangelle le plus petit des dénominateurs communs. Hier soir, sur le plateau de TV Tours Val-de-Loire, Xavier Dateu traitait le clan Auconie-Coulon de « clique »… Bonjour l’ambiance.

Au milieu de cette bataille de tranchées où deux groupes s’observent, un homme regarde… Serge Babary

Au milieu de cette bataille de tranchées où deux groupes s’observent, Serge Babary regarde… certainement abasourdi par ces querelles picrocholines. Le maire de Tours est le patron de tous ces élus qui se disputent. En face, l’opposition contemple avec un regard amusé ce qui se passe. Certains même abusent de la situation pour y aller de leurs petites phrases eux aussi. Mais que fait-on au 5ème étage de la Mairie pour calmer le jeu ? La question se pose pour les militants et sympathisants mais aussi pour quelques élus qui estiment que Serge Babary doit siffler la fin de la récréation.

La situation en l’état risque de devenir ingérable et les futures élections ne manqueront pas de jeter de l’huile sur le feu. Puis, l’histoire se répétera. Les électeurs assisteront une fois plus aux querelles et batailles. Pas sûr, qu’ils acceptent pour la énième fois une telle situation…

crédit photo : image d’archive conseil municipal – 37 degrés

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