Environnement, transports, lycées : « Une période primordiale » pour le président du Conseil Régional

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François Bonneau est un président de région qui ne communique pas à outrance mais qui s’arrange tout de même pour s’assurer une présence médiatique régulière à coups de rendez-vous avec les journalistes pour faire des points sur les sujets les plus impactants pour le grand public ou détailler des points techniques. Le socialiste qui dirige le Centre-Val de Loire organisait ainsi sa conférence de presse de rentrée mercredi 30 août. Voici ce qu’on en a retenu.

« Nous sommes dans une période primordiale, nous devons changer de modèle de fonctionnement face à l’accélération vertigineuse du réchauffement climatique » souligne l’élu socialiste. Pour ce faire, François Bonneau choisit plutôt la carotte que la contrainte. C’est pour cela que les cars et trains Rémi seront désormais gratuits pour les 15-25 ans les samedis, dimanches et jours fériés. Si le dispositif sera soumis à réservation obligatoire pour les trains, et régulé par des quotas pour éviter un appel d’air (notamment pour rentrer de Paris le dimanche), il a pour objectif de créer « un réflexe » dans la jeune génération, les transports en commun étant reconnus moins gourmands que la voiture sur le plan des émissions de gaz à effet de serre.

La voiture reste tout de même indispensable dans certains cas, comme dans les zones rurales. C’est pour cela que le Conseil Régional veut tester un service d’autopartage dans les villages. Une communauté de communes a été choisie dans chacun des 6 départements du territoire (Gâtine Choisille Pays de Racan pour la Touraine) et d’ici la fin de l’année, des véhicules électriques seront garés directement sur les places dans les bourgs, et disponibles pour la population. Ce sera plutôt au crépuscule du trimestre pour l’Indre-et-Loire, qui sera l’un des derniers à expérimenter la mesure.

Du côté du train, faire circuler des rames fonctionnant à l’hydrogène reste dans les tuyaux même si aucun calendrier n’est fixé. Cela reste tout de même l’option la plus sérieuse pour développer des lignes comme Tours-Loches et Tours-Chinon ainsi que pour rouvrir des axes ferroviaires fermés comme Loches-Châteauroux et Orléans vers Châteauneuf-sur-Loire dans le Loiret. Des discussions sont en cours avec l’Etat afin de voter un plan d’ici le mois d’octobre en session.

Penser la politique avant tout dans un objectif de développement durable c’est aussi repenser son économie. Sur le plan agricole, François Bonneau refuse l’idée de subventionner des « méga bassines » qui « pomperaient l’eau des nappes phréatiques et la stocker en surface où elle s’évaporerait ». En revanche, le socialiste n’est pas défavorable à l’idée d’aménager des réserves pour les agriculteurs de zones qui souffrent de la sécheresse et de restrictions d’irrigation : un vaste débat sur le sujet est prévu début novembre avec l’ouverture d’assises régionales de l’eau. En parallèle, l’élu soutient le changement de dogme économique consistant, par exemple, à refuser l’idée de certaines exportations. Si le président de région continue d’encourager l’industrie de l’aéronautique ou celle des médicaments, il s’étrangle de voir que le Centre-Val de Loire exporte du poulet d’un côté pour importer du poulet brésilien de l’autre.

Et à propos d’alimentation, des changements s’organisent dans les lycées : pour cette année scolaire, le Conseil Régional annonce une hausse de 40% des produits d’origine locale dans les assiettes à la cantine. C’est-à-dire que la proportion d’aliments ligériens passe de 12,5% à 17,5%, l’ambition restant d’atteindre 50% à la fin du mandat dans 4 ans et demi (même si la création de légumeries peine à voir le jour, au grand dam de François Bonneau). Et pour éviter le gaspillage, les élèves de 28 établissements devront désormais réserver leur repas à l’avance, au plus tard la veille. S’ils ne le font pas, l’accès au réfectoire leur sera refusé.

Ce changement de politique pour améliorer la qualité des repas et réduire leur impact environnemental va s’accompagner d’une politique de refonte des tarifs : dès le mois de septembre, le nouveau lycée construit en Eure-et-Loir va mettre en place une tarification sociale du déjeuner. 2 autres établissements suivront dans les prochains mois, dont probablement un en Touraine. Cela signifie que le prix du repas ne sera plus de 4€40 pour tout le monde. Il sera découpé en 4 tarifs tous inférieurs à 5€ et qui démarreront à 3€50. François Bonneau promet qu’il n’y aura qu’une toute petite part des familles qui verra sa facture augmenter, celles avec les revenus les plus élevés.

Autre coup de pouce social : les cagnottes Yep’s des 15-25 ans seront réorganisées. Pour la rentrée, 20€ seront disponibles pour des dépenses sportives (comme une licence dans un club) et 20€ pour de la culture (cinéma, livres…). Une répartition présentée comme plus claire qu’auparavant par l’exécutif régional. Les voyages de classes à l’étranger seront aussi encouragés avec l’ambition qu’ils ne reviennent pas à plus de 120€ par jeune. Des mesures qui se veulent parlantes pour le grand public en période d’inflation galopante. François Bonneau soigne sa fibre sociale sans oublier de larges appels du pied à la frange écologiste de sa majorité.

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