Élections régionales : une gauche plurielle derrière Charles Fournier

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Les élections régionales des 13 et 20 juin ont plusieurs enjeux en Centre-Val de Loire. Parmi eux : la gauche va-t-elle conserver le pouvoir ? Mais aussi : quelle force de gauche arrivera en tête au premier tour ? Deux listes se disputent le leadership : celle du président socialiste sortant François Bonneau allié avec le Parti Communiste et celle de son vice-président écolo Charles Fournier qui part avec plusieurs autres mouvements dont La France Insoumise.

Si l’écologiste Emmanuel Denis a remporté la mairie de Tours en 2020 c’est notamment parce qu’il a réussi à rassembler un grand nombre de forces de gauche dès le premier tour, des socialistes à La France Insoumise. Son camarade du parti EELV Charles Fournier ne réussit pas le même grand chelem mais emmène tout de même avec lui un total de 6 partis et mouvements dans l’espoir de devenir le futur président de la région Centre-Val de Loire.

Solitaire au premier tour en 2015, allié avec François Bonneau entre les deux tours, Charles Fournier est resté vice-président en charge des questions environnementales pendant tout le mandat. Loyal… mais indépendant. Pour cette nouvelle campagne, il s’affranchit de la majorité et retente l’aventure de la candidature sous son nom avec l’espoir d’une union de second tour avec lui en tête de gondole plutôt que l’actuel président socialiste. Pour ça, il faut être le plus haut possible au soir du 13 juin et donc éviter la dispersion des voix. D’où une union construite au fil des semaines avec EELV, Nouvelle Donne, Génération Ecologie, A Nous la Démocratie, Allons Enfants, Ensemble !, Génération.s et La France Insoumise.

Une forte proportion de candidats citoyens

« L’alliance des logos c’est important mais ce n’est pas le cœur de notre processus » précise tout de même le candidat depuis un local de campagne XXL près des Halles de Tours (un autre doit ouvrir à Orléans). Charles Fournier insiste sur la force présence de citoyennes et de citoyens sur les listes qui seront présentées en avril : 40%, contre 60% de membres des différents partis. C’est en partie pour ça qu’aucun accord avec le PCF n’a pu se formuler : « Au-delà des écueils programmatiques il n’a pas accepté de restreindre son poids en sièges » souligne la directrice de campagne Claire Veret.

« On a besoin de recoller le lien avec les citoyens et notre démarche est extrêmement inédite dans sa forme même si je sais qu’il y a un doute sur l’habillage de façade » présente encore Charles Fournier. Pour prouver sa bonne foi, il met en avant « les 21 comités d’initiatives dans 23 bassins de vie de la région. 600 personnes ont apporté leur contribution. » L’objectif est de présenter dans quelques semaines 100 propositions « pour faire face aux urgences économiques, sociales et environnementales. Il faut changer de modèle » pointe le candidat qui repart avec la moitié de son groupe d’élus actuel à la Région, soit une demi-douzaine de personnes. Le reste des 77 candidates et candidats seront de nouvelles têtes.

Des divergences sur la politique économique

« L’essentiel c’est qu’il ne faut pas abandonner la Région à la droite » souligne Fanny Puel d’Ensemble !. « François Bonneau n’est pas notre adversaire, les nôtres ce sont la droite et l’extrême droite » renchérit Charles Fournier qui ménage son actuel partenaire de majorité pour garantir les chances d’un rassemblement de second tour… soumis à conditions :

« Ce qui nous sépare ce sont par exemple les 10 à 15 millions d’aides économiques auxquelles on s’oppose chaque année parce qu’elles ne nous semblent pas utiles, par exemple pour soutenir le grand carénage des centrales nucléaires ou – plus ancien – pour construire des abris de piscine doré à destination des Emirats. Nous pensons aussi qu’il faut arrêter de financer les compagnies aériennes low cost et nous défendons la conversion écologique des activités industrielles. Si Tecalemit sait faire des tubes souples pour les avions elle saura en faire pour les bus. »

« Nous comptons lutter contre les projets inutiles et l’artificialisation » complète le conseiller municipal Génération.s de Tours Christopher Sabaoun.

« Nous avons la volonté de gouverner et nous sommes prêts à rassembler, même avec le PS. Ce que l’on ne veut pas, c’est quelque chose qui ressemble de près ou de loin à LREM » résume Aymeric Compain pour LFI, dernier signataire de l’accord d’alliance. Reste maintenant à faire connaître ces propositions à un corps électoral qui s’en préoccupe encore très peu.

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