Elections départementales : Quand le canton de Saint-Pierre/Saint-Avertin devient le nœud gordien entre PS et PC

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La vie politique n’est jamais un long fleuve tranquille surtout en période de négociations entre états–majors locaux. A droite, UMP–UDI officialiseront ce samedi leurs binômes définitifs. A gauche, la situation se complique. Entre un PS à la recherche d’accords durables avec ses partenaires historiques comme le PC, et EELV associé à « C’est Au Tour(s) du Peuple » (CADP) mais aussi avec ce même PC, l’équation politique entre les forces de gauche a plusieurs inconnues.

Cette fin de semaine et le début de la semaine prochaine vont être déterminants pour connaître la quasi-totalité des binômes à gauche. Si à droite, les choses sont rentrées dans l’ordre, il reste néanmoins, un doute sur le canton de Tours–Nord. Le binôme désigné, Xavier Dateu-Cécile Chevillard, pourrait avoir sur sa route une éventuelle dissidence de Lionel Béjeau qui appartient lui aussi à l’équipe municipale de Tours. Dissidence qui pourrait faire capoter la reconquête du canton par la droite républicaine et avec un FN en embuscade. Ce matin, UMP et UDI devraient arbitrer ce cas symbolique, celui du président PS sortant, Frédéric Thomas. Sur le canton de Montbazon, la droite devra aussi régler les tensions entre les maires de Sorigny, Esvres et Veigné.

Le canton de St-Pierre devient un enjeu dans le cadre des négociations entre PS et PC

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A gauche, le PS a pris acte que ces élections départementales se feront sans Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV). Les sirènes d’un rassemblement citoyen et écologiste avec CADP ont convaincu les Verts de faire alliance avec la gauche de la gauche mais aussi avec le PC d’Indre-et-Loire. Pourtant les responsables du PS 37, Michael Cortot et Frédéric Thomas en tête, appellent de leur vœux une alliance PS /PC type « gauche plurielle ». Vous l’aurez compris, le PC joue une partie à trois bandes et se retrouve au centre d’une situation qu’il n’a peut-être pas voulu. Cette situation trouve ses origines dans les différentes positions que le PC a eu ces derniers mois mais aussi des divergences de vues entre sa base militante et ses « cadres ». A tel point qu’au fur et à mesure que les discussions avançaient en parallèle entre le PS d’un côté et EELV et CADP de l’autre, le canton de St-Pierre-des-Corps / St-Avertin devenait un enjeu majeur pour les responsables communistes.

 Difficile de conduire des négociations dans une telle ambiance

Pour le PC, il faut sauver le soldat « Martine Belnoue ». Aujourd’hui, ce canton est sanctuarisé dans les négociations entre le PC, EELV et CADP. Il n’y aura pas d’accord avec ces trois composantes. Une situation compréhensible dans la mesure où EELV soutient le groupe d’opposition ARIAL sur la commune de St-Pierre. Le PC pourrait alors faire alliance avec le PS et proposer un binôme Martine Belnoue et Phlippe Lebot (élu PS de St-Avertin). Oublier alors les mots durs sur le PS du gouvernement Valls. Le principe de réalité se rappelle aux responsables communistes. La perte du canton par Martine Belnoue pourrait annoncer le glas de la représentation communiste au Conseil Général, bien sûr, mais un début d’érosion sur ses terres historiques. Depuis plus de 40 ans, dans l’histoire des négociations PS / PC, il a toujours fallu attendre que le cas de St-Pierre-des-Corps soit réglé pour continuer les négociations entre les deux forces de gauche. Bien évidemment, le sauvetage de Martine Belnoue ne fait pas que des heureux. Pour certains à gauche, « cela va à l’encontre du renouvellement et de l’émergence de nouvelles figures ». D’autres à la gauche de la gauche estiment que certains élus d’opposition communistes de Tours « sont féodés au PS de Jean Germain ». Et pour un élu PS de l’agglomération, « certains au PC sont considérés comme des « coco » traitres par leur base militante ». Difficile de conduire des négociations dans une telle ambiance. Mais les uns et les autres ont-ils le choix.

Hier soir, EELV, CADP et le PC se sont réunis. Il n’y aura pas d’accord global entre les trois forces mais des accords au cas par cas. Cela n’aura guère d’incidence sur leurs relations puisqu’un accord a été trouvé, entre autre, sur les 4 cantons de Tours, à Joué-lès-Tours et à Montlouis. Ils partiront sous l’étiquette « Rassemblement Citoyen et Ecologiste ». Il semble ce matin qu’EELV soit sorti plutôt gagnant de ces négociations. Le PS, quant à lui, continue à croire à un rapprochement avec le PC. Les prochaines 48 heures seront décisives. La stratégie consistant à mettre la pression sur tout le monde, pourrait, pour EELV, d’annoncer dès lundi, les binômes candidats issus des pourparlers avec ses partenaires. Question aussi de forcer le PC à clarifier ses positions avec le PS. Gageons que ce week-end, les téléphones vont sonner.

 

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