Elections départementales : les discussions entre socialistes tournent au vinaigre

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Que se passe-t-il au Parti Socialiste d’Indre-et-Loire ? Alors que la campagne commence aujourd’hui, avec le début du dépôt officiel des candidatures, il reste des questions à régler pour les socialistes tourangeaux : les cas des dissidents et celui du canton de Ballan–Miré / La Riche. C’est le député PS de la 1ère circonscription (Tours), Jean–Patrick Gille qui a lancé un pavé dans la mare ce week–end. Il appelle les uns et les autres à la raison et demande à ses « camarades » de retirer certains binômes pour faire gagner la gauche. Si la cuisine socialiste, depuis ces dernières semaines, pouvait apparaître amère, elle vient de prendre un goût d’acidité.

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Cela fait une semaine que les socialistes et leurs partenaires (Modem, PRG et FDES) se sont lancés, avec « #MaTouraine », dans la course des élections départementales nouvelle formule. Une semaine qui n’a pas réussi à régler le cas des dissidents, Alain Michel sur le canton de Ballan–Miré / La Riche et Claude–Pierre Chauveau, conseiller général sortant du canton de Tours Sud, qui se présente sur celui de Tours–Est. Une semaine bouclée par le communiqué de presse inattendu du député Jean-Patrick Gille, au titre qui en dit long : « La course à l’abîme des appareils politiques de gauche ». A la seule lecture de celui-ci, on aurait pu croire que le député voulait appelait à la raison les ex-partenaires du PS comme les Verts (EELV) ou les communistes (PCF). Oui, enfin presque…

« C’est la voix de la raison qui doit primer. Après moult hésitations, j’ai fait ce communiqué car je ne veux pas avoir le regret de ne pas avoir essayé »

On peut lire dans ce communiqué, que l’ancien secrétaire fédéral du PS 37, député depuis 2007, appelle ses amis socialistes à retirer le binôme de Tours–Est au profit du duo Christophe Boulanger (EELV) / Fanny Puel (CATDP). Raison invoquée, l ‘élu vert est « un bon élu qui ne cumule pas d’autres fonctions électives ». Bref, une prime au vice- président sortant qu’est Monsieur Boulanger et qui ne semble pas avoir démérité au côté de Frédéric Thomas, président PS du Conseil Général. Même argument pour un autre vice-président sortant, Alain Michel, ancien maire de la Riche et élu à un mandat électif depuis 1983. Comme un jeu d’équilibriste visant à ménager les susceptibilités tourangelles , Jean–Patrick Gille, appelle aussi les Verts et la gauche de la gauche à ne mettre personne face à Nicolas Gautreau, vice–président PS du canton de Tours Ouest, mais aussi face à Frédéric Thomas, président sortant. Pour le parlementaire, « il n’est pas trop tard pour que la raison l’emporte et que chacun retire ses pions ». Interrogé par 37 degrés, le député enfonce le clou : « C’est la voix de la raison qui doit primer. Après moult hésitations, j’ai fait ce communiqué car je ne veux pas avoir le regret de ne pas avoir essayé » et d’ajouter « si on ne démêle pas l’histoire du canton de Tours–Est, les relations PS–EELV deviendront compliquées ». Pour lui, « l’heure est à la politique, on doit faire cela pour les citoyens et l’on ne doit pas tout gâcher au nom de logiques partisanes ».

« Depuis novembre, pas une seule fois, Jean–Patrick ne s’est exprimé sur le sujet des élections départementales » 

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Mais qu’en pensent ses amis et les instances du PS ? Cette prise de position inspire « l’incompréhension à 48 heures du dépôt des candidatures » pour le 1er secrétaire fédéral du parti à la rose, Michaël Cortot. « Depuis novembre, pas une seule fois, Jean–Patrick ne s’est exprimé sur le sujet des départementales ». Alors pourquoi cette réaction du parlementaire, pourquoi maintenant ? L’intéressé se défend : « la gauche, le soir du premier tour des élections départementales, peut être devant la droite et l’extrême droite avec le cumul de toutes les voix mais ne pas être au 2nd tour car notre division sera fatale  » et d’assainir une critique fatale « j’ai laissé la fédération, il y a plus de 2 ans et demi, ce n’est pas extraordinaire… ». De son côté, Michaël Cortot ne comprend pas et met en contradiction les positions de celui pour qui il avait été le directeur de campagne pour les élections législatives de 2007. « En 2011 aux élections départementales, Jean Patrick Gille avait soutenu Alain Dayan (ancien maire adjoint de Jean Germain) devant la candidate officielle du PS, Monique Chevet, vice–présidente du Conseil Général à l’époque ». Pour la petite histoire, cette division du PS sur ce canton avait valu, pour les socialistes, de voir la victoire de… Christophe Boulanger, l’élu vert aujourd’hui sortant et que JP Gille veut voir réélire. Pourquoi la question des vice-présidents sortants revient alors qu’en 2011, il semblait que cela n’avait pas empêché la candidature dissidente de certains. En politique, la logique d’hier n’est pas toujours celle qui doit primer aujourd’hui.

Cette joute au sein de la gauche tourangelle pourrait trouver son épilogue dans les prochains mois. Non pas après les élections départementales, mais peut–être à l’occasion du Congrès du PS à Poitiers de juin. Les motions proposées et adoptées seront alors le bon moyen de régler ses comptes entre amis dans les fédérations. Celle d’Indre-et-Loire ne devrait pas y échapper. D’ici là, reste aux candidats de toutes les gauches de persuader les électeurs tourangeaux que leurs choix sont les bons. Réponse le soir du 1er tour, le 22 mars prochain.

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