Conseil Municipal de Tours : grosses tensions autour de la cuisine centrale

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C’est ainsi depuis 3 ans, à chaque conseil municipal son lot de sujets chauds, de polémiques rebondissant conseil après conseil. Entre désaccords et postures politiques, majorité et opposition s’écharpent ainsi régulièrement au Conseil Municipal de Tours avec quelques sujets de prédilection : Subventions, associations, grands projets comme le haut de la rue Nationale… Des désaccords sains en démocratie mais qui électrisent parfois les tensions. Dernier exemple en date ce mercredi 20 décembre avec le sujet de la cuisine centrale.

Un sujet houleux depuis plusieurs mois au sein de l’assemblée municipale. En cause, le projet de reconstruction complète de la cuisine centrale de la ville de Tours, servant plus de 8000 repas par jour aux écoles de la ville. Une reconstruction chiffrée à plus de 8 millions d’euros et pour laquelle la Municipalité a lancé une étude devant définir entre autres le mode de gestion future : maintien en régie directe ou délégation à une entreprise privée.

C’est ce dernier point qui inquiète l’opposition et notamment l’élu écologiste Emmanuel Denis. Ce dernier craint le passage au privé et milite pour un maintien en régie publique et le fait savoir par tous les moyens : en conseil municipal, par des des réunions publiques, à travers des questionnaires ou des pétitions distribués aux abords des écoles… De quoi irriter la majorité qui n’a pas encore pris sa décision et qui voit là une volonté de « faire peur » de la part de l’élu d’opposition, de quoi attiser les tensions à chaque fois que le sujet revient dans les débats…

Si du côté de la majorité on précise envisager toutes les options, sans préférence, étudier toutes les possibilités sereinement, y compris une possibilité de mutualisation avec la cuisine du CHU, l’un des reproches faits par Emmanuel Denis est l’opacité de cette réflexion et l’on comprend au fil des débats que l’élu écologiste aimerait voir l’opposition associée à la réflexion. On touche ici à deux visions politiques différentes, entre une majorité qui a remporté les élections et qui a donc une légitimité pour mener sa politique seule et une opposition qui aimerait être plus associée pour faire avancer les sujets, quitte à le dire parfois bruyamment et d’une façon parfois volontairement provocatrice.

La vie municipale est ainsi faite, mais entre une opposition cherchant à exister et une majorité sur la défensive depuis trois ans sur ces sujets, le jeu politique ne favorise pas toujours la clarté des débats. Si sur le fond chacun est dans son rôle et fait sa part du job, c’est souvent sur la forme que les choses dégénèrent.

Emmanuel Denis : l’empêcheur de tourner en rond

Principal allumeur de mèche, l’élu écologiste donc, Emmanuel Denis. Celui qui avait promis qu’il ne serait pas un élu comme un autre en 2014, agace par sa façon d’être et se retrouve souvent sous les deux de la majorité. Agitateur, celui qui est un élu militant au sens premier du terme, n’hésite pas à se montrer avec notamment des happenings dans la rue scénarisés (avant le conseil municipal d’hier soir, il a ainsi participé à un concert de casseroles devant la mairie) pour alerter la population sur ses sujets de prédilection. Et cela perturbe, notamment parce qu’Emmanuel Denis ne se contente pas d’être un agitateur mais avance des arguments également, souvent étayés, mais que la majorité estime pour le coup « orientés ». L’élu écologiste est un bosseur, beaucoup soulignent son investissement dans les dossiers, mais reste un électron libre, quitte à froisser et à perturber les dossiers en cours. Une façon de faire qui décontenance assurément une majorité plus classique dans son approche de la politique et de la chose publique.

De la « pure démagogie » pour certains, de « la politique spectacle » pour d’autres, l’élu écologiste ne laisse pas indifférent et s’est trouvé une alliée en se regroupant avec les élus socialistes et communistes au sein d’un même groupe municipal « Tours à Gauche », Cécile Jonathan, est certainement l’autre élue d’opposition qui irrite le plus la majorité par son franc-parler, son verbe haut et son ton de parole direct et peu consensuel.

Hier soir, les deux élus d’opposition se sont donc attirés une nouvelle fois les foudres de la majorité. Huées et « mots doux » en bruit de fond, ont accompagné la réponse tranchante de l’adjointe en charge du projet Barbara Darnet-Malaquin. Excédée, cette dernière n’a pas hésité à cataloguer Emmanuel Denis de « menteur » et d’être « un élu indigne »… « De quel droit vous allez faire peur aux parents et au personnel avec votre pétition ? » s’est-elle emportée. « Aujourd’hui le personnel est inquiet et c’est normal parce que vous entretenez une peur qui n’est pas fondée, parce que nous n’avons rien décidé ».

Une passe d’armes qui aura duré plusieurs dizaines de minutes, allant jusqu’à agacer Christophe Bouchet, maire qui avait pourtant jusque-là plutôt joué la carte de l’apaisement dans les débats municipaux… en vain pour le moment.

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