Comment Tours Métropole espère atteindre les 50 000 étudiants/apprenants d’ici 5 ans

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C’est peut-être un objectif qui sera rempli avant l’inauguration de la deuxième ligne du tram de Tours. Le vice-président de Tours Métropole chargé de l’enseignement supérieur annonce son ambition d’accueillir 50 000 étudiants et apprenants sur le territoire de l’agglomération. Selon Thierry Chailloux, cet objectif serait atteignable d’ici 5 ans grâce à plusieurs chantiers en cours.

On est en septembre et on nous invite pour l’inauguration d’une pose de première pierre dans le quartier des Deux-Lions. Ce genre d’événement est très classique dans le monde politique. C’est l’occasion de marquer le début d’un chantier et de se projeter dans l’avenir. Pour l’image, ça montre que les projets se concrétisent. Et là en plus ce n’est pas vraiment une première pierre qui est posée mais une première botte de paille parce que le bâtiment nous est présenté comme écoresponsable grâce à une isolation en paille.

Ce bâtiment c’est le futur complexe de l’école de commerce Excelia. Depuis les ratés de l’école Escem et du projet France Business School, Tours était sortie des radars pour les études de commerce. Avec l’arrivée de la marque Excelia et ses ambitions, elle espère revenir dans le jeu. A proximité du tram et du Cher, le futur site est dimensionné pour accueillir jusqu’à 2 000 étudiantes et étudiants. C’est proche du nombre d’élèves au lycée Grandmont. En clair, c’est beaucoup (aujourd’hui la direction revendique 1 000 jeunes dans ses cursus, elle compte donc doubler ses effectifs).

L’ouverture du campus d’Esxcelia est programmée est 2025. Non loin de là, un autre chantier va être inauguré lundi 6 novembre : l’extension de l’école Polytech. Le même jour, on attend l’inauguration du chantier de rénovation de la bibliothèque de la fac des Tanneurs et de l’entrée de Thélème, aboutissement d’un serpent de mer puisque ça fait de longues années qu’on annonce des opérations sur le site sans que l’on voit vraiment les transformations aboutir.

Excelia, Polytech, l’Université… 3 gros dossiers d’un coup, et ce ne sont pas les seuls. Vice-président en charge de l’enseignement supérieur à Tours Métropole, Thierry Chailloux se sent pousser des ailes en espérant d’ici 5 ans un total de 50 000 apprenants dans l’agglo tourangelles, contre 44 000 aujourd’hui. Un chiffre qui comprend les effectifs de l’université et des écoles privées (33 000 personnes), les 6 500 jeunes en apprentissage et les classes de lycées professionnels.

Peut-on faire venir autant de jeunes en plus en quelques années dans une agglo où le foncier manque et où les effectifs lycéens sont orientés à la baisse avant le bac ? L’élu assure que oui. « Aujourd’hui, beaucoup de jeunes partent ailleurs. L’idée c’est de les garder chez nous ». Il fait par exemple référence à la formation orléanaise de kinésithérapeutes qu’il voudrait dupliquer en Indre-et-Loire d’ici 3 ans (si la Région donne son feu vert). Cet établissement serait géré par une grande association déjà implantée dans le département (mais on ignore avec combien d’effectifs).

Issu du Parti Socialiste, Thierry Chailloux souhaite aussi la création de cursus autour de filières en tension comme la santé mentale, la production d’énergie décarbonée ou les mobilités douces. « On cherche aussi des BTS techniciens ou dans le contrôle industriel de la régulation atomique » ajoute-t-il précisant que l’idée n’est pas d’attirer des écoles à tout prix : « Il y a d’autres métropoles qui ont eu cette approche et cela n’a pas marché ».

La Métropole parie donc sur de nouvelles formations en accord avec les besoins de main d’œuvre du territoire. Pour parvenir à ses fins, elle sait qu’il lui faudra financer les installations. Ainsi, le budget 2024 de l’enseignement supérieur devrait être de 7 millions d’€ en 2024 contre 3 millions d’€ cette année… « et la tendance va se répéter d’année en année » promet Thierry Chailloux.

Que faire avec tous ces millions ? Déjà financer des projets en cours comme la rénovation des Tanneurs, Polytech, le Green Tech Campus également en vue aux Deux-Lions ou la rénovation/extension du CFA des Douets (La Cité des Formations, spécialisée dans la mécanique, l’hôtellerie-restauration et le monde de l’ascenseur). Budget total de l’opération : 32 millions d’€, dont une bonne partie financée par l’agglomération. Ensuite, il y a aussi l’arrivée annoncée d’une école d’ingénieurs dans les anciens locaux de la clinique Saint-Gatien face à la cathédrale de Tours : on parle de 40 étudiants pour la première promotion, beaucoup plus après.

« On va faire les études au cas par cas, l’objectif est de bien accueillir les étudiants » assure Thierry Chailloux. C’est-à-dire notamment d’avoir les logements disponibles. Ainsi, un deuxième hôtel de l’alternance pourrait voir le jour en plus de celui déjà complet dans le quartier Rabelais/Plat d’Etain à Tours. « Plusieurs centaines de logements étudiants » pourraient également voir le jour.

Au final, à quoi tout cela servira ? Tours espère renforcer son influence sur la carte de France des villes étudiantes avec l’ambition de garder les talents. On est donc clairement dans une compétition avec d’autres agglomérations comme Rennes, Nantes, Angers ou même Poitiers. C’est à qui attirera l’établissement le mieux classé, la formation la plus innovante, les cursus avec les meilleurs débouchés. Le plan derrière : créer une émulation locale génératrice d’emplois, de croissance… Un vieux modèle remis au goût du jour pour rester dans le top 15 des villes françaises qui comptent. En cherchant à attirer/garder un maximum de jeunes en post-bac, Tours soigne ostensiblement son égo.

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