A en croire certaines remarques des élus eux même, même quand on a le nez dedans, la lecture et la compréhension d’un budget comme celui de la Métropole peut paraitre abscons. Pour le quidam et le grand public encore plus.
Dans les grandes lignes, les lignes comptables peuvent paraitre claires pourtant : D’un côté on retrouve une section de fonctionnement englobant notamment les charges générales et de personnels côté dépenses et la fiscalité principalement côté recettes. En parallèle on retrouve une section d’investissements qui correspond à la fois aux emprunts contractés et remboursés, ou encore les dépenses d’équipements. A la fin tout cela doit s’équilibrer pour arriver à zéro.
Cela c’est pour les grandes lignes et pour la Métropole cela correspond à une enveloppe globale pour le budget principal de 433 millions d’euros pour l’année 2024. Budget principal car à celui-ci il faut ajouter les budgets annexes comme celui de l’eau potable (52,2 millions d’euros), de l’assainissement (57,9 millions d’euros) ou le crématorium (1,4 millions d’euros).
Là où cela se complique, c’est pour arriver à cet équilibre justement. Côté recettes nous l’avons dit c’est avant tout la fiscalité pour le fonctionnement et l’emprunt pour l’investissement, tout en prenant en compte qu’en cas d’excédent dans le budget de fonctionnement, il est transféré à la section d’investissement.
Un budget auquel il faut ajouter celui du Syndicat des Mobilités
Et cela s’est juste pour le budget géré directement, car on peut y ajouter d’autres choses. Par exemple, Christian Gatard, vice-président aux finances n’a pas manqué de lier à cette présentation financière pour l’année 2024, le budget du Syndicat des Mobilités (SMT), entité autonome, mais forcément étroitement en lien avec la Métropole avec la question du financement de la 2nde ligne du tramway, voulue par cette dernière. Et même de la première d’ailleurs, puisque si on regarde la dette de la Métropole, on remarque qu’elle s’élève à 370 millions d’euros, mais avec 229 millions liés au remboursement de la construction de la première ligne de tramway. Un chiffre qui s’apprête à gonfler avec la 2nde ligne de tramway qui va entrer dans le vif du sujet. Sur ce projet, Tours Métropole va investir 267 millions d’euros en faveur du SMT pour que ce dernier puisse financer le projet de 2e ligne.
Des chiffres qui peuvent donner le tournis à première vue, mais pourtant la dette de Tours Métropole tend à diminuer ces dernières années et la capacité à rembourser celle-ci est de 3 ans pour la dette propre et 7 ans en ajoutant celle liée au SMT, ce qui constitue un chiffre correct.
C’est là que le politique entre en jeu car à la lecture de ces chiffres, on peut fixer des orientations différentes. Jean-Patrick Gille, élu socialiste de la majorité municipale de la ville de Tours a ainsi incité à aller voir plus loin, quitte à augmenter un peu cette dette au regard de son profil. De l’autre côté, Marion Cabanne, élue LR de la ville de Tours aurait aimé un regard différent sur la fiscalité, expliquant notamment que les hausses précédentes ont permis de dégager des bénéfices, et donc que celles-ci n’étaient pas forcément justifiées.
La question du choix politique est essentielle également sur le thème du pilotage. Pour l’heure Tours Métropole fonctionne comme “une Métropole des maires”, une volonté de Frédéric Augis. En cela il faut comprendre que la plupart des investissements sont prévus pour des projets communaux des villes membres. Or, pour certains il faudrait dorénavant que la Métropole soit plus motrice.
Des investissements annoncés comme conséquents
Et puis il y a la sempiternelle question des investissements. L’an dernier Tours Métropole avait prévu 121 millions d’euros mais n’en a réalisé que 86,7 millions. Cette année, pourtant, l’intercommunalité a prévu encore plus avec 141 millions d’euros au programme. Une augmentation justifiée notamment par l’application de projets prévus ces dernières années. Concernant le schéma cyclable par exemple, cette année pas moins de 8,8 millions d’euros d’aménagements sont envisagés. Parmi les grands postes de dépenses cette année on note par ailleurs 10,8 millions d’euros pour le développement économique, 10,2 millions pour l’enseignement supérieur et la recherche ou encore 49 millions d’euros pour les infrastructures et espaces publics (y compris les projets de voirie communaux). Et puis comme gouverner c’est prévoir, la Métropole prévoit également des autorisations de programme, c’est-à-dire des montants prévus (mais non budgétisés pour le moment) sur ces 10 prochaines années pour son plan pluriannuel d’investissements. Pour l’heure plus de 800 millions d’euros sont inscrits. Un chiffre révisé et révisable chaque année mais qui donne une grande tendance sur les projets à venir ces prochaines années…