Bouillon de culture à Tours pour Vincent Peillon

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Pas de trêve des confiseurs pour le candidat à la primaire de la gauche Vincent Peillon. C’est ce mercredi que l’ancien ministre de l’Education Nationale est venu à Tours pour parler de culture.

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Accompagné de Patrick Bloch, le président de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale et de son attachée de presse, Vincent Peillon semble apprécier la Touraine. Avec lui, pour lui servir de guides bienveillants, Cécile Jonathan et Alain Dayan. Dans cette campagne marathon, chaque déplacement sert le futur projet du candidat qui s’est décidé suite au renoncement présidentiel. Mais avant de revenir sur la visite tourangelle de V. Peillon, il convient de s’interroger sur les raisons officielles mais surtout officieuses de sa candidature.

Ce que cache la candidature de Vincent Peillon

Derrière cette décision de l’ancien ministre philosophe se cache l’ombre de trois femmes du Parti Socialiste. En effet, tout s’est décidé dans les couloirs de la rue de Solferino mais aussi dans les bureaux de la mairie de Lille et de Paris. A défaut d’une décision franche de Marisol Touraine de se présenter pour cette primaire, au lendemain de l’allocution de François Hollande, Martine Aubry, Christiane Taubira et Anne Hidalgo ont jeté leur dévolu sur Vincent Peillon. Ce n’était pas leur premier choix. Marisol Touraine avait leur faveur. Mais la Ministre de la Santé n’a pas vu les soutiens de Hollande se rapprocher d’elle et a donc jeté l’éponge. Le trio féminin influent du PS lance alors dans la bataille des primaires celui qui a été absent pendant plus de deux ans de la scène politique et médiatique. Mais que cache cette candidature ? Bien sûr pour l’intéressé qui présentera son projet le 3 janvier prochain, il faut rassembler et parler des vrais sujets. Mais à y regarder de près, Vincent Peillon, c’est un peu une histoire à la Fillon. Pour certains au PS, il faut éviter le duel annoncé entre Manuel Valls et Arnaud Montebourg. L’ancien ministre de l’Education est ainsi le trublion utile pour inverser les tendances. Aujourd’hui les sondages ne décollent pas pour les deux favoris. Il faut dire que la période n’est pas propice. Noël et les fêtes de fin d’année sont dans tous les cœurs. Les trois prochaines semaines seront déterminantes pour Monsieur Peillon.

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Immersion culturelle pour Vincent Peillon et son directeur de campagne

14h00 devant les cinémas « Studio » de la rue des Ursulines à Tours, une petite foule attend celui qui souhaite rencontrer les acteurs et salariés de la structure qui gèrent l’un des meilleurs cinémas d’art et d’essai de France. Vincent Peillon arrive accompagné de la conseillère municipale PS de Tours, Cécile Jonathan et du patron des socialistes de Tours, Alain Dayan. Juste derrière le candidat à la primaire, Patrick Bloch assure la direction de campagne de l’ancien ministre. Le président de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale sait que son candidat vient marquer son territoire sur les questions culturelles.

« Ma grand-mère dirigeait un cinéma d’art et d’essai à Paris »

Vincent Peillon ne s’est pas trompé. Tours a une belle réputation en matière culturelle depuis plusieurs décennies. Arpentant les halls, salles obscures et couloirs de la structure associative, Vincent Peillon passe devant une PLV d’un film de Stephen Hopkins, « Les couleurs de la victoire », un hasard annonciateur ? La déambulation sert de prétexte à une discussion sur le cinéma, les salles indépendantes, le rôle ambigu des distributeurs de films ou le rapport de force entre les grands groupes et les petits cinémas de ville. V. Peillon ironise, « je n’ai plus le temps d’aller au cinéma ! Allez savoir pourquoi ! ». Puis le candidat se souvient de son enfance à Paris. « Ma grand-mère dirigeait un cinéma d’art et d’essai « Les Ursulines » à Paris ». Tout le monde sourit. Autour d’une réunion improvisée dans la bibliothèque des Studio, ils sont tous assis autour de lui. Parmi eux, une présence remarquée et non dissimulée de Jean-Patrick Gille. Une façon bien à lui de montrer qu’il connait l’homme depuis de nombreuses années et qu’il l’apprécie. Alors de là à se dire que le député de Tours a choisi son candidat, il n’y a qu’un pas.

15h30. Vincent Peillon quitte la rue des Ursulines. Point d’arrêt dans le jardin des Beaux-Arts devant l’éléphant Fritz. L’un des éléphants du PS fait face à au pachyderme empaillé qui fait depuis plus de cent ans le bonheur des petits et des grands. Puis, après quelques pas, visite rapide de la nef de la cathédrale. Vincent Peillon s’engouffre dans le sas qui conduit à l’intérieur. Cécile Jonathan reste sur le parvis. Jean-Patrick Gille accompagne l’ancien ministre. A peine deux minutes passées dans la maison de Dieu. En sortant, deux jeunes filles branchées ironisent « Bah dis donc ! cela a été rapide ». Sourire gêné des intéressés.

« Tout est long ici en Touraine, mais on fait les choses bien, Balzac l’écrivait déjà à son époque… »

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15h45. Arrivée au CCCOD. A l’intérieur, plusieurs groupes de visiteurs sont accompagnés de leur guide. Dans la nef, des toiles gigantesques d’Olivier Debré sont en restauration. Alain Julien-Laferrière, directeur du tout nouveau centre d’art contemporain vient à la rencontre des socialistes. Vincent Peillon est étonné d’une telle réalisation. Le directeur tempère : « Tout est long ici en Touraine, mais on fait les choses bien, Balzac l’écrivait déjà à son époque… ». Longue visite entre auditorium et salles encore vides. Puis, vient l’instant de la conférence de presse. Ils sont tous là dans le sillage du candidat. LCI, BFM TV, l’Humanité, RTL, France Info, Europe 1, les médias nationaux sont à l’affut des premières déclarations de Vincent Peillon. Il tacle les grands monopoles, l’Uberisation de la société voulue par Emmanuel Macron sans le citer. Il balaie d’un revers de main la fatalité qui colle à la peau des socialistes : « Fillon peut être battu mais la gauche doit se ressaisir ». Une lapalissade qui ressemble à une incantation visant à chasser les mauvais esprits et sondages d’une campagne perdue d’avance.

« J’avais beaucoup d’amitiés pour Jean »

Nous nous retrouvons seuls avec Vincent Peillon qui a accepté de répondre à nos questions. Nous lui demandons quels seront les thèmes importants de son projet présidentiel. « Attendez donc le 3 janvier ! ». Puis par une question détournée, le candidat au contact facile nous glisse que « la culture est essentielle dans tout projet et doit être au centre du rapprochement entre tous ». Première réponse. On revient ensemble sur sa dernière visite qui remonte aux élections municipales de 2014. Ce jour-là, il venait soutenir Jean Germain qui briguait son quatrième mandat. Devant des centaines de militants et Tourangeaux, le ministre avait été brillant orateur. Il nous confie, « J’avais beaucoup d’amitié pour Jean. Je suis profondément touché par son décès. Cela a été brutal et doit nous faire réfléchir sur la nature de nos engagements et de la dureté de notre monde ». Puis l’ancien ministre de continuer son périple tourangeau.

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