Après les Européennes, une nouvelle campagne débute déjà en Indre-et-Loire

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Ce dimanche 9 juin, la victoire du Rassemblement National aux élections européennes a poussé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée Nationale. Des élections anticipées auront donc lieu les dimanches 30 juin et 7 juillet. Le milieu politique local a été saisi par la nouvelle.

« Moi ce que je vois c’est surtout qu’il va falloir trouver des salles pour les réunions publiques alors qu’on est en pleine période des assemblées générales des associations. » Derrière l’anecdote, Frédéric Augis relève un problème réel. Le maire de Joué-lès-Tours se demande bien comment va s’organiser la campagne express des élections législatives qui vient de s’ouvrir en Indre-et-Loire. Seulement 3 semaines avant de retourner aux urnes, c’est conforme aux règles constitutionnelles qui imposent un scrutin entre 20 et 40 jours après la dissolution mais cela bouscule tout le monde.

« On va devoir reculer un peu les vacances » commente le Macroniste Loïc Guilpain qui était candidat en position non éligible sur la liste Renaissance de Valérie Hayer. « Je pensais que la campagne était terminée et en écoutant la radio je me suis dit qu’en fait, non » nous indique également Temanuata Girard qui se présentait derrière Raphaël Glucksmann (Parti Socialiste – Place Publique).

Saisi par l’annonce présidentielle, le milieu politique local va devoir réagir vite. Pour analyser les résultats, désigner qui posera sa candidature et tenter de convaincre le corps électoral. Un défi notamment pour la gauche, pour qui l’enjeu est de partir unie comme avec la NUPES en 2022, sous peine de laisser le champ libre au RN ou de perdre la dynamique des élections européennes qui la place plutôt en bonne position : la liste socialiste est arrivée en tête à Tours, et elle est souvent 2e ailleurs. A St-Pierre-des-Corps, c’est La France Insoumise qui domine nettement, reconfirmant le statut de bastion de la gauche de la commune.

Le mode de scrutin législatif étant différent – avec deux tours, et la possibilité de triangulaires, voire quadrangulaires – tout est ouverte pour les 30 juin et 7 juillet. Mais ce qui est sûr c’est que le Rassemblement National a un socle conséquent sur lequel il va jouer.

Son responsable départemental François Ducamp ne s’y trompe pas et annonce qu’il veut se présenter sur la 5e circonscription qui englobe une partie de Tours-Nord et tout le Nord-Ouest du département, celle où le parti réalise ses meilleures scores (souvent bien au-delà de 40%). Il s’était même déjà qualifié au second tour de l’élection de 2022 avec Ambre Louisin, qui avait finalement perdu contre Sabine Thillaye (et a depuis migré vers le parti Reconquête d’Eric Zemmour et Marion Maréchal, crédité d’environ 5% des voix aux Européennes, en Touraine comme au niveau national).

« On espère remporter une ou deux circonscriptions » s’avance François Ducamp tandis que des appels au front républicain contre l’extrême droite se font entendre de partout pour contrer cette dynamique. « Il y a un risque mortel d’avoir une majorité RN à l’Assemblée » soulignait le maire écologiste de Tours Emmanuel Denis dimanche soir, affirmant que le député EELV de Tours Charles Fournier, élu en 2022 sous la bannière NUPES, était tout à « légitime » à repartir.

Si cette perspective se confirme, peut-être qu’il n’aura pas d’adversaire macroniste sur la ville. Le responsable du parti présidentiel Stéphane Séjourné a indiqué que Renaissance pourrait ne pas présenter de candidats face aux députés sortants issus de l’arc républicain, autrement hors extrême droite et extrême gauche (le mouvement considère LFI comme tel). Cela va à rebours d’une déclaration de Loïc Guilpain à 37 degrés dimanche soir où il indiquait qu’il y aurait un bulletin de son parti dans les 577 circonscriptions. Mais tout va tellement vite…

La majorité présidentielle aura déjà fort à faire pour essayer de sauver ses 4 élus tourangeaux (Henri Alfandari, Fabienne Colboc, Daniel Labaronne et Sabine Thillaye). Sera-t-elle aidée par la droite ? Ou Les Républicains viendront-ils lui mettre des bâtons dans les rouages ? Très en difficulté à l’échelon national et local, le parti d’Eric Ciotti n’a pas vraiment de leader charismatique en Touraine mais ne pas figurer dans ce scrutin signerait aussi une dangereuse perte d’image et d’influence donc on a du mal à l’imaginer.

Tout sera donc affaire de stratégie, de calculs… et d’un peu de pifomètre car on ne sait pas comment les électrices et électeurs vont se comporter dans quelques semaines. Quelle sera, par exemple, l’ampleur de la participation qui avait été très basse en 2022 ? Le nombre de candidatures sera aussi plus réduit (38 ce dimanche, plutôt 10 à 15 pour des législatives) ce qui va un peu recomposer les choses. La certitude, c’est que si ne serait-ce qu’un changement se produit dans le paysage parlementaire départemental cela ne sera pas qu’une anecdote.

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