Après la Présidentielle, la Touraine prépare les Législatives

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La séquence de l’élection présidentielle terminée avec la réélection d’Emmanuel Macron, les partis et mouvements politiques d’Indre-et-Loire se tournent désormais vers les élections législatives qui se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Analyse des forces en présence dans le département.

La République en Marche veut confirmer

En 2017, La République En Marche avait raflé la mise en Indre-et-Loire. En pleine vague macroniste, les candidats du parti d’Emmanuel Macron avaient réussi à remporter 4 circonscriptions pour autant de candidats. Seule la 3e circonscription, avait été remportée par un autre parti, en l’occurrence l’UDI Sophie Auconie face à l’ex-ministre Marisol Touraine, soutenue par LREM.

Qu’en sera-t-il cinq ans plus tard ? Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle laissent de l’espoir au mouvement du chef de l’Etat. Au 1er tour Emmanuel Macron a réalisé un bon score de 30,99%, supérieur de 6,5 points à celui de 2017, soit 18 000 voix supplémentaires. Il est par ailleurs au-dessus de sa moyenne régionale de 28,53%, et atteint même des chiffres proches de 40% dans certaines communes. De plus, il ne s’impose pas seulement dans le milieu urbain mais devance régulièrement ses concurrentes et concurrents dans de petits villages tourangeaux, par exemple à Faye-la-Vineuse ou Parçay-sur-Vienne. De quoi confirmer que la Touraine lui est un département plutôt favorable.

Les députés sortants, Philippe Chalumeau sur la 1ère circonscription (Tours), Daniel Labaronne sur la 2e (Amboise), Fabienne Colboc sur la 4e (Chinon) et Sabine Thillaye sur la 5e (Bourgueil), sont candidats à l’investiture LREM. A priori et sauf surprise, tous devraient l’obtenir pour tenter de repartir pour un deuxième mandat.

Quant à la 3e circonscription du Lochois, tenue depuis 2020 par l’UDI Sophie Métadier, cette dernière a affirmé être une alliée de LREM, mais il se pourrait qu’elle affronte une candidature d’un autre parti « ami » de LREM, en la personne d’Henri Alfandari, maire de Genillé et membre du parti Horizons d’Edouard Philippe, dont on dit qu’il serait tenté par l’aventure du Palais Bourbon.

 

LFI et la difficile équation de l’unité à gauche

Du côté de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon a dès l’entre-deux tours de l’élection présidentielle appelé ses électeurs, à confirmer leur vote pour ce qu’il considère être « le 3e tour » de l’élection présidentielle.

Pour les Insoumis, les Législatives doivent non seulement confirmer que leur mouvement est aujourd’hui la première force de gauche mais aussi permettre de devenir la première force politique du pays, en rêvant d’une majorité à l’Assemblée qui obligerait à une cohabitation.

Pour y arriver, LFI devra obligatoirement composer avec les autres forces de gauche : du PCF au PS en passant par EELV. En local des réunions ont déjà eu lieu entre ces différentes composantes (avec également Ensemble ! et C’est au Tour(s) du Peuple à Tours) pour tenter une alliance et des candidatures communes. Reste à savoir sur quelles bases ?

Bertrand Renaud (adjoint au maire de Tours LFI) nous expliquait au lendemain du 1er tour de l’élection présidentielle :

« Nous avons une légitimité avec ce résultat. Nous avons obtenu plus de 20% sur la base d’un programme social attendu par de nombreux électeurs. Cela doit servir de socle pour l’avenir. »

En clair, pour LFI, le rassemblement doit se faire avant tout sur la base de leur programme.

Du côté des autres forces de gauche, on évoque une union possible en local, en ciblant peut-être certaines circonscriptions, dont la première qui correspond en quasi-totalité au périmètre de la ville de Tours avec l’espoir d’une union sur le modèle des élections municipales de 2020. Un scénario souhaité par beaucoup, voire tous dans les discours, à commencer par le maire de Tours, Emmanuel Denis :

« Je pense que l’espoir d’une union forte pour la gauche et les écologistes peut renaître en France pour aller chercher une cohabitation. J’appelle donc à cette union. »

Restera également à savoir quel candidat sera soutenu en sachant que le PS a déjà investi l’adjoint aux sports de la ville Eric Thomas, EELV le vice-président régional Charles Fournier et que LFI aimerait porter la candidature d’un de ses membres, les noms des chefs de file sur la 1ere circonscription, Marion Maurey ou Jérémie Guichard étant notamment avancés.

Sur les autres circonscriptions, l’union sera-t-elle possible ? Rien n’est à exclure, mais rien n’est fait, d’autant que des candidatures ont déjà été annoncées comme Zélie Geneix (EELV) sur la 3e circonscription ou sur la 2e celles de Mary Plantureaux (PS) et de Christophe Ahuir (EELV)…

Une chose est sûre, alors que le PS appelle à une primaire, cette option est d’ores et déjà refusée par LFI, tandis que le PCF souhaite un accord départemental…

D’un point de vue plus général, chaque parti réclame un équilibre entre toutes les forces. L’enjeu est majeur car ces élections et le nombre de députés obtenu au final sont importants pour leurs financements et cette question centrale reste déterminante, notamment au niveau national, échelon qui valide in fine les stratégies et investitures…

 

Le Rassemblement National veut capitaliser sur la Présidentielle

Ce dimanche soir, le porte-parole du Rassemblement National, François Ducamp, investi sur la 1ere circonscription, se montrait combatif à l’idée d’aborder la phase Législatives :

« On est déçus mais on est persévérants pour la suite. On va d’avantage accentuer nos actions pour les Législatives pour envoyer un maximum de députés du Rassemblement National à l’Assemblée Nationale. »

Le parti d’extrême-droite compte se baser sur le score historiquement haut réalisé par Marine Le Pen à la Présidentielle pour créer la surprise dans certaines circonscriptions. La 2e, avec la candidature de Christophe Guestault sera notamment à suivre. C’est dans ce territoire en effet que Marine Le Pen a réalisé son meilleur score en Indre-et-Loire au premier tour avec 24,07% des voix.

Ailleurs, le RN a investi Irène Protin sur la 3e circonscription, Jean-François Bellanger sur la 4e et la jeune conseillère régionale, Ambre Louisin sur la 5e

 

La droite républicaine pour continuer d’exister…

Pour la droite républicaine, LR et à un moindre niveau UDI, ces élections législatives marquent un tournant. Après la débâcle de Valérie Pécresse à la Présidentielle, la droite semble jouer son avenir. La meilleure chance de la droite semble être la 3e circonscription avec la candidature de la députée sortante UDI Sophie Métadier.

Ailleurs, sur la première circonscription, Olivier Lebreton jouera la carte de l’ancrage local, en tant qu’ancien adjoint de Tours et actuellement conseiller municipal et départemental, mais il sait que l’élection s’annonce tendue. Pour rappel en 2017, la candidate LR, Céline Ballesteros avait été battue dès le premier tour avec 13,10% des voix. Une défaite à l’époque historique dans la circonscription phare du département, longtemps tenue par la droite (Jean Royer, Renaud Donnedieu de Vabres…).

Sur la 4e circonscription, c’est l’adjointe au maire de Chinon Sophie Lagrée qui mènera campagne dans un territoire où la députée sortante Fabienne Colboc reste sur un échec aux municipales à Chinon en 2020…

Reste la 2e circonscription, celle d’Amboise. Là, LR parie sur une quasi-inconnue : Svetlana Nicolaeff, professeure des écoles, déjà vue dans la liste de Nicolas Forissier lors des dernières élections régionales en 2021. Un choix qui a irrité une élue historique du territoire : l’ex-députée européenne et ex-maire de Saint-Martin-le-Beau Angélique Delahaye, notamment écartée – dit-elle – à cause de son âge, alors même qu’elle se targue d’avoir été largement soutenue par le corps militant local… Pas de quoi lancer une campagne de la manière la plus apaisée qui soit…

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