Agglomération de Tours : les prémices d’une communauté urbaine

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Lundi dernier, c’est à huis-clos que le bureau des maires de Tour(s) Plus s’est réuni pour engager une réflexion sur le passage de la communauté d’agglo en communauté urbaine. Pour Philippe Briand et ses collègues, il s’agissait d’établir, dans un premier temps, un diagnostic technique de faisabilité. Un dossier qui ne manquera pas de devenir rapidement politique.

Au moment où tous les regards sont tournés vers les élections départementales, les maires de l’agglo continuent à travailler. Cela faisait quelques semaines que le sujet du passage d’une communauté d’agglomération en communauté urbaine filtrait. Rien n’est encore fait mais le travail des maires de Tour(s) Plus avance. « A cette réunion, il a été pris acte d’approfondir cette réflexion » nous raconte une source proche du dossier. Les maires de l’agglo saisissent aussi une opportunité législative : la loi* a baissé le nombre d’habitants pour passer de communauté d’agglo en communauté urbaine (avant, il fallait 500 000 habitants, aujourd’hui 250 000).

Plusieurs questions restent en suspens à ce stade de la réflexion. Quelles pourraient être les compétences que prendrait la future communauté urbaine ? Il existe des compétences obligatoires, comme le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) ou la gestion de l’eau ainsi que des compétences « à la carte », à la discrétion et volonté des maires. Le sujet de la gestion de l’eau sera un vrai sujet politique quand on sait que c’est sur ce dossier que s’expriment de vraies sensibilités. Qu’elle soit gérée en régie à Tours ou sous forme de délégation de service public à Joué-lès-Tours, cette compétence sera regardée à la loupe par les élus.  De même, qu’en sera-t-il du personnel des communes qui verront certains services transférés à la communauté urbaine, comme par exemple les personnels des voiries ?

Pourtant, ce changement qui pourrait paraître purement technique est un vrai enjeu pour Tours et son agglomération. Un enjeu qui dépasse les frontières de la Loire et du Cher. Devenir une communauté urbaine pourrait être facteur d’attractivité pour les entreprises mais ce serait surtout un amortisseur à la baisse des dotations de l’Etat qui se réduisent comme « peau de chagrin ».  Et puis changer juridiquement de statut, c’est aussi entrer dans la cour des grandes agglomérations. Car la décentralisation est aussi facteur de concurrences entre métropoles. Aujourd’hui, la métropole nantaise, sous forme de communauté urbaine, est plus attractive que l’agglomération tourangelle. Un effet « aspirant » que les élus tourangeaux entendent bien diminuer. Pour un maire de l’agglomération « passer en communauté urbaine va dans le sens de l’avenir et c’est aussi répondre aux contraintes des baisses de subventions de l’Etat ».

Ce sont aussi les Directeurs Généraux de Service des communes de Tour(s) Plus qui planchent pour déterminer les impacts financiers et humains. Un travail obligatoire et nécessaire avant que ce dossier devienne éminemment politique.

* loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014

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