A La Riche, le nouveau maire expérimente la tradition des vœux

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Le mois de janvier est traditionnellement consacré aux cérémonies de vœux. Un discours pour évoquer le bilan de l’année passée et les projets d’avenir + un moment convivial pour échanger de façon informelle entre élus et habitants. Si la plupart des députés ou maires du département sont rodés à l’exercice, il y en a un pour qui c’était le baptême du feu : Sébastien Clément, à La Riche.

Il est 19h45 et ça se bouscule sous les barnums garnis des petits fours préparés par Brossard Traiteur. L’entreprise larichoise a été choisie pour régaler les convives des vœux 2024 que le maire vient de donner à la salle des fêtes. Il y a du monde, et apparemment plus qu’espéré puisque des chaises ont été rajoutées à la hâte au fond de la pièce avant le début du discours, le personnel municipal se démenant pour trouver deux sièges au duo venu représenter la police nationale.

Il faut dire que la cérémonie était attendue. Depuis 2020 et la dernière élection municipale officielle, La Riche a connu 3 maires. D’abord Wilfried Schwartz, élu en 2014, réélu en 2020 puis démissionnaire en 2022 après sa condamnation pour violences envers un collaborateur. Puis Filipe Ferreira-Pousos, qui a assuré la relève. Et enfin Sébastien Clément, élu maire fin 2023 après une élection anticipée où Wilfried Schwartz a échoué à reprendre sa place malgré la fin de sa peine d’inéligibilité.

3 maires en si peu de temps pour une des communes les plus importantes du département, c’est un sacré événement. Et cette cérémonie de vœux c’était un peu la première occasion pour la population de cerner le style du nouvel édile. Idem, d’ailleurs, pour les différentes personnalités de l’agglomération. Voilà pourquoi il y avait environ 150 personnes dans la salle des fêtes ce 10 janvier, dont la députée Renaissance de la circonscription Fabienne Colboc, l’élu de Tours Christophe Boulanger, le maire de Ballan-Miré Thierry Chailloux ou encore le président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat Gérard Bobier.

Programmée à 19h, la soirée a débuté avec le quart d’heure tourangeau réglementaire. Et alors qu’on a l’habitude de longues tirades interminables, ici tout s’est passé très vite. Moins de 30 minutes entre le lancement du programme et le début du buffet, dont 15 minutes de concert des élèves de l’école de musique de La Riche et 3 minutes de remise de médaille à une jeune sportive de la commune.

Honnêtement, on s’attendait à plus consistant. Cela dit, le job a été fait à base de présentation des enjeux du moment et des projets d’avenir. Cependant, Sébastien Clément et sa 1ère adjointe Armelle Audin, qui ont partagé le pupitre, ne se sont pas étalés sur les détails. Un exemple : pas un seul mot sur le projet de ligne B du tram qui doit traverser la commune d’ici 4-5 ans, et dont on attend le lancement de l’enquête publique après une première phase de consultation du grand public en cours cet hiver. Enfin, pas un mot : si, pardon. Juste un mot, une référence. Mais guère plus.

C’est plutôt sur les questions du social et de la ville à vivre que le maire et son bras droit ont disserté. Il a ainsi été largement question d’un plan d’évolution de la partie ouest de la commune, sur le secteur des Îles Noires et des bords de Loire.

Historiquement maraîchère, occupée par quelques habitants, et souvent délaissée cette zone pourrait bien être reconfigurée avec de grands moyens par la municipalité. L’idée serait notamment d’avoir une serre où pousseraient des fruits, légumes et fleurs bio à servir dans les cantines des écoles larichoises, mais aussi proposés en vente directe aux habitants sous une halle installée au centre-ville. Par ailleurs, l’ouverture d’une ferme pédagogique fait partie du package.

Un plan d’aménagement des Îles Noires avec un parcours éducatif est également prévu avec l’objectif que les promeneurs se réapproprient l’espace, selon le duo à la tête de la municipalité. Le calendrier et les montants d’investissements nécessaires n’ont pas été précisés lors des discours. En parallèle, Sébastien Clément prévoit de relancer la dynamique autour du quartier Plessis-Botanique, il veut renforcer la programmation du festival estival Itinéraires Bis qui mélange musique et arts de rue fin juin ou encore l’ouverture d’une épicerie sociale et la mise à disposition de logements d’urgence pour les personnes en difficulté.

C’est donc pas à pas que la nouvelle majorité larichoise amène son style et ses idées, en insistant aussi sur la nécessité de renouer un lien fort avec Tours Métropole qui a un peu boudé la commune après l’épisode judiciaire autour de Wilfried Schwartz. « Rien ne se fait de manière isolée » insiste ainsi l’élu. En face, l’opposition guette, à l’affût du moindre petit sujet. Si nous n’avons pas vu Wilfried Schwartz, ses émissaires n’étaient pas loin. Et s’activent ces dernières semaines pour critiquer à tout va, quitte à surcommuniquer. Récemment, elle a ainsi dénoncé – pêlemêle – le prolongement de l’allumage des décorations de Noël après la rentrée scolaire, où une ville « soumise à la Métropole » après l’abandon du projet de passerelle cyclable vers Saint-Cyr-sur-Loire.

Si l’élection municipale a rendu un verdict clair, la tension reste larvée dans la commune et cela pourrait bien durer deux ans, jusqu’au prochain vote. Sébastien Clément devra alors imposer son style s’il veut espérer transformer l’essai.

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