Le pitch : « Signes des Temps » ce sont des images chassées par notre journaliste Laurent Geneix dans les rues, les bâtiments et les chemins de la Touraine ; des traces laissées par l’Homme pour l’Homme, parfois très claires, parfois très floues, violentes, commerciales et/ou drôles, mais toujours signifiantes – que ce soit grâce à des mots, des dessins ou des symboles – et potentiellement visibles par tous.
Sécurité. Mot tiroir, fascinant. On te la propose, on te l’impose, on te la susurre, on te l’assure. C’est la mienne, la tienne, celle des autres, celle des organisateurs, celle du site, celle de la planète entière. C’est la réponse à l’implicite et potentielle insécurité. Je m’interroge sur ce mot qui n’en finit plus de fleurir dans ce monde où je mûris. Il n’était pas là quand j’étais petit. Nous grandissons ensemble, mais quand je serai mort j’ai l’impression qu’il sera partout alors que je ne serai plus nulle part. Ce jour-là sur la photo, ce mot était dans le dos d’un monsieur au Festival Terres du Son, au milieu de la foule. Le monsieur était souriant. Il communiquait avec légèreté-fermeté sans faux-semblants avec ses faux-semblables (oui, bien qu’humains tous les deux, pendant ces quelques heures, le festivalier et le « mec de la sécurité » n’ont pas le même statut, ne voient plus la réalité à travers le même prisme). Il a une mission vraisemblablement très précise, renvoyant à un cahier des charges lui aussi sans doute très précis, défini après des heures de réunion. Sa mission est très certainement émaillée d’imprévus, car un festival est une créature imprévisible, une hydre à 48 500 têtes. Après le festival on a dû débriefer là-dessus. Longuement.