Connard de gauche, connard de droite Saison 1, Episode 4

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Connard de gauche : Salut la petite bourgeoisie jocondienne, ça farte ? Dis donc ça faisait un bail, tu faisais la gueule ou bien ?

Connard de droite : Non pas la gueule, mais j’ai eu pas mal de boulot en fin d’année, tu sais je ne suis pas prof moi, j’ai un vrai métier. Toi t’as encore dû passer deux semaines au coin du feu à mater des films hongrois en VO et à lire des livres chiants en famille, comme tous les deux mois.

Connard de gauche : Au coin du radiateur à Velpeau, à corriger des copies, pas au coin d’un VRAI feu dans un chalet à Chamonix à 2000 euros la semaine avec les sous des dividendes de mes actions, moi.

Connard de droite : Oh arrête, tu vas me tirer une larme… Ne me fais pas croire que t’avais des copies à corriger pendant tes vacances de Noël, hein. Et puis je ne les vole pas mes vacances au ski, non plus.

Connard de gauche : Tout dépend de ce que t’appelles «voler». Si tu considères que tes petits extra ne proviennent pas de tes salaires, mais de tes placements boursiers qui causent la restructuration permanente des boîtes et le licenciement de milliers de personnes tous les trois quatre matins, tu les a un peu volés quand même, hein.

Connard de droite : Toi et tes potes gauchistes, vous voyez le mal partout de toute façon.  Mais bon puisque t’as encore décidé de me chercher aujourd’hui, parlons un peu de ton absence à la manif de Charlie, hein, j’imagine que t’as encore dix mille excuses à la con ?

Connard de gauche : Retrouver des milliers de connards qui ne lisaient pas Charlie et qui n’en ont déjà plus rien à foutre à l’heure qu’il est, en train d’agiter des drapeaux français en chantant la Marseillaise, non merci ! C’était bourré d’islamophobes dans ces rassemblements, y’avait des mecs genre crâne rasé qui brandissaient des photocopies de la une avec Mahomet en direction des kebabs et des épiceries arabes en passant devant, genre «je te traite de con indirectement et va falloir que tu serres les fesses parce les expéditions punitives ça va pas tarder».

Connard de droite : D’abord, moi je ne l’ai pas entendue la Marseillaise et puis des drapeaux français y’en avait pas tant que ça. Bon pour les non lecteurs de Charlie, je suis d’accord avec toi, hein, mais ce n’était pas ça le plus important. Et puis t’exagères, moi j’en ai pas vu des fachos au défilé.

Connard de gauche : C’est parce qu’à force d’en côtoyer tu sais plus les distinguer… Mais bon, de toute façon tu faisais quoi, toi au défilé, je t’ai jamais vu lire Charlie Hebdo ?

Connard de droite : T’as la mémoire courte. Quand on était au lycée c’est moi qui t’ai fait découvrir Franquin, Binet et Edika, toi tu lisais Picsou Magazine à l’époque. J’étais abonné à Fluide Glacial, tu peux venir voir ma bibliothèque, c’est bourré d’albums de Wolinski et d’autres mecs du genre. Mais bon c’est vrai qu’avec les enfants, le boulot, tout ça, je n’ai plus trop le temps de lire.

Connard de gauche : Tu trouves bien le temps de lire Valeurs Actuelles ou Le Figaro… Mais bon c’est sûr que certains dessins de Charlie et du Canard toucheraient du doigt des trucs que tu préfères pas voir, des trucs que tu fais ou que tu soutiens dans ta vie et qui ne sont pas forcément jojo.

Connard de droite : Si ça peut te faire plaisir, vas-y. Mais moi je vote pas Verts pour après filer des saloperies à mes gosses, les amener de temps en temps chez MacDo ou leur acheter des fringues Made in China parce que c’est pas cher. Moi j’ai un 4×4 polluant et des actions, mais je fais chier personne avec ça.

Connard de gauche : Ah tiens en parlant de 4×4, j’ai vu ton pote qui a une agence de com, là, j’ai oublié son nom… On a parlé du logo de la Ville de Tours, il avait l’air furieux…

Connard de droite : Ouais, furieux, d’accord, mais pourquoi, hein ? Quand tu vois qu’il te facture un logo entre 15 et 20.000 euros minimum, tu crois que c’est pas du vol ? Il a beau être mon pote…

Connard de gauche : S’il trouve des clients à ce prix-là, tant mieux pour lui, il aurait tort de s’en priver, il vaut mieux ça que gagner des sous en spéculant sur la vie des ouvriers.

Connard de droite : Ah c’est toi qui dis ça ? On voit bien que t’es la bonne gauche caviar, qui fricote avec des communicants et des créatifs. Tout prof que t’es, ça n’a pas l’air de te déranger qu’on gaspille de l’argent public avec ce genre de conneries. Et puis bon ça va, ils ne sont pas si moches que ça les logos proposés par la mairie ?

Connard de gauche : Non t’as raison, c’est super classe d’habiter dans une ville symbolisée par cinq pauvres lettres alignées avec deux merdouilles autour pour faire joli.

Connard de droite : Moi je pense comme Babary, c’est pas la peine de se triturer la nouille avec un truc intello à la con pendant des mois, y a des trucs beaucoup plus importants qu’un logo, hein. Vous, les intellos, là, à toujours enculer les mouches et à pousser des cris d’orfraie pour des trucs dont tout le monde se fout complètement… Vous êtes vraiment relou. Tu crois vraiment que demain il y aura moins de touristes qui viendront en vacances ici et moins d’entreprises qui s’installeront dans le coin, tout ça parce qu’on aura un logo minable ? Non mais sérieusement ?

Connard de gauche : Putain mais t’es vraiment un gros bourrin inculte primaire de droite quand tu t’y mets, c’est dingue !

Connard de droite : Ouais mais qui a fait autant d’études que toi et qui gagne trois fois plus, pauvre type, va !

Propos volés par El War, pour 37°.

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