Une école des Beaux-Arts plus ouverte : l’ambition du nouveau directeur de TALM-Tours

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Arrivé le 21 juin, Léo Guy-Denarcy a eu tout l’été pour préparer sa première rentrée. L’homme est le nouveau directeur de l’antenne tourangelle de l’école TALM, l’école des Beaux-Arts répartie sur les villes de Tours, Angers et Le Mans. Nous l’avons rencontré.

C’est encore calme dans les couloirs de l’école des Beaux-Arts de Tours. Pas d’étudiants dans les coursives de l’établissement installé dans les locaux de l’ancienne imprimerie Mame dans le quartier des Bords de Loire. On y réfléchit tout de même à la mise en place d’une exposition qui sera présentée à partir du jeudi 14 septembre au soir : un accrochage des créations des élèves venant de terminer leur cursus. On n’a pas l’habitude, et c’est une initiative que l’on doit au nouveau directeur.

S’il insiste pour dire que TALM restera avant tout un établissement d’enseignement supérieur, Léo Guy-Denarcy veut que l’on sache davantage ce qui s’y pratique. C’est notamment pour cela qu’il travaille déjà avec ses voisins de la Cité de la Création et de l’Innovation afin d’exploiter leurs espaces pour les accrochages ou les cours proposés au grand public. Et ce d’autant plus que l’école des Beaux-Arts de Tours va fêter ses 250 ans dans quelques mois, en 2024 : « C’est une école prérévolutionnaire et c’est assez rare » souligne ainsi son directeur qui pense que « les écoles d’art doivent s’écrire et se définir dans l’avenir. »

A l’origine formé pour assurer du commissariat d’exposition, et riche d’un cursus en sciences politiques, Léo Guy-Denarcy a eu plusieurs expériences en centres d’art et dans l’enseignement. Il arrive à Tours après une expérience à Vélizy-Villacoublay en région parisienne, et s’est notamment illustré sur le site artistique de La Belle de Mai, à Marseille. L’art, il ne le pratique pas, « pour le bien-être de l’art comme le mien », mais évolue autour depuis sa jeunesse : « J’avais plusieurs amis et connaissances qui étaient aux Beaux-Arts de Paris et mes parents avaient des amis artistes. Le fait d’habiter en région parisienne m’a aussi permis d’avoir accès à de nombreuses expositions. »

Pour ce rugbyman, l’art c’est « la manière de faire des mondes, un monde, qui souvent résiste à la compréhension. L’art pose des questions et permet des interactions. C’est ça qui est intéressant. » Il compare performance artistique et effort sportif : « Rien à voir avec un match mais ça me rappelait la dimension sportive, plus jeune cela m’intriguait complètement. » Les performances font donc partie intégrante de ses grands émois artistiques, de même que l’art vidéo : il cite Pierre Huygue, dont la pratique artistique l’emmenait vers des endroits insoupçonnés et rapproche cela d’une rencontre avec un groupe de l’école avant les grandes vacances, qui montait un projet autour du care (prendre soin de l’autre) : « L’art se déporte vers des pratiques d’entraide, c’est assez inattendu. »

Léo Guy-Denarcy pourrait donc bien créer des surprises en tant que directeur de TALM. A la tête d’un établissement rassemblant 29 enseignants et environ 200 élèves (inscriptions en hausse), il a tout de même comme priorité de consolider les bases de l’école des Beaux-Arts qui a connu des temps un peu tourmentés récemment. Parmi ses missions urgentes : trouver des locaux pour remplacer ceux dont la location arrive à son terme (des « pistes sérieuses » sont en cours, dit-il). Son autre ambition c’est de jouer pleinement son rôle de « VRP » de l’école, donc (re)tisser des liens avec des partenaires extérieures, des institutions au CCC OD en passant par Mame, que l’on citait plus haut. « L’école gagne à travailler avec plusieurs acteurs » argumente le directeur qui souligne avoir déjà eu l’assurance que plusieurs structures étaient prêtes à donner plus de visibilité à ce qui se fait entre ses murs d’autant que « les Beaux-Arts ne forment pas que des artistes. ¾ des élèves ne deviendront pas artistes plasticiens au sens où on l’entend. » Dans sa tête il pilote donc plutôt une école de la création dans sa pluralité pour « apprendre à créer des économies créatives ».

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