Takuya Otaki: le piano virtuose en tournée régionale

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Le pianiste Takuya Otaki, lauréat du Concours International de Piano d’Orléans en 2016,  donnait la semaine dernière à Tours son premier concert  d’une tournée régionale qui se déroulera jusqu’au 6 décembre sous l’intitulé “La virtuosité, du baroque au XXIe siècle“. A chacune des dix étapes de sa tournée, Takuya Otaki propose une masterclass pour les élèves de piano des conservatoires, ouverte au public, ces rencontres sont l’occasion rare de découvrir toute la subtilité du travail de l’interprète au piano.

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Et la virtuosité, on la découvre lors de ces masterclass par ce travail méthodique d’une infinie précision que propose Takuya à chaque élève déjà confirmé, en affinant chaque détail: de la posture déterminante de l’interprète devant son clavier au doigté d’une seule note répétée jusqu’à trouver le frapper “juste”, celui qui donnera la juste valeur de la note dans l’enchainement mélodique.

Après ce préambule pédagogique et passionnant, le concert de Takuya Otaki arrive comme une vibrante illustration de ce travail infini. Car bien sûr, la virtuosité, altération en bas latin du mot vertu, est affaire de technique, de vitesse ou d’agilité digitale mais ces prouesses ne trouvent véritablement leur objet qu’au service d’une intelligence musicale, celle de l’interprète qui recherche dans chaque phrase musicale la sensation, l’émotion voulue et transcrite par le compositeur.

Takuya Otaki interprétant la “grande” partition de Boucourechliev cl Patrick Nachbaur
Takuya Otaki interprétant la “grande” partition de Boucourechliev cl Patrick Nachbaur

Et si l’on est fasciné dès les premières mesures par la concentration puis par la précision de l’interprétation de Takuya Otaki souplement arcbouté sur le clavier, très vite, la musique reprend ses droits avec sa puissance évocatrice dans ce programme qui nous fait parcourir quatre siècles de virtuosité avec une plaisante audace.

Car ce choix de Takuya Otaki mélange habilement les époques dans une recherche constante et contrastée de la virtuosité: après une ouverture sur la “grande” partition (Archipel IV, 1970) de Boucourechliev, un proche de Pierre Boulez et de Pierre Schaeffer, partition en forme de labyrinthe pour l’interprète-explorateur, c’est un flash-back détonnant de trois siècles, avec les subtiles sonates de Domenico Scarlatti, trois sonates qui sont autant d’occasion pour Takuya Otaki de donner la mesure de sa virtuosité totale.

Retour à une composition plus contrastée avec la diabolique Méphisto Waltz de Franz Liszt avant d’aborder le XXIe siècle avec le compositeur contemporain Hector Parra, avec Pregunta, occasion de découvrir l’auteur de l’œuvre imposée aux candidats du Concours International 2018. Et en guise de final, Béla Bartok avec ses Rhapsodies si riches de leurs inclusions de musique traditionnelle hongroise, compositeur particulièrement apprécié de Takuya Otaki qui enregistra cet été au domaine de la Fontaine à Olivet un cd consacré aux œuvres de jeunesse de Bela Bartok*.

GP

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