Sapiens Sapiens résume 2014 de manière assez primitive : entre un vieux fantasme inassouvi («Camping hippie girls»), du sexisme potache («Girls vs Silly Boys»), une réunion des AA sur le dancefloor («Alcoholics in da place») et une apologie de la technologie sauvage («BeastyMachine»), la tracklist de ce nouvel EP (sortie internationale le lundi 19 janvier 2015) est, pour les psychanalystes de comptoir que nous sommes, un terrain d’investigation idéal.
L’exploration des sonorités semble sans fin et on finit par ne plus savoir d’où on vient ni où on va à l’écoute de ce pot-pourri de références qui sont non seulement la matrice de l’univers impitoyable du duo tourangeau, mais aussi des parties les plus enfumées de nos histoires personnelles.
Sapiens Sapiens est la bande-son dérangeante et hypnotique de nos souvenirs les plus flous/fous, de fins de soirées légendaires et hors-du-temps où quelques irréductibles (dont vous, donc, parfois) préféraient être massacrés à la kalachnikov par des abrutis plutôt que d’abdiquer pour finir par aller se coucher.
Sapiens Sapiens confirment avec brio leur statut de chantres du petit matin, leur bordel électro-cosmique lancinant s’imposant plus que jamais comme l’étendard d’une festivité délirante, à l’abandon physique et mental total. Dansant certes, mais terriblement inquiétant quand même.
Pour écouter l’EP, on vous laisse le choix de votre plateforme :