Mardi 14 mars, au Théâtre d’Orléans, les états généraux de la culture ont commencé à restituer l’imposante collecte et le travail effectué depuis juin 2016, date de leur lancement. Cette vaste co-construction et concertation pour élaborer les futures politiques régionales culturelles va également déboucher sur une conférence permanente de la culture.
La culture en région Centre-Val de Loire, ça n’est pas rien : 3,5 % du budget global du Conseil régional (40 M€ sur 1,3 milliard) dont 8 M€ d’investissement, 22 M€ pour le fonctionnement et 1,3 M€ pour le soutien à l’emploi et – selon une étude du CESER – 16.000 emplois induits sur tout le territoire, soit les six départements de la région. Rien qu’avec les « PACT » (Projets artistiques et culturels de territoire), plus de 1.600 projets sont soutenus annuellement. Le maintien du budget – promesse tenue du candidat François Bonneau redevenu président dans son fauteuil en décembre 2015 – permet d’asseoir cette politique culturelle ambitieuse, fer de lance de la politique régionale.
Dans un contexte de mutation
La culture : un système économique comme un autre
Pour satisfaire le plus grand nombre possible, d’abord un engagement : « malgré les contraintes, j’avais dit que le budget de la culture serait gelé ; pas un euros de moins », affirme le président de la Région Centre-Val de Loire François Bonneau. « On disait que la région n’avait pas d’identité au regard de l’histoire. A travers les créations du passé et du présent, nous avons cette identité ». Une vingtaine de propositions sont sur la table désormais, notamment : irriguer et fertiliser équitablement tous les territoires, pour atteindre 100 % de couverture culturelle d’ici 2020. La création d’une charte d’engagement réciproque sur tout le territoire ; l’implication des habitants dans les appels à projets ; favoriser les liens avec le secteur touristique ; soutenir le réseau des acteurs, soutenir l’emploi artistique et culturel ; création d’un appel à projets innovations sociales pour l’emploi culturel. Enfin, soutenir l’économie de la culture, par les créations de fonds : l’un pour la dotation culturelle ; l’autre pour l’avance et la trésorerie.
Sur ce dernier point, François Bonneau estime qu’il sera nécessaire d’impacter les budgets de l’économie et des solidarités. « La culture c’est un système économique comme un autre. Il y a des recettes et des dépenses. Nous pouvons abonder de 2 à 2,5 M€ en réorientant le budget initial, par exemple celui de Culture O Centre ».
Premiers appels à projets en fin d’année
D’ici à la session du Conseil régional en juin prochain, les acteurs culturels peuvent encore abonder sur le site Internet dédié (www.democratie-permanente.fr/projects). Puis début juillet viendra le temps de la création de la CPCC, Conférence permanente de consultation culturelle. Elle fera appel à des membres volontaires (élus des communes, intercommunalités, etc.). « C’est de la structuration des coopérations territoriales. Exemple : le Frac (Fonds régional d’art contemporain), qui peut rayonner au-delà de ses murs. J’ai discuté avec le maire d’Orléans, la Ville va apporter 100.000 € pour des actions à l’extérieur du Frac. Mais ce sera aussi pour les domaines de l’emploi, de la formation », ajoute François Bonneau. Les premiers appels à projets pourront probablement être lancés d’ici à la fin de l’année. « Les états généraux de la culture, ça n’est pas terminé, ça n’est pas un one shot » a-t-il conclut devant plus d’une centaine d’acteurs culturels de la région venus participer à cette restitution.
F.Sabourin.