Regards #67 « I Feel Good »

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Dans Regards, retrouvez l’avis de Stéphanie Joye sur quelques films à l’affiche dans les cinémas tourangeaux. Histoire de vous donner envie, à votre tour, d’aller passer un moment dans les salles obscures.


I feel good (Comédie française)

De Benoît Delépine, Gustave Kervern

Avec Jean Dujardin, Yolande Moreau, Joseph Dahan 

Jacques, un type assez beauf et suffisant, arrive depuis un spa en peignoir et débarque ainsi chez le Emmaüs dont sa sœur est la patronne. Cette dernière est émue de le retrouver après trois ans sans avoir eu de ses nouvelles. Mais si Monique s’entoure d’une équipe modeste, soudée et travailleuse, Jacques, lui, les bassine tous un à un avec son projet « I feel good », une start-up qui le rendrait immensément riche.

Comme à leur habitude, Benoît Delépine et Gustave Kervern (le duo ex-Grolandais) militent contre le capitalisme et contre les arrivistes qui profitent « des petites gens » en les manipulant. En dénonçant directement la politique macronienne, on voit le propos venir assez lourdement. Mais mis à part des répétitions, quelques scènes pas toujours drôles et des lenteurs du scénario, la sauce prend quand même la plupart du temps, avec une loufoquerie insolente. On est loin de Le grand soir (avec Benoit Poelvoorde et Albert Dupontel) et de sa veine grinçante qui est la signature des deux réalisateurs. Mais on retrouve l’humour pochard et le regard tendre posé sur des personnages. Des « gueules », des voix, des attitudes d’une population de travailleurs attachante et représentative d’une classe sociale que Kervern/Delépine défendent. L’auto-dérision des acteurs sur leur physique est poilante : ils seraient prêts à avoir recours à la chirurgie esthétique pour accéder à un métier de riche et célèbre … Jean Dujardin, en vilain petit crétin individualiste et idéaliste qui s’agite et transpire, est plutôt convaincant et drôle. Le film démontre l’absurdité, le souci de l’apparence, le matérialisme et le profit au nom de la réussite. Mais il délivre aussi un message sensible et humaniste garant d’une comédie sociale poético-politique. Car si d’un côté Jacques exploite les plus démunis de façon quasi pathologique, d’un autre côté, Emmaüs recycle et répare, car ainsi tout peut renaître et devenir beau. Jacques veut refaire les êtres de l’extérieur par de la chirurgie esthétique low cost. Il emmène ses huit « clients » d’Emmaüs vers l’Est en Bulgarie, et nous y rencontrons les illusions perdues du communisme. Quant aux illusions de solidarité de l’Abbé Pierre … la fin est une surprise de taille.

Un film à l’affiche aux Cinémas Studio (Toutes les informations utiles sur leur site internet) et aussi dans les cinémas CGR de l’agglomération (toutes les informations utiles sur leur site internet).

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