Organiser un festival à Rouziers-de-Touraine en novembre ? Un défi relevé avec brio ce week-end par la trentaine de bénévoles de l’association Karos Nuclée avec une première cuvée du festival des Quatre Temps qui en appellera forcément d’autres !
A l’espace culturel des Quatre Vents de Rouziers-de-Touraine, l’heure du troisième temps a sonné : après une soirée Tremplin le 10 septembre dernier, et un projet artistique mené avec l’école de musique Le Carré des Arts, le temps fort du festival des Quatre Temps avait lieu vendredi 4 et samedi 5 novembre avec deux soirées de concerts.
Vendredi, artistes locaux et élèves du Carré des Arts ont pris d’assaut la scène des Quatre Vents devant un public familial de 150 personnes. Le Scratchophone Orchestra, Control Z Experience et les Fucking Butterfly ont ainsi joué le jeu pour cette 1e édition du festival made in Rouziers.
Mais c’est samedi soir que l’équipe de bénévoles avait son plus gros défi à relever avec une programmation charpentée autour des rappeurs de Soviet Suprem. A voir les quelques 300 personnes se presser devant la scène dans une salle baignée par les odeurs de tartiflette et de galette-saucisse, on peut le dire : le défi est brillamment relevé !
La soirée avait tranquillement commencé avec les chansons drolatiques de Pierre-Alexandre Bosquet, vainqueur du Tremplin du festival. Seul en scène avec guitare et claviers, l’artiste avait la lourde tâche d’ouvrir les festivités à l’heure de l’apéro. Sans grande voix mais avec beaucoup d’auto-dérision, l’auteur-compositeur a servi ses titres sympathiques dans une bonne humeur contagieuse.
Rock musclé ensuite avec la Mécanique des Sourds, devant un public qui s’étoffe au fil des heures. Une chose est sûre : l’énergie s’annonce comme le maître-mot de la soirée !
Après les réglages du line-check devant un public qui s’impatiente, John Lenine et Sylvester Staline ouvrent ainsi à 22h passées leur meeting survolté. Accompagné de DJ Croute Chef et Cyrilik Saxo, les deux rappeurs sèment quelques bons mots façon campagne politique bolchevique entre deux raps festifs… mais pas que. Avec des instruments en live – saxo, guitare, percussions,… – un plus indéniable pour la qualité du concert, quelques textes bien pensés comme « Ruiné comme Athènes » côtoient d’autres titres tels la « Soviet Suprem Party ». Et pas de doute : la fête bat son plein sur scène comme dans la salle. Suivant l’exemple de Sylvester qui montre la voie en se jetant dans le public, les spectateurs tentent l’expérience tandis que deux autres seront baptisés à la vodka pour être intronisés dans un Soviet Suprem dont la propagande musicale séduit les festivaliers. Le décorum soviétique donnera également une bonne excuse pour envoyer au goulag quelques amateurs de Coca et autres crypto-socialistes, le tout dans la joie et la bonne humeur !
Difficile de prendre le relais après ce déluge de bonnes ondes. La Fanfare du Colonel GRK qui assure les inter-scènes pâtit forcément de la comparaison avec le Soviet, en jouant dans le même registre visuel et musical venu d’ex-URSS. Mais les quatre compères s’en débrouillent et font patienter les spectateurs en musique jusqu’à l’entrée en scène de Janski Beeeats. Malheureusement, l’heure de digérer la tartiflette et de libérer la baby-sitter a sonné après le Soviet, et seules quelques dizaines de courageux sont encore là pour savourer le show vidéo-musical de l’homme à tête de requin accompagné par son fidèle Baloon.
Au vu des sourires accrochés sur les visages des bénévoles de l’association organisatrice Karos Nuclée et des festivaliers, une chose est sûre : on reverra le Festival des Quatre Temps pour une 2e édition en 2017 (l’année du Soviet, si l’on en croit la propagande pseudo-communiste des têtes d’affiche de la soirée). Mais avant cela, un quatrième et dernier temps est annoncé pour début 2017 avec une conférence autour des musiques amplifiées. Affaire à suivre, donc, restez connectés ! www.festivaldes4temps.com.
Crédit photo : Image d’archives TDS 2015 – Mathieu Giua