On vous présente Emmanuelle Lauer, l’artiste qui habille le Pont Wilson de Tours cet été

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Chaque année le Pont Wilson de Tours change de couleur. Un pavoisement de drapeaux le décore pendant environ 4 mois… L’occasion de découvrir de nouveaux artistes, via un partenariat entre la ville de Tours et l’association Mode d’Emploi qui les sélectionne. Pour 2023 c’est la Loir-et-Chérienne Emmanuelle Lauer qui a été retenue, avec un projet autour du 600e anniversaire de la naissance de Louis XI (un thème imposé).

Emmanuelle Lauer est née à Strasbourg où elle a aussi fait ses études d’art, après un passage en région parisienne. Mais depuis 10 ans c’est dans le Val de Loire qu’elle vit et travaille, puisqu’elle réside du côté de Vendôme. Un logement avec jardin qui lui permet de trouver directement une partie de la matière première nécessaire à son travail, très orienté vers la nature (et aussi vers la lumière, l’écriture, les lettres « avec un fil directeur qui serait le passage du temps et le cycle de la vie ») explique l’artiste qui utilise plusieurs médiums, dont l’animation numérique, la sculpture ou encore la photographie. Beaucoup de photographies.

« Quand j’étais en région parisienne je ne faisais pas les mêmes choses. La nature existait dans mon travail, mais moins que maintenant » explique celle qui expose depuis une vingtaine d’années un peu partout en France. « Je n’ai jamais fait pousser quelque chose pour créer, mais pourquoi pas ? » nous répond-elle quand on lui suggère l’idée. Emmanuelle Lauer aime les défis. La couleur aussi, de plus en plus présente dans son travail actuel. « Je ne m’en étais pas éloignées mais on ne peut pas toujours tout mettre dans une œuvre. Parfois, la couleur peut déranger. »

La couleur et l’idée du défi, deux choses que l’on retrouve dans le travail produit pour le Pont Wilson de Tours. « Je suis très contente de faire le pavoisement car c’est de la couleur » confirme l’artiste qui réalise ce type de projet pour la première fois : « Ça m’intéressait, j’avais demandé à Mode d’Emploi de me tenir au courant de l’appel à projets. »

Et le thème du 600e anniversaire du roi Louis XI, dit le plus tourangeau des rois de France parce qu’il en a fait la capitale du Royaume et fait construire son château (Le Plessis à La Riche) ? Eh bien il parlait aussi à Emmanuelle Lauer. Pas tant pour le côté Histoire que pour le lien entre l’époque où il a vécu et l’écriture, qui fait partie de ses inspirations. « Il a vécu au moment où l’on a commencé à utiliser la technique de l’imprimerie. Avant cette période, tous les livres étaient manuscrits. Je trouve que cela résonne avec notre époque où l’écriture manuscrite est à nouveau interrogée puisque l’on écrit très peu à la main. Vous-même vous êtes en train de prendre des notes sur un ordinateur. »

Ayant « trouvé un endroit où placer [sa] créativité », Emmanuelle Lauer a donc pensé les pavois comme des œuvres visuelles et littéraires. Inspirée par le travail d’un moine du début du Moyen-Âge (qui a vécu à Tours pendant ses études et produisait une œuvre graphique et poétique, « surprenante de modernité pour son époque »), elle a écrit quelques poèmes pour l’occasion (un exercice récent) et ajouté quelques haïkus chinois. Des inscriptions du mot « Louis » ou du chiffre « XI » parsèment également le pont, afin de faire le lien avec le roi. Néanmoins, le parcours n’est pas conçu comme une histoire où on se promènerait du début à la fin. En revanche, l’ensemble a été pensé pour être en mouvement : « L’idée que l’image bouge naturellement me plait. Il y a quelque chose de vivant » souligne l’artiste.

Photos : Eve Jouneau

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