On peut acheter ses petits formats jusqu’en janvier dans la boutique éphémère La Fourmi Baladeuse Rue Bretonneau à Tours… Ou voir ses dessins au bar La P’tite Maiz’ Place du Grand Marché… Cloomy est spécialiste des visuels rigolos avec jeux de mots pourris. Des BD à accrocher chez soi ou envoyer en carte postale. On adore alors on a eu envie de rencontrer l’homme qui se cache derrière…
Cloomy a 39 ans et dans la vie il répond au prénom de Clément. « Cloomy c’est mon surnom depuis le lycée, sans doute un condensé de mon prénom et du mot clown » nous dit-il. De lui, on apprend qu’il n’est pas du tout physionomiste et qu’il a un métier cool : il teste la résistance de réservoirs à hydrogène pour les voitures du futur. En gros, depuis 2016, il passe son temps à casser des trucs. Salarié à 80%, il ne bosse pas le mercredi pour se consacrer au dessin. Et ça lui manque quand il n’arrive pas à se dégager suffisamment d’espace pour se poser avec ses feutres ou son aquarelle.
Cloomy n’est pas né avec un crayon dans la bouche mais il a la fibre artistique et le plaisir de créer. Il l’a fait enfant avant de s’accorder une longue pause puis de reprendre il y a une dizaine d’années, à l’approche de la trentaine. « J’ai fait quelques formations de dessin, par exemple sur du nu mais je n’aime pas qu’on m’impose un sujet » dit-il. Le reste de son bagage se constitue donc des cours d’art plastique du collège-lycée. Et apparemment, il gérait plutôt bien sa barque dans cette matière. Ce qui l’a replongé dans le bain, c’est son amour de la BD. Une passion qui transpire dans son art… où le côté cartoon et les bulles sont omniprésents.
Pourtant, le quasi-quarantenaire dessine aussi la nature, le réel. « J’ai besoin de l’équilibre des deux » insiste-t-il. Son travail, il a commencé à le montrer en 2018 avec une première expo à Mame, pour la présentation annuelle de petits formats par l’école des Beaux-Arts. Ensuite il y a eu le Marché de Léon de Radio Béton 4 fois de suite en décembre et progressivement de plus en plus de demandes pour montrer son travail : en ce moment La P’tite Maiz, en janvier 2024 Le Super 9 Rue du Commerce, Le Cubrik en mai… « Ce sont des bars et ça me correspond bien, je ne serai pas à l’aise dans une galerie » glisse Clément/Cloomy
La spécificité du travail de l’artiste c’est le petit format façon carte postale. « Je travaille parfois sur une feuille A4 mais rarement plus. Je me lasse vite. » Et c’est vrai pour tout : « Je dois avoir une quinzaine de projets en cours » liste Cloomy qui pense à un album de BD, taffe sur une adaptation d’une fresque façon puzzle de cartes postales… Un foisonnement d’idées. Mais le cœur de son œuvre reste les petits tableaux à base de jeux de mots déjà réalisés en 200 exemplaires : « La première fois j’ai juste halluciné que des gens rigolent à mes blagues, je pensais juste faire rire les copains » se souvient-il. Les blagues, justement : plutôt mignonnes que graveleuses, tirées par les cheveux, qui chatouillent mais pas au point de dénoncer. Pas d’humour politique ou de volonté de jouer au moralisateur : « 5 ans plus tard les gens auraient oublié, on ne comprendrait plus la référence. »
On est donc proche de l’esprit dessin de presse mais plus dans le côté potache que sarcastique. Son inspiration, Cloomy la trouve donc essentiellement en soirée, « après quelques bières ». Il réagit à la conversation avec des jeux de mots plus ou moins pourris, les note, et en fait un dessin si il a l’inspiration qui va bien. Ce qui n’est pas toujours le cas mais quand ça arrive, il lui suffit d’une heure pour pondre un projet, toujours au feutre « comme les enfants », jamais à l’ordinateur (il ne maîtrise pas la technique et s’en sert juste pour scanner le résultat final).
« J’aime bien le dessin simplifié, je m’inspire pas mal du dessin animé South Park » analyse Clément, prolifique, et qui s’inspire autant du monde qui l’entoure que de sa propre vie. Un travail à découvrir au fil de l’eau sur son compte Instagram.
