Moorea Festival : c’est quoi cette énorme fête qui se prépare en Sud Touraine ?

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Après Terres du Son, Yzeures’N’Rock, Avoine Zone Groove ou Aucard de Tours, l’Indre-et-Loire s’apprête à accueillir un nouveau gros festival musical en 2024 : Moorea, au Château de Grillemont sur la commune de La Chapelle-Blanche-Saint-Martin. Nous sommes partis à la rencontre de ses créateurs.

Le programme estival des festivals tourangeaux était déjà bien chargé mais voilà qu’il est complété par un événement flambant neuf : Moorea. Annoncé fin 2023 sur les réseaux sociaux, il est programmé le week-end des 14-15 juin, juste après Aucard de Tours, et juste avant Les Kampagn’Arts, Avoine Zone Groove, le Japan Tours Festival ou Terres du Son. Au programme : que des DJs, et pas n’importe qui : Kavinsky (qui a seulement deux dates programmées pour l’instant), Marnik, Lumix ou encore Morgan Nagoya et Sound of Legend. Un line up bien fourni et prestigieux pour un nouvel événement, qui n’est même pas organisé par une grosse société.

En fait le Moorea Festival c’est un peu comme Yzeures’N’Rock : de l’événementiel artisanal, mené par une association et sans subventions publiques. A sa tête, deux jeunes amis qui se sont rencontrés en soirée : Lucas Lorillou et Corentin Poirier. Le premier a 23 ans, il est commercial dans le bâtiment et DJ sur son temps libre (pour la discothèque Le Pym’s de Tours mais aussi dans des bars ou des fêtes privées). En 2022 il fait la connaissance de Corentin, orthoprothésiste possédant par ailleurs une petite société de location de matériel son ou lumière, lui aussi DJ (Nouvel An, fêtes familiales…).

Les deux matchent sur un projet commun : « Ça faisait déjà quelques années qu’on pensait faire un festival centré sur les DJs, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire. On a donc créé une association en juillet 2023. » Autour du duo, tout un groupe de personnes compétentes dans le design web, la communication, le graphisme ou la gestion d’événements.

Clairement, l’équipe fait jouer le réseau et ça finit par payer : « Au début on n’avait pas autant d’ambitions, on ne pensait pas aller chercher des têtes d’affiche internationales. » Mais le soutien des banques, de sociétés expertes comme Kreatio ou de partenaires privés comme le Crédit Mutuel, NRJ ou le Groupe Bénard de La Ville-aux-Dames leur donnent confiance. « Quand on a présenté les choses, ils ont vu que nous n’étions pas des amateurs. On est entouré de personnes qui nous cadrent, comme un chargé d’affaires qui démarche les entreprises. » Résultat : Moorea Festival c’est un budget de 450 000€, dont 100 000€ pour les cachets d’artistes.

Les DHS invités, justement. Pour les solliciter, Lucas et Corentin ont fait jouer leurs contacts et fait preuve de culot. Ils ont aussi bénéficié de l’absence d’événement similaire à proximité (le seul c’est Cocorico Electro à La Ferté-Saint-Aubin, près d’Orléans). Et si d’autres festivals programment des DJs (y compris Chambord Live qui réunira 30 000 personnes autour de David Guetta fin juin), ils les calent souvent en fin de soirée, et surtout sur des vibes électro. De son côté, Moorea Festival veut varier les styles : électro bien sûr mais aussi latino, house, urbain ou shatta.

L’équipe des organisateurs du Moorea Festival

« On veut casser les codes, on a volontairement invité des DJs qui passent beaucoup en boîte de nuit. Ils étaient contents car ils n’ont pas l’habitude de faire des festivals » nous disent les deux organisateurs, plutôt fiers de ce qui se profile. « On a été surpris par les prix des artistes, plutôt dans le bon sens. Heureusement pour nous le monde du djing n’est pas tant touché par l’inflation des cachets ». Pour réussir économiquement cette première édition, il faudra tout de même dépasser les 6 000 entrées. La jauge maximale sera de 5 000 festivaliers par soir vendredi comme samedi, soit 7 000 personnes au total en comptant les artistes, le staff ou les partenaires (des bénévoles sont d’ailleurs activement recherchés).

Les pass sont en vente sur le site officiel à 39€ par soir et 59€ le week-end, avec déjà des achats hors région grâce à la présence de locomotives. « On a des personnes de Paris, Rennes, Bordeaux ou Lyon » glissent Corentin et Lucas avec satisfaction même si ils visent surtout le public tourangeau et de la Vienne pour la proximité. Afin de limiter l’impact carbone du festival, la création de navettes pour rejoindre le site en car est étudiée (ce que proposent la plupart des autres gros événements du genre). Les festivités débuteront en fin d’après-midi pour se terminer autour de 2h30 du matin (avec after au camping pour le reste de la nuit, l’espaces dédié aux tentes pouvant accueillir jusqu’à 2 500 personnes).

Et s’il fait venir du beau monde, le Moorea Festival de La Chapelle-Blanche-Saint-Martin joue aussi la carte du local avec plusieurs DJs tourangeaux conviés, et l’organisation de concours pour faire jouer de jeunes talents de la Vienne et de Touraine (le casting aura lieu dans les prochaines semaines). La fin de la programmation sera d’ailleurs dévoilée courant février, coïncidant avec le début d’une grande campagne d’affichage pour faire connaître l’événement. Un projet savamment calé dans le calendrier, pour ne pas marcher sur les platebandes de ceux qui sont déjà installés : « Le but c’est avant tout de dynamiser le département et le Sud Touraine » expliquent Corentin et Lucas, qui ont déjà vu avec le Château de Grillemont pour un éventuel agrandissement du site lors de futures éditions.

Mais dès le coup d’essai, les organisateurs voient grand avec deux scènes : l’une faisant 25m de long avec des gradins naturels juste devant pour maximiser la visibilité, la possibilité de mettre des écrans géants et les installations adéquates pour faire des shows pyrotechniques. Non loin de là, une scène plus petite sera décorée avec une ambiance tropicale et une vue sur le château du Moyen-Âge, pour donner un effet wahou, garantir de super photos Instagram et laisser l’impression qu’on voyage (après tout Moorea Festival fait référence à une île de Polynésie Française, dans l’océan Pacifique). « On voulait un esprit plage bohème détente » nous disent les deux jeunes, qui préparent donc une décoration sur ce thème. « On veut que les gens se sentent ailleurs ».

Le château de Grillemont.

En revanche, la boisson et les mets proposés seront essentiellement locaux. Une attention particulière sera également prêtée à l’accessibilité avec des chemins pour fauteuils roulants, par exemple. Pour le parking, 3 accès seront possibles en espérant éviter les bouchons. Le covoiturage sera encouragé. A première vue, l’équipe du Moorea Festival a bien préparé son coup. « On veut impressionner dès la première année » insistent les fondateurs, finalement pas si sortis de nulle part qu’on peut le penser quand on constate leur jeunesse. « On prévoit encore pas mal de surprises » nous promettent-ils, notamment avec une série d’animations sur le site. L’objectif est donc clairement de réussir ce premier pari puis de s’inscrire dans le temps, toujours à cette période de l’année.

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