N’allez surtout pas lui dire qu’il est historien, il réfutera le terme avec aplomb. Pourtant l’histoire il en a fait sa spécialité au point d’en être aujourd’hui une véritable figure sur internet où il est suivi par 2,4 millions d’abonnés. Un succès qui s’étend également à d’autres domaines avec des BD, des livres et même un documentaire TV… Portrait mystère d’un tourangeau passionné d’histoire et qui a su transmettre sa passion au plus grand nombre…
On a fait la première interview de toi en janvier 2015, tu avais à l’époque 70 000 abonnés qui te suivaient, on trouvait cela énorme. Cela te fait quoi aujourd’hui en repensant à ça ?
Déjà c’était incroyable et jamais je n’aurai imaginé être là où j’en suis aujourd’hui presque 10 ans plus tard.
Peux-tu nous rappeler les prémices qui t’ont amené à créer ta chaîne Youtube en 2014 ?
En fait en 2014, je perds mon emploi de cameraman, monteur dans l’audiovisuel et je me retrouve au chômage. Je m’ennuie un peu et en attendant de retrouver un boulot, je décide alors de me lancer sur Youtube avec une chaîne sur l’histoire. Je publie ma première vidéo en août 2014 et rapidement les vidéos sont partagées jusqu’à atteindre rapidement 40 000 abonnés et cela me fait dire que ça peut devenir un vrai projet de carrière et à partir de là je me lance à fond dedans, comme activité à temps plein. Dès 2015 j’ai la chance d’avoir un partenariat avec le musée du Louvre, ce qui va ouvrir les portes institutionnelles à ma chaine et puis tout s’emballe alors. En 2019 j’atteins le million d’abonnés et aujourd’hui j’en ai 2,4 millions sur les différents réseaux.
Tu as diversifié ton univers également au fur et à mesure…
J’ai décliné sur tous les réseaux sociaux pour toucher un maximum de monde, j’ai écrit également des livres, des BD, participé à des livres collectifs avec des historiens et archéologues ce dont je suis très fier… Aujourd’hui ce n’est plus seulement une chaîne Youtube mais un média complet.
Et cette réussite ce n’est pas un peu vertigineux ?
En vrai je ne sais toujours pas comment j’en suis arrivé là. Au départ c’était un passe-temps, que ce soit devenu mon activité principale c’était déjà extraordinaire. Après je ne suis pas seul, depuis le début je suis soutenu par ma femme et elle a rejoint l’aventure aujourd’hui et dès 2018 j’ai recruté du monde aussi parce que je ne pouvais plus tout faire tout seul. Mais c’est vrai que je me dis toujours que tout cela peut s’arrêter du jour au lendemain, et je me dis alors que l’aventure aura été belle quoiqu’il arrive.
Comment expliques-tu le fait d’avoir réussi à dépasser le simple succès internet et être devenu mainstream en quelque-sorte ?
Le succès de l’émission a ouvert beaucoup de portes. Je ne suis pas naïf, quand les éditeurs, les chaînes TV ou des musées sont venus me chercher, je sais que c’est parce qu’ils voulaient toucher ma communauté internet, aller chercher un nouveau public pour eux. Et en même temps pour moi ça été de superbes opportunités qu’il ne fallait pas laisser passer. Après il faut savoir que l’histoire est un domaine très grand public qui intéresse beaucoup de monde.
Et comment définis-tu ton métier aujourd’hui ?
C’est compliqué, en général je laisse les gens dire. Moi je suis influenceur mais pas comme ceux de Dubaï (rires), créateur de contenus, médiateur, responsable d’une PME aussi avec plus d’une dizaine de salariés à temps plein, entre 25 et 40 auteurs qui travaillent à l’année sur les scripts, des freelances ponctuellement… Ce que j’aime à dire c’est que j’ai un projet de médiation en histoire que j’essaye de porter vers tous les publics, c’est pour ça que j’investis par exemple aussi bien Facebook que TikTok.