« Les dents du peigne » : A la découverte d’une création théâtrale

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Après le succès du « Choix des Âmes », la Tite Compagnie prépare actuellement sa nouvelle création « Les dents du peigne », une nouvelle pièce interrogeant également nos certitudes. Une pièce que la Tite Compagnie présentera en 2019 dans sa version finale, mais sur laquelle les comédiens et l’équipe technique travaillent déjà. Nous avons pu les suivre lors de leur première résidence, à Neuvy-le-Roi, la semaine dernière.

Le moment où l’auteur dévoile pour la première fois au public son œuvre est toujours un instant particulier, d’autant plus quand l’oeuvre en question cache des messages plus ou moins explicites. Ce moment particulier, Stéphane Titeca l’a vécu une nouvelle fois la semaine dernière à Neuvy-le-Roi. Le directeur de la Tite Compagnie, y montrait en effet lors d’une lecture d’intention sa dernière pièce, « Les dents du peigne » qu’il a écrite.

Une pièce touchante, évoquant la question des migrations dans nos sociétés. Question d’actualité volontairement rendue abstraite pour universaliser le propos et mieux confronter les futurs spectateurs à leurs propres questionnements. Ici, ce sont les « Blancos » qui cherchent à fuir leurs terres et rejoindre le continent sur l’autre rive, après le grand renversement qui s’est opéré. Entre les deux, une île où échouent beaucoup d’immigrés. Une île où vivent Leïla, jeune fille à la fois protégée et mise sous contrôle par Majnoun, en charge du contrôle des migrants à leur arrivée, mais aussi trafiquant au service des passeurs… Deux personnes que l’arrivée de Simon, migrant arrivé sur l’île, va bousculer…

On le savait depuis « Le Choix des Âmes », la Tite Compagnie est capable de porter des pièces bouleversantes, profondément réfléchies, en se servant d’histoires humaines et de rencontres qui deviendront des prétextes pour aborder des grands thèmes de société et l’absurdité des hommes mais aussi leur force et leur courage. Encore une fois, avec les Dents du peigne, c’est ainsi à travers l’histoire intime des personnages, avec leurs paradoxes, leurs failles, leurs certitudes et leurs doutes, qu’est abordée la grande histoire.

Un exercice toujours délicat avec la difficulté de ne pas rester dans du péremptoire ou de la morale moralisante. Et pour cela, le choix des mots est primordial d’abord, tout comme celui de la mise en scène ou encore celui des interprètes et de leur habilité à habiter les personnages et à dégager des intentions qui toucheront le public.

Avec « Les dents du peigne », Stéphane Titeca repart avec la même équipe dans l’ombre que sur « Le Choix des Âmes ». La mise en scène est de nouveau confiée à Valérie Lesage (qui dirige par ailleurs la Compagnie La Clef), la confection du décor à Danièle Marchal, l’univers sonore à Guillaume Druel, la lumière à Léa Caraballe et la régie générale à Clément Monmarché. Sur scène on retrouve Cécile Oquendo dans le rôle de Leïla, Alain Leclerc dans celui de Simon et Marc Van Weymeersch qui interprète le sinistre Majnoun.

Pour l’heure, les premières séances de travail avec cette première résidence à Neuvy-le-Roi avait pour but un travail en commun des comédiens. Une prise en main du texte. Une semaine pour se familiariser, livrer ses impressions, capter les intentions, les moments clés, les difficultés aussi. Une semaine comme une première couche de ciment sur un édifice pas encore fini. Et parfois de longues discussions débouchent sur un détail, banal au premier abord mais déterminant pour la suite, remettant en cause des évidences, obligeant à changer de direction…

Une semaine de prise en main permettant donc de poursuivre le travail de création qui mènera l’équipe vers d’autres séances de résidence, en août à Saint-Cyr-sur-Loire ou encore début 2019 à Chambray-lès-Tours. C’est seulement à ce moment-là, c’est seulement une fois malaxée, et re-malaxée que l’oeuvre deviendra finale et sera prête à être entièrement dévoilée avant de partir en tournée et Avignon à l’été 2019, objectif assumé de l’auteur. Un travail de longue haleine qui reste à faire, mais pourtant déjà en une lecture, on comprend l’intensité des propos de cette oeuvre. En une seule lecture d’intentions, on ressort touché par la force et l’humanisme qui se dégage de ces « dents du peigne »… A suivre assurément.

Crédits photos : Roger Pichot

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