« Le Serment des Sept Miroirs », la saga fantastique évolutive d’un Tourangeau

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A Tours, jusqu’ici, on connaissait plutôt Samuel Rouget via son poste à responsabilités à l’hôpital de Tours : c’est l’un des directeurs du CHU. Son bureau de Bretonneau trahit néanmoins son intérêt poussé pour une autre activité tout aussi prenante : l’écriture de science-fiction. Son premier roman est sorti au printemps, et la suite arrive bientôt.

« Je ne suis pas sûr de savoir qui je suis, et le livre parle un peu de ça » glisse Samuel Rouget au début de l’interview. Né à Belfort, il a fait des études de lettres et de philosophie à Strasbourg avant d’obtenir un master à Science Po Paris puis de passer le concours en vue de venir directeur d’hôpital. Un chemin bien tracé : « Je suis animé par le service public, l’hôpital m’intéressait par ses missions, et je l’avais déjà côtoyé via des proches » résume-t-il.

Pour atteindre cet objectif, il étudie donc à Rennes, à l’école des hautes études de la santé publique, avant de rejoindre Besançon puis Tours en mai 2017. Il est aujourd’hui directeur adjoint du CHU, le premier employeur du département.

Et l’écriture, dans tout ça ? « Par ma formation j’ai beaucoup écrit : des dissertations ou des notes de synthèse. J’ai également monté des ciné-clubs partout où je suis passé. » Fan de cinéma de genre, de Chaplin, d’œuvres asiatiques, Samuel Rouget est aussi un féru de Tintin, d’Astérix, de mangas, de poésie, de Flaubert, de Philip Roth… sans oublier Le Seigneur des anneaux (dévorée à trois reprises), Dune ou la saga Harry Potter. Tout pour se construire un imaginaire. « Mais je n’avais absolument jamais écrit de fiction avant ce livre » insiste cet homme de 40 ans, père de deux enfants de 6 et 9 ans.

Et justement ce sont en partie ses enfants qui ont poussé Samuel Rouget vers l’activité de romancier. Très pris par le travail, il explique qu’il cherchait une échappatoire. Nous sommes alors en 2019 : « J’avais besoin d’air. Le métier est extrêmement prenant et les aléas personnels faisaient que je voulais respirer. A cette époque-là, je racontais des histoires à ma fille le soir. Une aventure au long cours qui se déroulait dans un univers que j’avais inventé. C’est devenu celui du livre. »

L’univers en question : une sorte d’immense forteresse perdue dans les nuages, dans laquelle on suit des élèves en apprentissage des codes de leur monde, entre déplacements dans l’espace et règles immuables. Une chorégraphie bien ordonnée troublée par une jeune qui déboule de l’extérieur avec une certaine dextérité, mais non sans gaffes et péripéties. Une apprentie qui vole mal mais se bat divinement bien. Surtout, elle sait lire dans une société où cela est particulièrement mal vu… »

« Je voulais raconter une histoire pour les enfants en me mettant à leur hauteur » explique l’auteur qui a pensé sa saga pour les ados à partir de 13 ans, « mais certains ont commencé dès 10-11 ans et ont accroché » se félicite-t-il. Au-delà de l’univers spatial, Samuel Rouget a imaginé tout un lexique propre au monde dans lequel il situe son aventure. Un peu déstabilisant pour l’adulte, aucun problème pour les plus jeunes : « C’est leur montrer que nous sommes dans un monde parmi d’autres, c’est fondamental dans leur rapport à la vie plus tard en tant qu’adultes » plaide Samuel Rouget.

La construction de sa personnalité. L’estime de soi. L’identité. Ce sont donc les thèmes de ce Serment des Sept Miroirs (édité chez Gulf Stream). « L’héroïne principale ne sait pas qui elle est et va se battre contre des miroirs pour le découvrir. C’est une métaphore que je voulais travailler car le miroir donne accès à soi, et elle va se battre contre eux. »

Une réinterprétation d’un objet déjà vu maintes fois dans la littérature (il n’y a pas que Blanche Neige et que Samuel Rouget exploite ici pleinement promouvant par la sorte le multiculturalisme, et la capacité à dépasser ses préjugés sur les autres par l’exaltation de soi, ou le soutien des autres (l’amitié a également une place prépondérante dans le récit).

Et si l’on pense aux grandes sagas fantastiques qui ont trusté la littérature jeunesse ces dernières décennies, les références sont assumées de la part du romancier tourangeau. Il les réinterprète simplement avec ses codes, son vécu, sa sensibilité et sa culture, citant par exemple Socrate parmi les auteurs qui l’ont guidé. Une construction pas simple à établir : « Il y a eu 7 versions du 1er tome » insiste Samuel Rouget qui a mis près de 5 ans avant de voir son projet aboutir. « Plus de 150 personnes différentes l’ont lu à différentes étapes. »

Aujourd’hui, le projet est bien lancé avec rapidement une certaine estime en librairie, des invitations en salons, un 2e tome en cours de bouclage et un 3e bien avancé. Avec le temps, l’auteur a appris « à simplifier, dégraisser » : « J’essayais de faire de belles phrases alors que ce qui compte c’est l’intrigue et les dialogues. » Le voici aujourd’hui « fier » du résultat, de l’aboutissement de ce projet personnel titanesque. Et surtout mieux dans sa peau : « Ça m’a aidé dans les périodes compliquées, ça m’a sauvé ! »

Un degré en plus :

Samuel Rouget sera en dédicace à La Boîte à Livres de Tours le samedi 28 septembre.

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