Le clip de la semaine : «Ouverture/fermeture» de Perox

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Le chant du signe

Dès les années 1920, Charlie Chaplin surjouait une époque déjà bien barrée, bonhomme survolté en noir et blanc qui inventait un langage corporel universel, frontal et définitif. Ce clip de Perox en est une sorte de modeste contrepoint, presque un siècle plus tard. Il met en scène sans fioritures, grâce à la communication symbolique d’un mime réinterprétant un texte percutant, un monde incompréhensible, ravagé et hyper noir (sur fond blanc).

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Evidemment, la technologie étant passée par là, tout s’accélère encore plus que dans l’ère encore à peu près supportable de Chaplin et le final instrumental montre l’Homme en animal fou, comme électrisé, dévoré par l’hyper-communication, sœur jumelle sordide de l’hyper-consommation à laquelle le texte fait la part belle, qu’elle soit alimentaire («industrie du porc», «steaks hâchés = or pur») ou sexuelle («ta chatte est une serrure/ la porte est défoncée», vaste programme).

Comme les événements récents ont prouvé que pas mal de gens voient la vulgarité uniquement chez ceux qui la dénoncent comme s’ils en étaient les auteurs, mais refusent de voir que la matière première de ces artistes se trouve dans la vraie vie, il est d’autant plus important de défendre ces 2’19’’ de révolte, de poésie sombre et de cris d’alarme à la fois désespérés et lumineux (matez un peu ce sourire indétachable du visage du comédien). Le genre de choses à montrer à des enfants (plutôt que leur cacher les yeux au moindre gros mot) en long en large et en travers pour les entraîner d’urgence à se préparer à réparer corps et âme le monde (abo)minable qu’on leur a fabriqué.

Perox est constitué d’artistes actuellement en résidence à l’Octroi Mode d’Emploi de Tours, place Choiseul 

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