Chaque vendredi nous plongeons nos mains de gourmands dans l’inépuisable réserve de groupes tourangeaux talentueux et nous en extirpons un clip rien que pour vous.
«Alphalove» de Minou
Alerte cambriolage !
Imaginez : vous êtes tranquillement installée chez vous, debout impassible devant la fenêtre dans votre cuisine à trois heures du matin pendant que votre mari est assis dans une autre pièce devant la télé qui diffuse des zigouigouis bizarres de fin de programme comme au bon vieux temps où les programmes télé s’arrêtaient la nuit. Oui, vous êtes un couple un peu bizarre, mais vous êtes comme ça.
Bref, qui passe par la fenêtre avec des masques dorés pour venir vous piquer des objets de valeur ? C’est Minou ! Et là, plutôt que de leur sauter au cou et de leur hurler «J’adore ce que vous faites ! Je suis fan ! J’ai tous vos disques ! Je vous ai vus 12 fois en concert !» avant de leur proposer une petite tisane, vous ne bougez pas d’un poil. Parce vous êtes un couple vraiment bizarre.
«Sous ta peau, la peur se dessine» chantent Pierre et Sabine, qui d’ailleurs à la fin du clip, flippent leur race parce votre mari s’est levé et s’est posté devant la porte comme pour les empêcher de sortir, mais toujours avec son air impassible (au passage, vous devez sacrément vous emmerder avec un mari pareil, même s’il vous paie des beaux colliers de perles). Bon, moi à la place de Sabine, puisqu’elle en a une dans les mains, je lui aurais bien mis un bon coup de club de golf dans les genoux à votre mari inquiétant : il aurait moins fait l’impassible, je te garantis. Et puis ça aurait évité à Monsieur Minou de déposer son sac par terre, abandonnant sa moisson d’antiquités en tout genre.
Côté son, on est dans du Minou pur jus (on a lu récemment que ça pouvait se qualifier de «synth pop») : petit gratouillis de guitare, enlacement tourbillonnant des deux voix, des accords de synthés tout doux et des plus torturés par moment par-dessus, des programmations basse-batterie rondelettes et imparables, un bridge aérien où tu as l’impression que le temps se suspend (et que tu peux emballer sur le dancefloor, mais fais vite, ça ne dure que 17 secondes – comme on est super gentils on te file le bon plan : c’est à 1’59’’).
Après le «Love 2.0» de Comett la semaine dernière, cet «Alphalove» confirme que l’été 2016 est bien love. Bon, pas un «love» très serein (le mot «peur» revient en boucle chez Minou, et le chanteur de Comett crie qu’il n’est pas fait pour l’amour), hein, mais bon c’est déjà beaucoup mieux que la Macarena quand même.
Un degré en plus
> Nouvel EP de Minou «Alphalove», 4 titres disponible ici.
