Le cheminement d’Edgar Sarin au CCC OD

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A côté des expositions consacrées à Klaus Rinke et l’école de Dusseldorf, ou encore à Cécile Bart (Silent Show dans la galerie noire), le CCC OD accueille jusqu’au 04 février, dans les petites galeries, « ici : symphonie désolée d’un consortium antique », une exposition de l’artiste Edgar Sarin. Une exposition surprenante à la fois par son minimalisme mais aussi par son aspect mystique…

L’exposition proposée par Edgard Sarin a en effet de quoi désarçonner le visiteur lambda. Un morceau de bois par ici, des récipients de pierre, d’argile ou de grès par là, posés et disséminés à intervalles plus ou moins réguliers tout au long du quadrilatère formé par les petites galeries. Une sorte de procession à laquelle le visiteur est prié de participer au fur et à mesure du parcours.

Et si Edgar Sarin préfère parler de folklore, comprendre l’ensemble des pratiques culturelles des sociétés traditionnelles, on retrouve un côté mystique à ce cheminement. Une ambiance sacerdotale que renforce le blanc immaculé des murs du CCCOD. Une œuvre pensée comme la construction d’un « embryon de règles, de fonctions et d’organisation d’une civilisation dans laquelle l’homme, le visiteur, est au centre car c’est la clé qui active l’ensemble » explique Edgar Sarin. Une exposition à la fois simple mais torturée, à l’image de l’artiste.

Dandy que l’on pourrait croire sorti tout droit des années 30 avec ses petites lunettes rondes à la branche cassée, son foulard et son manteau long, Edgard Sarin est un personnage tout en contraste. S’il impose par son look et son élégance une certaine idée de l’artiste contemporain en vogue, l’homme renferme néanmoins une certaine pudeur et fragilité, qui le fait préférer aux expositions et sorties publiques, le fait de pouvoir se cacher dans le refuge de son atelier près de Montmartre : « La nature même de l’exposition est quelque chose d’indigeste et j’en ai profondément honte. Le seul moment où je trouve la sérénité c’est lors de la fabrication ».

Une étape de création au cours de laquelle Edgar Sarin laisse parler son intuition explique-t-il, pour « fabriquer des choses à partir de ce que je trouve. Ce qui m’intéresse ce ne sont pas les objets en soi mais leur cheminement ». Et c’est ce même cheminement qui conduit certaines de ses œuvres, les « dérobés » à vivre après les expositions, en étant enterrées à des centaines de kilomètres, dans un endroit connu de lui seul. Une façon non pas de les figer, mais au contraire de poursuivre leur parcours, « de laisser des traces » dit-il. Pour cette fois, ce sera le « récipient 17 », un coffre de laiton renfermant l’œuvre originale de la Symphonie désolée d’un consortium antique qui sera enterré en Arménie. Une « terre sacrée qui dégage quelque chose » explique Edgar Sarin. Folklorique ou mystique, encore une fois.

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