C’est une annonce « surprise » qui a été faite ce jeudi 06 juin par les maires de Tours et de La Riche, Emmanuel Denis et Sébastien Clément. Le château du Plessis, propriété de la ville de Tours, mais situé sur le territoire de la commune voisine, va être transféré à cette dernière, pour un montant de 500 000 euros.
Depuis de nombreuses années, la ville de Tours et le château du Plessis ont soufflé le chaud et le froid. L’ancienne demeure royale, sous Louis XI, occupée et gérée depuis 1998 par la Compagnie Cano Lopez, devenu groupe K, a une histoire singulière avec sa ville tutrice. On se rappelle que sous l’ancienne mandature de Serge Babary, la ville avait tenté de vendre le bâtiment et son parc d’1,7 hectares à un acheteur privé pour en faire un hôtel de luxe. Face à la polémique et l’inscription des lieux dans le PLU de La Riche comme bien culturel, l’affaire avait capoté néanmoins.
José-Manuel Cano-Lopez et son équipe avaient ainsi réussi à se maintenir et surtout maintenir leurs multiples activités culturelles dans les lieux, non sans douleur. Repartant quasiment de zéro, ils avaient alors réfléchi à un nouveau projet, menant à la création d’un « tiers lieu commun culturel et humaniste ».
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Depuis, le Plessis tiers-lieu, fonctionne, avec près de 300 artistes accueillis par an en résidence ou en représentation, près de 800 élèves aux ateliers culturels ou encore environ 16 000 spectateurs chaque année. Pour fonctionner et pour entretenir le vieux bâtiment, le Plessis via sa convention avec la ville de Tours, touchait en échange des subventions, d’un montant de 70 000 euros.
Malgré tout, si le projet était reparti, et si contrairement à la municipalité précédente, celle d’Emmanuel Denis a toujours affirmé et réaffirmé son soutien au Plessis, on sentait que son intégration dans le projet culturel global de la ville de Tours restait fragile, notamment par son implantation géographique en plein cœur de la ville de La Riche.
« On ne pouvait pas brader ce patrimoine historique au privé »
En remontant les événements, Emmanuel Denis rappelle que la ville de Tours a d’abord tenté de faire entrer le Plessis dans le giron métropolitain, sans succès. Et le maire de Tours explique que c’est son homologue larichois, Sébastien Clément, qui lui a fait part de ses intentions de rachat pour sa ville. « C’est une belle opportunité pour tout le territoire. Cela montre également la belle ambition de la nouvelle municipalité de La Riche ».
De son côté, Sébastien Clément évoque un « moment historique » pour sa commune. « Nous nous engageons avec ce rachat à préserver le patrimoine mais aussi les activités actuelles du Plessis ».
Le prix de vente établi entre les deux communes s’élève à 500 000 euros. Après un tuilage sur 2024 et 2025, la ville de La Riche reprendra également à son compte les aides au fonctionnement du lieu. Si Sébastien Clément parle « d’un investissement raisonné » mais aussi que « le soutien aux arts et à la culture n’a pas de prix », nul doute que les prochains conseils municipaux des deux communes, les oppositions aux majorités municipales rebondiront sur le sujet sans en avoir la même lecture.
Des questions politiques auxquelles l’équipe du Plessis, que ce soit José-Manuel Cano Lopez ou Agathe Lorriot, la coordinatrice du projet, se tient éloignée, préférant avancer sur le projet. « On va continuer à travailler avec la ville de Tours, comme avec les autres collectivités et tout le territoire » déclarent-ils ainsi.
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