3 ans après sa réouverture, le Bateau Ivre est à un tournant de son histoire. Afin de poursuivre l’aventure, la SCIC Ohé qui a racheté la salle culturelle et la gère, relance une grande souscription pour augmenter son nombre de sociétaires et récupérer des fonds.
Avec environ 2000 sociétaires aujourd’hui, la société coopérative qui gère le Bateau Ivre est une réussite en tant que tel. Ses membres l’affirment haut et fort, c’est même la plus grande société coopérative culturelle de France. L’aventure lancée en 2010 a connu déjà de beaux chapitres et des plus délicats aussi. Côté positif il y a bien sûr le rachat de la salle et sa réouverture. Côté moins positif il y a la difficulté à faire vivre cette salle en étant rentable.
Les membres du CA du Bateau Ivre ne s’en cachent pas d’ailleurs, évoquant « une situation financière compliquée », due notamment aux difficultés liées au Covid. Pour rappel, la salle avait du fermer ses portes en 2020 après seulement 11 jours d’ouverture. Elle n’avait rouvert par la suite qu’en septembre 2021. De quoi plomber les finances dès son lancement, avec la contraction d’un prêt nécessaire à l’époque. Malgré tout depuis, le Bateau Ivre fonctionne avec une programmation riche de 4 soirées par semaine a minima, grâce notamment aux 300 bénévoles investis. De quoi faire dire à Franck Mouget, le coordinateur du Bateau Ivre : « Nous avons réussi à réinscrire le lieu dans le paysage culturel et artistique » qui avance un chiffre de850 équipes artistiques accueillies et 58.000 spectateurs en 2 ans et demi.
Kévin Turpeau, un des matelots du Bateau explique ainsi que « le Bateau s’autofinance sur le quotidien, mais pas suffisamment pour l’artistique, les techniciens… Il faut donc que l’on retrouve un peu d’oxygène, d’où la nouvelle souscription ». Avec un budget artistique de 300 000 euros à l’année, le Bateau Ivre est aujourd’hui un paquebot qu’il faut réussir à manœuvrer.
L’équipe se veut positive néanmoins car « l’outil est désormais complet » expliquent-ils en évoquant l’ouverture du balcon cet automne, ce qui permet à la salle d’avoir une jauge de 500 personnes. De quoi programmer des plus gros artistes qu’avec la seule fosse du bas mais aussi de repenser un peu le projet.
« (Re)prenez une part de Bateau »
« On est ambitieux mais pas dogmatiques » précise ainsi Thierry Bouvet le président de la SCIC Ohé. « Les deux premières années nous avons fait de l’exploration pour huiler nos pratiques et notre organisation, on affine aujourd’hui le projet avec cette expérience. Le Bateau Ivre est un projet vivant qui évolue constamment. » Parmi les changements, signalons à une billetterie plus classique mais « à tarif accessible », ainsi que des tarifs de location revus également.
L’argent reste le nerf de la guerre et le Bateau Ivre cherche donc à se donner de l’air. Pour cela une nouvelle souscription « (Re)prenez une part de Bateau » pour acheter des parts (le prix de la part est à 100 € pour une personne physique, 400 euros pour une personne morale) de la coopérative vient d’être lancé. Elle durera deux mois jusqu’au 14 février. L’objectif annoncé est de doubler le nombre de sociétaires en atteignant donc les 4000 personnes et espérer récolter 300 000 euros afin d’éponger les dettes et se remettre à flot.
Un degré en plus :
Pour devenir sociétaire du Bateau Ivre, rendez-vous sur www.bateauivre.coop