La pièce « Le Chœur des Amants » à Tours : déjà la plus belle déclaration d’amour de l’année

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Jusqu’au samedi 13 janvier, le Théâtre Olympia de Tours présente la pièce Le Chœur des Amants de Tiago Rodrigues avec David Geselson et Alma Palacios. Nous avons assisté à la première.

Tout commence par une crise d’asthme. Une très grosse crise d’asthme. Elle ne se sent pas bien et il faut aller à l’hôpital. Elle est tellement faible qu’elle se voit mourir mais finalement elle est réanimée. Son amoureux a eu très peur. Il a cru assister à son dernier souffle et lui tient maintenant la main ou les pieds à l’hôpital. Tous deux nous racontent cette histoire. En même temps, et quasiment avec les mêmes mots. Les discours sont synchros, à part les pronoms : elle parle à la première personne du singulier, le je, et lui à la 3e personne, le « elle ». La seule divergence c’est quand il est question de direction : lui dit à droite, elle dit à gauche. « Elle est dyslexique », justifie-t-il. On rigole, malgré la description dramatique de la situation.

Après cette première scène déjà touchante suivent 50 minutes de récits d’aventures d’un couple finalement assez banal, dont on dissèque l’évolution de la relation et l’état des sentiments. Pendant presque tout la pièce, le duo s’exprime en concorde. Au début on a peur que ça nous fasse mal à la tête et au final cette symbiose est très réussie, très belle, d’autant qu’il y a quand même un peu de dialogue, des instants où les souvenirs se répondent, s’embrouillent d’un côté mais se clarifient de l’autre.

Les décennies d’amour s’égrènent jusqu’à un récit final digne des épilogues des plus beaux romans d’amour. Pas tant cliché que ça, d’ailleurs. Certaines phrases sont magnifiques, bien plus que les petits mots soi-disant tendres qui pullulent sur les réseaux sociaux. Comme ce constat : « On a le temps de gaspiller du temps ».

« On a le temps », la phrase est répétée à de multiples reprises au cours du spectacle qui ne souffre, justement, d’aucun temps fort et interpelle par tout le contenu qu’il déploie en moins d’une heure. Ce temps, celui que l’on pense ne jamais avoir quand on se laisse dépasser par nos urgences mais ce temps que l’on a en fait quand on est sûr que l’on est dans une histoire d’amour qui dure, que l’on se permet donc d’allonger la liste des projets jusqu’à plus soif car on sait qu’on a le temps de la réaliser parce que rien n’est susceptible de remettre en cause cet amour.

Pas même la peur de la maladie.

C’est ce que dit aussi ce spectacle : qu’un couple c’est les petits bonheurs du quotidien et le soutien de l’autre quand ça ne va pas. En toutes circonstances. Le message avec douceur et humour mais sans occulter l’anxiété de l’hôpital, la peur de la mort ou le poids des épreuves de la vie (l’enfant qui grandit, les difficultés du quotidien). Avec cette question en suspens : comment on se place face à l’évolution naturelle de nos personnalités et de celles des gens qu’on aime ?

Au final, Le Chœur des Amants est une ode à la tendresse, un câlin de théâtre dont la chaleur nous enveloppe bien après la sortie de la salle. Les détails sont ici.

Crédit photos : Filipe Ferreira

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