Des photos de la Loire vue du ciel pas comme les autres

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Le photographe ligérien Nicolas Lenartowski a eu une idée lumineuse : pendant 4 années consécutives, il a pris l’avion ou l’hélicoptère aux heures les plus ensoleillées de la journée pour photographier les détails de la Loire. Edités dans un livre, ses clichés sont actuellement exposés en grand format sur l’Île Simon à Tours.

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On les découvre au bout du chemin qui parcourt l’Île Simon, à quelques mètres du belvédère sur le Pont Wilson : sur des panneaux de 180x120cm, 10 vues aériennes de la Loire, prises dans le périmètre classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, c’est-à-dire entre Sully-sur-Loire dans le Loiret et Chalonnes-sur-Loire dans le Maine-et-Loire. Sur l’une d’entre elles, on croit reconnaître Tours… C’est bien le cas, on y distingue la pointe de l’Île Simon avec les puits de captage d’eau potable de la commune de St-Cyr-sur-Loire. Mais pour beaucoup d’autres clichés, difficile de savoir précisément où ils ont été pris : il y a tantôt des bancs de sable, parfois des oiseaux, toujours cette eau translucide.

Cet effet abstrait, il est volontaire. C’est le résultat du travail de Nicolas Lenartowski. Habitué des prises de vues aériennes (il a participé au tournage du célèbre film Le Peuple Migrateur), il ne voulait pas présenter le fleuve royal de façon classique, c’est-à-dire avec des plans larges englobant ses deux rives. Non, il a préféré zoomer, capter les détails, et surtout les profondeurs.

(c) Nicolas Lenartowski
(c) Nicolas Lenartowski

Pour cela, cet amoureux du Val de Loire a fait de très nombreux repérages et déterminé un mode opératoire précis : les photos ont toutes été prises en avion et en hélicoptère, entre 800 et 1 000m d’altitude, un jour de septembre, entre 11h et 14h. Explications : « c’est la période où le niveau de la Loire est le plus bas car il y a eu peu de pluie. Ainsi, on voit bien les fonds » explique le photographe. Quant au choix de l’heure, c’est tout simplement pour éviter les ombres.

Des photos prises à 110km/h

Mené de septembre 2012 à septembre 2015 au cours de 25 expéditions, ce projet baptisé Dérives, à fleur de Loire a non seulement donné lieu à cette exposition à ciel ouvert (un projet assez inédit sur l’Île Simon) mais aussi à un livre portant le même titre, écrit par Stéphane Audeguy, et paru aux éditions Hesse. Grâce aux nombreux repérages, au bord de l’eau ou sur les ponts, Nicolas Lenartowski a fait peu de prises : 4 ou 5 tout au plus à chaque fois, en maîtrisant la difficulté de la captation d’images depuis le ciel (il devait par exemple bien caler son appareil pour ne pas avoir les roues de l’avion dans le champ, et être réactif pour avoir ce qu’il voulait alors qu’il volait à 110km/h dans son Cessna).

(c) Nicolas Lenartowski
(c) Nicolas Lenartowski
(c) Nicolas Lenartowski
(c) Nicolas Lenartowski

Une fois cette première étape réalisée, l’artiste qui vit à Blois et a déjà réalisé de grands reportages en pleine nature à l’étranger (en particulier pour le magazine Terre Sauvage) n’a pas retouché les photos, seulement retravaillé leur contraste. Le résultat est saisissant, permettant de capter toute la richesse et la diversité d’un fleuve sur 280km… Les oiseaux, les îles, la végétation… Tout est réel mais les motifs sont abstraits, pouvant faire penser à des peintures rupestres dans les grottes voire à un tableau du peintre ligérien Olivier Debré.

Un nouveau projet en Noir et Blanc, toujours avec la Loire

« La Loire est d’une grande beauté, impressionnante. Je cherchais à prendre des photos du fleuve autrement, à faire découvrir le fleuve sauvage » confie Nicolas Lenartowski expliquant avoir ressenti « un gros kiff » lors de chaque survol. Il pourra remercier longtemps le particulier qui lui a donné l’idée en lui demandant des clichés aériens de sa propriété en Sologne, une commande durant laquelle le Loir-et-Chérien a posé les bases de son aventure. Avide de reportages, il a déjà entamé une nouvelle expédition ligérienne, cette fois en Noir et Blanc. Complémentaires de Dérives…, elle a cette fois-ci pour décor les constructions humaines au bord du fleuve et devrait être déclinée en film et en livre.

 

Exposition sur l’Île Simon jusqu’au 5 octobre.

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