De la Syrie à la Touraine, George Baylouni peint l’humanité

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L’artiste syrien George Baylouni est actuellement en résidence à l’Hôtel Gouin. Rencontre avec ce peintre arrivé en Touraine en 2014, après avoir du quitter son pays.

« Je suis heureux parce que je vis dans un pays joli, fort dans le monde, un pays ouvert et proche par ses liens avec le monde arabe ». Voici les mots de George Baylouni quand on lui demande poliment « comment va-t-il », lors de notre entretien. En compagnie de son épouse Maha, qui lui sert de traductrice pour l’occasion, G. Baylouni a accepté d’ouvrir les portes de son atelier de résidence pour nous montrer son travail et discuter de lui, de son travail mais aussi de sa famille et de leur parcours qui les a conduit de la Syrie à la France.

« On ne se sent pas étrangers ici »

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Arrivé en France en 2014, pour mettre sa famille à l’abri de la guerre qui sévit en Syrie, George Baylouni se remémore un départ très difficile quand il revient sur cette période. « Nous étions à Alep, la ville la plus dangereuse ». Une ville où il a laissé beaucoup de souvenirs, lui qui y a vécu une grande partie de sa vie. « C’est une des villes les plus anciennes du monde où se mêlaient des cultures et religions différentes. La vie sociale y était riche et diversifiée dans tous les pans de la société. Je suis fier d’être de cette ville ».

Une ville aujourd’hui en grande partie détruite après plus de cinq années de guerre. Une guerre que George Baylouni a connu pendant trois ans avant de prendre le chemin de l’exil en 2014. « La vie était devenue difficile et dangereuse. Nous sommes partis avec ma femme parce que nous avons une fille, nous voulions la protéger ». En passant par le Liban où ils obtiennent un visa longue durée de la part de l’Ambassade de France à Beyrouth, la famille Baylouni arrive ainsi en Touraine, accueillis par une amie habitant dans l’agglomération tourangelle.

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Tous s’adaptent rapidement à la vie tourangelle racontent-ils : « On ne se sent pas étrangers ici, si ce n’est la barrière de la langue ». Une barrière de la langue qui s’efface pourtant très rapidement, quand on passe un moment avec ce couple qui dégage immédiatement une profonde sympathie à la mesure de la convivialité et de l’humanisme dont ils font preuve. Et ce couple aux regards complices d’évoquer avec simplicité leur « chance d’être en Touraine et d’avoir rencontré des personnes d’une grande richesse, qui nous ont aidés ».

Une contrée tourangelle où George Baylouni, artiste-peintre reconnu au Moyen-Orient au point d’être désigné par la revue « Arabian Business » comme la deuxième personnalité d’importance dans le domaine de la création du monde arabe, en 2014, reprend ses pinceaux et le chemin des résidences (école d’arts-plastiques de Saint-Cyr-sur-Loire en 2016) et des expositions (Galerie Olivier Rousseau et Galerie Veyssière la même année).

« L’Art élève le niveau de l’être humain »

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En ce début d’année 2017, George Baylouni a donc l’honneur d’être le premier artiste en résidence à l’Hôtel Gouin. Le Conseil Départemental, propriétaire des lieux, a en effet décidé de dynamiser cet ancien hôtel Renaissance et de conforter son rôle culturel en associant à la fois un espace de résidence et des expositions variées en lien avec le territoire du Val de Loire .

Pendant un an, George Baylouni va y créer de nouvelles œuvres en vue d’une exposition sur site en 2018, dont l’idée sera de mélanger les symboles d’Orient ou d’Occident. Ce projet vient dans la continuité du travail réalisé jusqu’à présent. George Baylouni s’est en effet fait expert dans le travail sur les civilisations et leurs symboles ; et confère toujours à ses œuvres un aspect très ancien, qu’elles soient sur parchemin ou sur toile.

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Exhumant tel un archéologue, l’art des civilisations passées, en les confrontant à celles actuelles,  travaillant sur l’iconographie religieuse ou en croisant les symboles religieux et culturels, George Baylouni veut montrer par son travail artistique que l’Etre Humain est un tout unique, qui s’est construit au cours d’une histoire infinie, multiple et finalement commune à tous. Il en ressort des œuvres d’une richesse rare, à la diversité et complexité qui interpellent le regard. Des œuvres à l’aspect volontairement ancien, mais pourtant pleinement contemporaines par le message qu’elles véhiculent.

Se plonger dans l’histoire et les civilisations anciennes pour se confronter à l’actualité, voici tout le sens que prend le travail de celui pour qui « l’Art élève le niveau de l’être humain ». Une citation qui semble faire œuvre de foi aujourd’hui, peut-être plus qu’hier encore pour cet artiste.

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Crédits photos : Mathieu Giua pour 37°

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