Dans les coulisses du festival Au Tours du Rire de Magie à l’Hôpital

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Riche de 60 bénévoles en Touraine et réalisant une centaine de rêves d’enfants malades par an dans le département, l’association Magie à l’Hôpital est sans cesse en recherche de fonds pour augmenter ses activités caritatives. C’est pour cela qu’elle organisait ce 21 novembre la 5e édition de son festival de magie et d’humour, Au Tours du Rire. Reportages en loges.

Il reste une heure avant le début du spectacle et Yann court encore partout. Pour l’interview il se pose 5 minutes sur des marches d’escalier et ça lui fait plaisir. Magicien professionnel, il est bénévole pour Magie à l’Hôpital depuis la création de l’association tourangelle en 2006, « mais je vais dans les hôpitaux depuis 1999 » nous précise-t-il.

Ce soir Yann ne montera pas sur la scène du Grand Théâtre qui accueille Magie à l’Hôpital pour la 5e édition d’Au Tours du Rire. En tant que coordinateur technique général de la soirée, il se contentera des coulisses ou d’un fauteuil réservé du 1er rang, mais il sait déjà qu’il ne restera pas assis très longtemps dessus. Clairement, il court partout depuis 9h30 du matin : son smartphone affiche 51 montages montés. « C’est moi qui ai appelé les artistes en amont pour connaître leurs besoins techniques, par exemple pour les lumières. J’ai calé les répétitions, qui avait besoin d’aller à l’hôtel avant de rejoindre les loges… » nous dit-il.

La satisfaction de l’artiste-technicien ? Voir qu’il y a « de plus en plus de monde » pour cette soirée annuelle (dont la périodicité a néanmoins été perturbée par la crise Covid). « Les gens attendent l’événement » ajoute Yann Le Briéro. La preuve : 850 personnes sont dans la salle, dont les portes s’ouvrent progressivement à partir de 19h. Parmi elles, des familles dont les enfants sont hospitalisés et qui ont eu leur ticket offert. Mais aussi des aficionados de magie, d’humour ou de projet solidaire : « 80 à 90% des personnes ont pris leur place par le bouche-à-oreille, reviennent et amènent leurs amis » se félicite Eric Frot, le président de l’association.

Si Magie à l’Hôpital réalise des centaines de rêve chaque année en Touraine et dans toute la France (de la rencontre avec une célébrité à un voyage en Laponie), un événement comme Au Tours du Rire lui permet de se dévoiler auprès du grand public : « On fait beaucoup de choses mais si on ne le met pas en avant ça reste dans un cadre privé » résume Yann.

Pas de doute, une 6e édition est déjà en route pour 2024 : « J’ai déjà deux pistes avec des artistes » nous glisse d’ailleurs Eric Frot (qui a rendu hommage au regretté Guillaume Batz, venu pour la première du festival et récemment décédé). Il vaut mieux avoir cette volonté car dans certains cas il doit leur courir après pendant un moment avant de réussir à les caler. C’est le cas pour les magiciens-humoristes Zack et Stan, dont c’est d’ailleurs le premier spectacle caritatif : « On connait Eric depuis longtemps, on s’est rencontrés sur une émission de Patrick Sébastien » nous raconte le duo depuis sa loge. Alors quand la proposition de jouer bénévolement pour Magie à l’Hôpital a coïncidé avec l’agenda, les deux quadras ont dit oui tout de suite.

« On avait envie de s’engager pour les enfants malades ou contre le harcèlement » indiquent-ils entre deux vannes glissées à l’adresse de la dizaine de bénévoles qui les encadre, ou du journaliste qui les interroge (« S’il y a des trublions ici, c’est nous » lancent-ils, par exemple, avant de charrier la Touraine en nous laissant penser qu’ils ont été mieux reçus à Orléans… ce qui est impossible, tout le monde le sait).

Une fois sur scène, ces deux-là joueront environ 20 minutes avec leurs cartes… et l’ensemble de leur prestation sera inédit : « On aime pas sortir des bouts de notre spectacle et ça permet aux gens qui ont envie de nous découvrir sur la longueur de ne pas avoir de redite. » Cela dit, comme à leur habitude, ils ont fait monter du public sur scène :

« En moyenne on fait venir 40 personnes par soir. Elles n’ont pas forcément envie au départ mais à la fin ça leur fait un souvenir inoubliable. »

Des souvenirs forts, « les sales gosses de la magie » sont venus à Tours avec l’intention d’en susciter en masse dans le public, en particulier pour les enfants bénéficiaires de l’association. Cependant, Zack et Stan n’écrivent jamais spécifiquement pour leur jeune public : « avant tout, il faut que ça nous fasse rire nous, on fait ressortir les enfants de 12 ans qui sont en nous » insistent-ils en battant les jeux de cartes et zieutant les sucreries remplissant leur loge. « En vrai, c’est hyper important pour nous d’être là » lâchent-ils, sincèrement touchés. Et déjà prêts à recommencer.

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