Comett, l’interview.

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Six mois après notre chronique du clip de «Love 2.0»nous avons rencontré le duo tourangeau, auteur d’un deuxième album très abouti sorti discrètement en octobre 2016, «Back to reality». Avec LVOE, voici sans doute l’un des plus britanniques des groupes locaux, mais dans un registre assez différent : une indie pop racée aussi guitaresque que synthétique, quelque part entre New Order et Placebo – avec un peu d’Arman Méliès côté français – servie par des compositions aussi fines que solides, ciselées (et produites par un Fabien Tessier toujours au top de sa forme) pour résister au temps qui passe autant qu’aux modes… qui passent.

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La vidéo de «Inside my head» (2017)

37 degrés : Comett est né en 2009, refaites-nous le pitch vite fait…

Comett : On a beaucoup composé dès le départ, du coup lorsque le premier album «My reality is your fiction» est sorti en 2011, on était déjà passé à autre chose. Puis il s’est encore passé 5 ans avant ce deuxième album.. Et là aussi, on est déjà passé à autre chose ! (rires). C’est toujours comme ça, ce décalage entre l’humeur du moment et la finalisation sur disque.

37 degrés : Vous faites tout à deux, ça marche comment et est-ce gérable sur scène ?

Comett : Julien jour de la batterie et fait toutes les programmations et Alexandre chante et joue de la guitare et des claviers. C’est vrai qu’on aimerait bien ajouter des cordes en live, (on a déjà fait des essais avec une violoncelliste), mais de manière ponctuelle seulement : c’est déjà assez complexe de se retrouver et de bosser à deux, avec une personne à Paris et l’autre à Tours… On répète un coup au Temps Machine, un coup dans un studio dans le 9e arrondissement. C’est toute une organisation. On a passé l’âge du côté cool «je te rencontre à la cafét de la fac, viens jouer dans mon groupe» ; on préfère concentrer toute notre énergie sur les compositions et le live. Parfois on joue avec des séquences en live, mais pas forcément avec tous les sons de la version studio du morceau.

37 degrés : Il s’est passé cinq ans entre vos deux albums, comment les choses ont-elles évolué entre temps ?

Comett : Déjà le premier album racontait une histoire. Notre premier clip pour «Once upon a time / The City of lights» était assez représentatif de cet aspect. Il avait été réalisé sur 18 mois en stop motion par Romain Wagner et avait d’ailleurs remporté pas mal de prix à l’étranger, à Barcelone, en Roumanie, en Australie, en Croatie… ça nous avait donné pas mal de visibilité à l’époque. On avait même fait créer des personnages par Yoann Auzanneau. C’était très chouette, mais on s’était enfermés dans une espèce de cocon et on a assez vite eu envie d’en sortir. Pour ce deuxième album, c’est plus ouvert sur les thèmes des morceaux, qui sont vraiment indépendants les uns des autres. Ces compositions sont aussi plus organiques, elles sont nées en répétition… On a mis des chansons en place avec des arrangements bien avant l’album, on a bidouillé pas mal de choses, fait des essais. Notre approche globale a vraiment été différente.

37 degrés : Vous avez tous les deux une vie professionnelle parallèlement à Comett, on sent pourtant une grande maturité dans votre musique et un fort potentiel de professionnalisation. Vous êtes tentés d’aller beaucoup plus loin ?

Comett : On a vraiment le cul entre deux chaises… On ne vit qu’une fois. D’ailleurs on a une chanson qui s’appelle «You only live once» qui est un peu un hommage aux Strokes, mais qui ne dit pas du tout la même chose. Comett prend évidemment de la place dans nos vies respectives. Je vis à Paris et je fréquente des gens du milieu de la musique. Je vois ce qu’il faudrait faire pour passer en division supérieure, il faudrait faire beaucoup plus côté promo. On est un peu en semi-professionnels. On est au bout du truc. Il faudrait mettre en place un manager, un tourneur, un mec pour la presse… Sinon ça ne sert à rien. Aujourd’hui, il y a trop de choses qui sortent, il y a toute une stratégie derrière pour aller voir les bonnes personnes au bon moment, régulièrement. Et il faudrait un titre qui cartonne aussi. Et se retrouver sur des playlists connues pour être repérés. C’est compliqué. En plus, on a une conception un peu romanesque de la musique, avec cette dimension essentielle de l’album, avec un ordre précis des morceaux, une couleur, une construction.

Le clip de «Once upon a time / The city of lights» (2011)

37 degrés : On vous avait vu au Potager Electronique, mais vous ne tournez pas beaucoup. En terme de fanbase, vous êtes pourtant très suivis sur les réseaux sociaux. Peut-on espérer vous voir sur scène cette année ?

Comett : Notre premier album avait bien marché, on en a vendu pas mal. On vend des disques au Japon et au Brésil… Vive internet ! C’est vrai qu’on est suivis par pas mal de gens, mais pas forcément qu’à Tours. On a des pistes pour jouer, notamment à Paris, mais rien n’est encore fixé. On vient de faire une session sur TV Tours qui va nous servir un peu de carte de visite pour démarcher des salles.

37 degrés : Vous écoutez beaucoup de musique tous les deux. Et en ce moment, qu’est-ce qui tourne sur vos platines ?

Comett (Julien) : J’attends le prochain The XX, mais j’ai peur d’être déçu. Sinon j’ai écouté énormément le live de The Notwist et en fin d’année dernière je me suis refait l’intégrale de Radiohead en long et en large. Je suis un peu mono-maniaque, je peux écouter en boucle la même chose pendant des semaines. Côté local, j’aime bien Mesparrow et Boys in Lilies.

Comett (Alexandre) : J’ai beaucoup écouté le dernier album de Radiohead, qui est leur meilleur pour moi. C’est une vraie claque, il est magnifique. Au niveau des mélodies, il est très dense. J’écoute aussi un brésilien qui s’appelle Rodrigo Amarante, je l’ai vu en fin d’année aux Bouffes du Nord, j’aime beaucoup. Côté local, on n’écoute pas forcément des choses récentes, plutôt des groupes composés de musiciens de notre génération comme Grisbi, 49 Swimming Pools, Supercilious, Moonjellies, Beat Matazz, Piano Chat.

Un degré en plus

> 37 degrés vous fait gagner deux CDs de l’album «Back to reality». Répondez juste à la question suivante : «Quel est le nom du premier album de Comett sorti en 2011 ?». Envoyez vos réponses à : [email protected]

> Si le clip de «Love 2.0» vous plaît, vous avez jusqu’au 13 février pour voter pour vos 5 clips locaux préférés de 2016, celui de Comett fait partie des 16 nominés.

> La page Facebook de Comett

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