[Cinéma] Regards #58 The Guilty

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Dans Regards, retrouvez l’avis de Stéphanie Joye sur quelques films à l’affiche dans les cinémas tourangeaux. Histoire de vous donner envie, à votre tour, d’aller passer un moment dans les salles obscures.


The Guilty (Policier, thriller danois) . 1h25min .

De Gustav Möller

Avec Jakob Cedergren

Festival international du film policier de Beaune 2018 : Prix de la Critique

et 3 nominations (Grand Prix, Prix du Jury et Prix spécial Police)

Asger Holm travaille dans un centre d’appels des urgences policières du 112 Nord-Est. La routine et la tristesse de sa mission professionnelle le plongent dans la déprime. Mais survient un électrochoc. Il se retrouve en ligne avec une femme, géo-localisée de façon vague sur son ordinateur. Elle réussit à lui dire qu’elle est kidnappée, il tente d’obtenir quelques détails, mais … la conversation est alors coupée. Avec le peu d’indices qu’il possède, intuitivement, Asger va enquêter par téléphonie et découvrir petit à petit des éléments révélateurs. Mais c’est sans compter le stress, les revirements de situations, le rôle qu’il se donne auquel il n’a pas droit, et, dans toute cette affaire, qui est, au fond, vraiment le coupable.

Quel film ! Dès la première seconde, on est Asger Holm, on vit ses émotions, telle une expérience cinématographique psychologique inédite. La caméra fixe happe le visage du comédien qui est absolument prodigieux. Car porter seul en huis clos un tel polar, noir et haletant, est une prouesse gigantesque . La mise en scène, minimaliste, est incroyable, efficace, brillante, surprenante. Quelques figurants autour, et les voix off des appels téléphoniques, … l’acteur est surtout entouré de notre présence et des sonneries répétées des appareils. Le caractère exceptionnel en termes de sensations est, dans une autre dimension, aussi présent chez Christopher Nolan. En effet, dans Dunkerque, on est immergé au cœur de troupes de soldats de la seconde guerre mondiale. On y vit en profondeur les angoisses des personnages filmés de près, notamment grâce à la maîtrise phénoménale du son, qui rythme le film en permanence. The Guilty va plus loin. L’épure est totale : pas de décor, flou arrière, lumière froide, silence alentours. Seul le visage de Jakob Cedergren se meut, et on le scrute dans les moindres détails. Avec son premier long-métrage à tout petit budget, le réalisateur Gustav Möller, âgé de 30 ans, nous livre une histoire surprenante se déroulant en temps réel. Il réussit un tour de force en nous laissant tout imaginer. Et, côté intrigue, la tension est extrême, chaque détail chamboule, et l’on va de rebondissement en rebondissement. Même la fin est inattendue et stupéfiante, totalement captivante et bouleversante. Voilà un petit chef-d’œuvre. Magistral.

Un film à l’affiche aux Cinémas Studio (Toutes les informations utiles sur leur site internet).

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