[Cinéma] Regards #44 Tout l’argent du monde et L’échange des princesses

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Dans Regards, retrouvez l’avis de Stéphanie Joye sur quelques films à l’affiche dans les cinémas tourangeaux. Histoire de vous donner envie, à votre tour, d’aller passer un moment dans les salles obscures.

Tout l’argent du monde (Thriller, drame américain)

De Ridley Scott

Avec Michelle Williams, Christopher Plummer, Mark Wahlberg, Charlie Plummer, Romain Duris …

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Dans l’Italie des 70’s, à Rome, un grand adolescent, le petit-fils du milliardaire J.Paul Getty, est kidnappé dans un fourgon puis séquestré par un groupe d’hommes. Le vieil homme, avare et dépourvu de sensibilité, ne souhaite pas payer de rançon, au grand dam de la mère de Paul, Gail. Cette dernière va se battre, aux côtés de l’ancien agent de la CIA Flechter Chace (mais aussi chef de la sécurité de Getty) pour retrouver et faire libérer Paul.

Il s’agit d’un thriller sombre, intense et efficace mené par Ridley Scott, le réalisateur de Alien, qui s’inspire d’un célèbre fait divers. D’un drame à la lame aiguisée, gravitant autour du pouvoir de l’argent, telle une fable sur le capitalisme. De la violence d’un kidnapping. Et de la transmission. Le récit, intéressant, presque passionnant, déguisé en thriller psychologique, nous emmène, au final, sur le terrain de la mythologie. Le conflit moral aurait pu être mené plus brillamment, mais les scènes du vieil homme richissime manipulateur en face à face avec la mère (la toujours impeccable Michelle Williams), qui se débat pour libérer son fils, sont la richesse de la mise en scène et du scénario. Du côté ravisseurs, quel plaisir de voir Romain Duris exceller en kidnappeur italien… Ainsi, l’intrigue est bien menée, sobrement linéaire. Scénario et rythme sont efficaces. L’action et la dramaturgie sont soutenues. Le réalisateur a le mérite de ne pas en faire des tonnes. L’histoire est captivante et éprouvante, mais pas trop. Au risque, peut-être, de tomber un peu à plat…

Un film à l’affiche aux Cinémas Studio (Toutes les informations utiles sur leur site internet) et aussi dans les cinémas CGR de l’agglomération (toutes les informations utiles sur leur site internet).


L’échange des princesses (Historique, français)

De Marc Dugain

Avec Igor Van Dessel, Lambert Wilson, Olivier Gourmet, Kacey Mottet Klein, Catherine Mouchet, Anamaria Vartolomei, Juliane Lepoureau.

Adapté du roman homonyme de Chantal Thomas, qui a participé à l’écriture du scénario

Inspiré de faits réels historiques

Versailles, 1721, dans un XVIIIe siècle où les mariages forcés sont d’usage politique. Après des années de guerre franco-espagnole, un échange de princesses entre les deux pays est imaginé puis arrangé par le Régent de France Philippe d’Orléans pour neutraliser, et pour instaurer la paix. Le roi Louis XV, âgé de 11 ans, se voit ainsi promettre à l’infante d’Espagne âgée de 4 ans, Anna Maria Victoria. De son côté, Don Luis, le futur roi d’Espagne, épousera Melle de Montpensier, âgée de 12 ans. L’échange des princesses raconte ces arrivages dans les Cours, et leurs difficultés. Mais peut-être pas irrévocables…

Au-delà de l’anecdote historique, L’échange des princesses est un beau film au sujet original et ambitieux. Certes, enfermé dans un cadre. Le réalisateur Marc Dugain entremêle la manipulation politique, l’humour et les frustrations, rendant ses histoires d’alliances, de trahisons et de jeux de pouvoir passionnantes. Il réussit une intrigue énergique, au suspens âpre et cinglant, non exempt de sobriété linéaire. Un beau film cruel, fascinant de part son élégance et le raffinement de la reconstitution. Celle-ci est parfaitement soignée, notamment dans le soucis du détail des costumes (Fabio Perrone), de la photo aux magnifiques éclairages (Gilles Porte), et des décors somptueux. Et puis, un casting sidérant d’enfants talentueux et de quelques acteurs de poids (Lambert Wilson, Olivier Gourmet, Kacey Mottet Klein). L’ensemble de la galerie des personnages étouffe et ne peut échapper à sa condition monarchique agonisante, vue à travers les regards de l’enfance sur ce monde adulte déraillant. Un propos moderne, somme toute. On déplore tout de même le caractère figé de l’ensemble du film, sans grande mouvance dans le décor, et l’aspect trop lisse et trop sage de la mise en scène, pour faire de cet Echange des Princesses une grande œuvre filmique.

Un film à l’affiche aux Cinémas Studio (Toutes les informations utiles sur leur site internet).

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